Resf: Une forme originale de critique de la xénophobie

Homme et la Societe

Volumn 175, Issue 1, 2010, Pages 133-163

  Fischman, Marianne ^a   Fournier, Jean Pierre ^a  

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EID: 77958520863     PISSN: 00184306     EISSN: None     Source Type: Journal    
DOI: 10.3917/lhs.175.0133     Document Type: Article

References (98)

1. Anne Gintzburger, avec RESF, Écoliers vos papiers, Paris, Flammarion, 2006, p. 23.
2. Ibidem, p. 23 sq.
3. Il existe une littérature importante sur ces mouvements. Cf. par exemple: Christophe Aguiton et Daniel Bensaid, Le retour de la question sociale, Le renouveau des mouvements sociaux en France, Lausanne, éditions Page deux, 1997;
4. Laurence BELL, « Interpreting collective action: methodology and ideology in the analysis of social movements in France », Modern and Contemporary France, 9(2), Carfax, May 2001, p. 183-196;
5. Sophie BEROUD, René MOURIAUX et Michel VAKALOULIS, Le mouvement social en France - Essai de sociologie politique, Paris, La Dispute, 1998;
6. Luc BOLTANSKI et Eve CHIAPELLO, Le nouvel esprit du capitalisme, Paris, Gallimard, « nrf essais »
7. 1999; Pascal PERRINEAU (dir.), L'engagement politique - Déclin ou mutation?, Paris, Presses de la Fondation nationale des sciences politiques, 1994;
8. Hélène THOMAS, « Le miracle des sans - Formes, ressorts et effets de la visibilisation de la cause des sans citoyenneté », in Éric Desmons (dir.), Figures de la citoyenneté, Paris, L'Harmattan, coll. « Logiques juridiques », 2006, p. 141-176.
9. Cf. l'appel à mobilisation du 26 juin 2004 sur: http://www.educationsansfrontieres.org/spip. php?article5
10. Cf. Anne et Damien DE BLIC, « Solidarités à l'école pour des familles sans-papiers », Esprit, août-septembre 2006, p. 221-225.
11. Cf. par exemple ce que rappelle la Cimade en février 2006, soulignant que « [t]ous les jours, la classe politique, relayée sans discernement par la presse, la radio, la télévision, stigmatise ces hommes et ces femmes, les accusant d'être des « fauteurs de troubles », des « fraudeurs », des « profiteurs », bref les responsables de tous nos problèmes. Et les mêmes de nous asséner leurs solutions simplistes: « expulsons plus », « choisissons les meilleurs », « contrôlons », tout en agitant la vision des hordes de barbares qui se presseraient à nos portes⋯ », Cimade, Votre voisin n'a pas de papiers - Paroles d'étrangers, Paris, La Fabrique éditions, 2006, p. 7-8.
12. Nous utilisons ce terme ou celui de « participant » à dessein, plutôt que la notion de « membre », en raison de la spécificité du mode d'engagement dans le Réseau. Nous l'explicitons longuement dans la seconde partie de ce travail.
13. e année - no 4, Paris, Armand Colin, juillet-août 2006, p. 777-808, p. 780.
14. Olivier LE COUR GRANDMAISON, « Xénophobie d'État et politique de la peur », TERRA, 6 octobre 2007;
15. Michel TUBIANA, « Xénophobie d'État », Le Monde, 20 septembre 2007, p. 19.
16. Comme nous le rappelions note 3, la classe politique dans son ensemble, les médias, les intellectuels, les scientifiques peuvent participer également à la construction et à la diffusion de discours xénophobes. Notons par ailleurs que, théoriquement, on pourrait également avancer que toute politique migratoire n'est pas nécessairement xénophobe, mais liée à de purs motifs économiques par exemple.
17. À propos des « rafles » par exemple pour reprendre un terme utilisé par le Réseau pour désigner ces arrestations, sur ordre du procureur, réalisées sur la voie publique ou dans des cafés dans un périmètre donné et durant un laps de temps déterminé, et dénoncées par le RESF souvent comme étant des arrestations au faciès.
18. Olivier LE COUR GRANDMAISON, op. cit.
19. Même si on a noté, sur le plan local, des luttes de sans-papiers au travail (Modeluxe, Buffalo Grill), puis dans un deuxième temps, une meilleure prise en compte de ces problématiques par les organisations syndicales, auxquelles s'est ajouté Droits devant ! Ce mouvement est patent depuis que la question du travail a été officiellement posée par de nouvelles dispositions législatives et parce qu'elle fait l'objet d'un large écho médiatique (voir annexe b). Les grèves de sans-papiers en Île-de-France au printemps et à l'été 2008, ainsi que depuis octobre 2009, du fait de l'écho largement positif qu'elles ont eu, mériteraient en elles-mêmes une étude. Il n'en reste pas moins que les grandes centrales syndicales ne font pas des sans-papiers une question importante de leur agenda.
20. e. Tous les comités locaux sont invités à y participer. Ces rassemblements ont cessé à l'été 2009.
21. Gérard NOIRIEL, Racisme: la responsabilité des élites, Paris, Textuel, 2007, p. 63-65.
22. Ce faisant, il faut insister sur la superposition des figures ethnique et socioéconomique du migrant au sens où celui-ci est un travailleur d'autant plus exploité qu'il est sans papiers, car non originaire de l'Union européenne.
23. Cf. CIMADE, op. cit.;
24. Anne GINTZBURGER, op. cit.; ou, pour un recueil de travaux plus académiques
25. Jane FREEDMAN et Jérôme VALLUY, Persécutions de femmes - Savoirs, mobilisations et protections, Paris, TERRA, Éditions du croquant, 2007.
26. On trouvera d'ailleurs en fin de cet ouvrage de la Cimade un récapitulatif historique de ces lois
27. (CIMADE, op. cit., p. 194-198).
28. RESF, « Appel à la régularisation des sans-papiers scolarisés », 26 juin 2004, ().
29. Robert CASTEL, L'insécurité sociale - Qu'est-ce qu'être protégé?, Paris, Seuil, « La république des idées », 2003.
30. Sur ce point, ne nous méprenons pas. Les arguments, défendus par exemple par le « collectif expulsion sans frontières » d'extrême droite (cf. Novopress.info, « Face au Réseau éducations sans frontières, la réplique du Collectif expulsion sans frontières ! », 2007, Article libre de copie et diffusion sous réserve de mention de la source d'origine, [] ) ne tiennent pas. Selon ce collectif, cette insécurité particulière ne ferait « qu'ajouter de la misère à la misère », ne bénéficierait qu'aux « patrons voyous », et favoriserait « une pression à la baisse sur les salaires ». Premièrement, ces arguments, cumulés sont contradictoires: on n'ajoute pas de la misère à la misère en créant des emplois, fussent-ils peu rémunérés, et donc de la valeur ajoutée qui accroît notre PIB. Deuxièmement, les patrons voyous sont des entreprises importantes (Buffalo grill, le restaurant sur l'avenue des Champs-Elysées, etc.) dont on sait qu'elles peuvent s'arranger avec la légalité - relativement à l'embauche des salariés ou sur tout autre domaine (cf. les scandales de fraude fiscale en Allemagne) - pour tenter de s'octroyer la plus grande part possible de cette valeur ajoutée. Troisièmement, à supposer que le travail s'échange sur un marché, les tensions sur ce dernier expliquent à elles seules une grande part du niveau des salaires. Lorsque le taux de chômage est élevé, les salaires subissent des pressions à la baisse, car, comme sur la plupart des marchés, lorsque la demande est inférieure à l'offre, les prix diminuent jusqu'à atteindre l'équilibre (sauf s'ils sont maintenus à un niveau minimal du fait de l'intervention de l'État).
31. Il s'agit d'aider les familles cherchant à obtenir la régularisation de leur situation administrative à constituer leurs dossiers, à obtenir des lettres de soutien des parents, des équipes enseignantes, des élus; cela consiste également à accompagner les familles en préfecture, à faire les relances par téléphone, fax et autres courriers; en cas d'arrestation, il faut aussi se mobiliser et mobiliser devant les commissariats, les centres de rétention administrative, devant les tribunaux et aux aéroports; il reste encore à tracter, signer et faire signer les pétitions, faire circuler les messages, aller aux réunions et aux rencontres, aux débats, répondre aux interviews⋯
32. Cf. Anne et Damien DE BLIC, « Solidarités à l'école pour des familles sans papiers », op. cit.
33. D'autres thèmes peuvent être cités mais ils sont sans rapport avec la question qui nous occupe ici, la dimension sociale du migrant. Nous pensons par exemple à la formation par le RESF de « cercles du silence » qui se mettent progressivement en place, sur le modèle d'autres « cercles du silence » réalisés par d'autres mouvements de contestation en France sur d'autres problématiques que celle du RESF. Sur les « cercles du silence » voir http://www.educationsansfrontieres.org/article13303.html ou encore http://cercledesilence.info/les-cercles-de-Silence/accueil.html
34. On notera ainsi, par exemple, que « le tribunal correctionnel de Nice a condamné [⋯] le propriétaire d'un immeuble de la ville » pour avoir loué de « minuscules pièces [⋯], sans bail, entre 360 et 640 euros par mois à des travailleurs migrants isolés et à des familles en grande pré carité »
35. comme le rapporte Emmanuelle CHEVALLEREAU, in « Quinze mois de prison contre un "marchand de sommeil" », Le Monde, 19 février 2008, p. 8.
36. Il est nécessaire, de ce point de vue, de différencier le (migrant) pauvre du (migrant) aisé. C'est évidemment du premier dont nous parlons ici. Le second peut être mobile, c'est même parfois une qualité justifiant sa présence sur le territoire. Dans ce cas, cette mobilité est internationale et nullement locale, comme c'est au contraire le cas pour le premier. Comme le notent les sociologues Pinçon et Pinçon-Charlot, à propos de la situation du logement à Paris « [1]es immigrés vivant à Paris représentent encore une part importante de la population. Il y a à cela deux raisons principales. D'une part, certains étrangers ne sont pas à proprement parler des immigrés et ont une situation professionnelle élevée. D'autre part, à l'autre extrémité de la distribution sociale, certains étrangers, très pauvres, peuvent se maintenir dans Paris, soit dans certains ensembles de logements sociaux anciens, soit dans le logement social de fait que constituent les hôtels meublés, les chambres de bonne et les immeubles dégradés voire insalubres. La distribution des étrangers entre les arrondissements met en lumière cette opposition. »
37. (in Michel PINÇON et Monique PINÇON-CHARLOT, Sociologie de Paris, Paris, La Découverte, coll. « Repères », 2004, p. 32-33).
38. Associée à l'idée énoncée par Michel Rocard [1990] que « la France ne peut accueillir toute la misère du monde, [même s'il ajoutait immédiatement] mais elle doit savoir en prendre fidèlement sa part ».
39. Laetitia VAN EECKHOUT, « Un employeur condamné pour licenciement abusif d'un sans-papiers », Le Monde, 13 mars 2008, p. 13.
40. Cf. la circulaire du 20 décembre 2007 n° NOR: IMI/N/07/00011/C et en particulier l'annexe 3 p. 9 des métiers réservés aux ressortissants des États non européens.
41. Cf. CIMADE, Votre voisin n'a pas de papiers - Paroles d'étrangers, 2006, op. cit.;
42. Anne CHEMIN, « La vie confinée et discrète des sans-papiers », Le Monde, 20 octobre 2007, p. 11.
43. Rappelons ainsi qu'au « 39 rue de Villiers [à Neuilly], par exemple, un F3 en PLS [Prêt locatif social] se loue 660 euros (charges comprises), un F4 de 85 mètres carrés, 960 euros », in Pascale KREMER (en collaboration avec Michel PINÇON1et Monique PINÇONCHARLOT), « Enquête sur les HLM de Neuilly », Le Monde 2, 26 janvier 2008, p. 18-25, p. 25.
44. Il s'agit de soutenir les familles sans papiers d'enfants scolarisés et les jeunes majeurs dont les droits sont progressivement restreints et souvent bafoués: les droits de l'enfant, à son éduction, à sa sécurité, à vivre en famille, mais aussi le droit d'asile, le droit de se soigner, et plus généralement les droits de l'homme (cf. par exemple le texte fondateur du RESF, « Appel à la régularisation des sans-papiers scolarisés », op. cit. ou RESF, « Adresse du Réseau éducation sans frontières aux citoyens et aux candidats », 20 février 2007, ().
45. Olivier LE COUR GRANDMAISON, « Xénophobie d'État et politique de la peur », op. cit.;
46. Michel TUBIANA, « Xénophobie d'État », op. cit.
47. RESF, « Communiqué RESF Paris: Rassemblement Belleville mardi », tract du 10 février 2008.
48. RESF, « Communiqué RESF Paris: Rassemblement Belleville mardi », op. cit. On retrouve cette dimension socioéconomique dans le communiqué RESF - RUSF - UCIJ appelant à une conférence de presse le mardi 26 juin 2007 (http://www.educationsansfrontieres.org/? article6834).
49. On peut ainsi y lire qu'« [i]l y a beaucoup de spectacle et d'affichage dans tout cela, mais l'ensemble de ces comportements plonge les étrangers, en situation régulière ou non, dans l'ère du soupçon institutionnalisé. Avec un souci maniaque du chiffre, le gouvernement fait vivre les sans-papiers et leurs enfants - les petits comme les jeunes majeurs et les étudiants - dans la peur permanente du contrôle et de l'expulsion. Il les laisse confrontés à une situation chaque jour plus précaire, plus angoissante, livrés pieds et poings liés au travail au noir, aux marchands de sommeil. », RESF, « Communiqué de presse RESF - RUSF - UCIJ », mardi 26 juin 2007 () .
50. RESF, « Adresse du Réseau éducation sans frontières aux citoyens et aux candidats », op. cit.
51. er février 2008 ().
52. e concours de Plaidoiries des Lycéens pour les Droits de l'homme.
53. Sur la construction de l'économie comme mode de représentation du social et son articulation avec le politique et la morale, cf. par exemple Louis DUMONT, Homo-Aequalis - Genèse et épanouissement de l'idéologie économique, Paris, Gallimard, 1977, réed. 1985;
54. ou encore Karl POLANYI, La grande transformation - Aux origines politiques et économiques de notre temps, trad.française de Catherine Malamoud, Paris, Gallimard, 1983 [1944].
55. RESF, « Soutien aux mal-logés de la rue de la Banque », communiqué du 22 novembre 2007, (
56. Ibidem.
57. MRAP, « Sans-papiers, Aubervilliers: les dégâts d'une politique », communiqué du 19 avril 2007, ().
58. RESF, « Appel à rassemblement de protestation suite à la rafle brutale dans un atelier d'Aubervilliers », 18 avril 2007, ()
59. Didier FASSIN, « L'humanitaire contre l'État - tout contre », Vacarmes, no 34, janvier 2006, p. 15-19.
60. Et le RESF échappe alors à la critique que l'on pourrait lui faire sur ce point, comme par exemple à propos du fichier ELOI, in Éric FASSIN, « Les enfants d'ELOI », Politis, L'observatoire du 6 mai, 9 janvier 2008.
61. La littérature sur les réseaux est considérable. On notera par exemple Albert BRESSAND et Catherine DISTLER, La planète relationnelle, Paris, Flammarion, 1995;
62. Nicolas CURIEN, Économie des réseaux, Paris, La Découverte, coll. « Repères », 2000, réed. 2005;
63. Michel CALLON et al., Réseau et coordination, Paris, Economica, 1999
64. ou Colette VOISIN, Sihem BEN MAHMOUD-JOUINI et Serge ÉDOUARD, Les réseaux: dimensions stratégiques et organisationnelles, Paris, Economica, 2004 pour ne citer que ces quatre références.
65. Yvon PESQUEU, Organisations: modèles et représentation, Paris, PUF, 2002.
66. Luc BOLTANSKI et Eve CHIAPELLO, Le nouvel esprit du capitalisme, op. cit., p. 154-238
67. e conférence internationale de management stratégique, Montréal, 6-9 juin 2007, (http://www.aims2007.uqam. ca/actes-de-laconference/communications/belaliam404/at-download/article).
68. On notera en particulier que le « contrôle », troisième caractère souvent cité, est également ici requis, mais dans un sens particulier. Il ne s'agit pas de contrôler l'accès aux données - le réseau étant ouvert à tous les acteurs potentiels dès lors qu'ils s'accordent sur le contenu des actions à mener et la manière de les mener au sein du RESF - mais de s'assurer que le RESF reste une structure en réseau au sens où nous l'avons précédemment définie, c'est-à-dire comme une structure informelle, non hié rarchisée reliant directement les acteurs par des flux d'informations orientés vers la défense des parents sans papiers dont les enfants sont scolarisés. Dans ce cadre, le contrôle s'exerce par tous les acteurs (elle relève de leur vigilance - et celle-ci est réelle au sein du RESF et donne lieu à des échanges parfois très vifs entre les acteurs) pour éviter la mainmise de certains d'entre eux sur les décisions, les communiqués, les prises de parole⋯ Car la structure en réseau doit se protéger de toute prise de pouvoir personnelle pour garder sa spécificité, en particulier l'absence de hiérarchie.
69. Il est en effet clair que dans certaines régions peu denses, la notion de réseau, si elle existe, est sans nul doute moins pertinente et significative qu'à Paris ou dans d'autres grandes villes de province.
70. Luc BOLTANSKI et Eve CHIAPELLO, op. cit., p. 434.
71. Éric AGRIKOLIANSKY, « Carrières militantes et vocation à la morale: les militants de la Ligue des droits de l'homme dans les années 1980 », Revue Française de Science Politique, Paris, vol. 51, no 1-2, 2001, p. 27-46.
72. Luc BOLTANSKI et Eve CHIAPELLO, op. cit.;
73. Christophe AGUITON et Daniel BENSAID, op. cit.;
74. Colette YSMAN, « Transformations du militantisme et déclin des partis », in Pascal PERRINEAU (dir.), L'engagement politique - Déclin ou mutation?, op. cit., p. 41-66.
75. De ce fait, le RESF échappe (malheureusement?) au risque de rupture de « la continuité de l'engagement » lié à celui d'un arrêt « des événements capables de le rendre actuel »
76. (Luc BOLTANSKI et Eve CHIAPELLO, op. cit., p. 435):
77. le durcissement des conditions d'entrée et de séjour des migrants en France (et plus largement en Europe), et la multiplication des moyens mis en œuvre pour réaliser l'expulsion d'environ 25 000 personnes par an en situation irrégulière en France rend aujourd'hui la réalisation de ce risque quasi nul.
78. Christophe GUILLUY, « La nouvelle géographie sociale à l'assaut de la carte électorale », Lettre électronique du Cevipof-Siences-Po, 2007.
79. À l'adresse suivante: http://www.educationsansfrontieres.org. On y trouvera notamment toutes les formes d'action possibles menées par le RESF.
80. De ce point de vue, il n'y a pas d'organisation du travail à proprement parler au sein du RESF: n'importe quel acteur peut mener l'action qu'il souhaite (écrire des communiqués, rédiger une pétition, accompagner une famille au tribunal, suivre une famille en particulier⋯), les actions se répartissent entre les acteurs selon leurs disponibilités et à leur gré, de sorte qu'il peut arriver que certaines d'entre elles ne soient pas menées (pas d'accompagnement ni donc de soutien au tribunal par exemple), et que d'autres soient réalisées en doublons (mêmes informations transmises plusieurs fois⋯).
81. Cf. Luc BOLTANSKI et Eve CHIAPELLO, op. cit., p. 434.
82. Jacques ION, « L'évolution des formes de l'engagement public », in Pascal PERRINEAU (dir.), L'engagement politique - Déclin ou mutation?, op. cit., p. 23-39, p. 33-34.
83. Luc BOLTANSKI et Eve CHIAPELLO, op. cit., p. 433.
84. Comme celle du 2 février 2008 par exemple, rassemblant 1900 manifestants (selon les estimations de la police), ou encore celle du 13 mai 2006 contre la loi relative au code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile (loi céséda) organisée par plusieurs centaines d'organisations militantes et politiques et qui a rassemblé environ 30000 personnes.
85. De ce point de vue, on peut dire que le RESF fonctionne comme un paradigme au sens de Kuhn
86. (Thomas Samuel KUHN, Structures des révolutions scientifiques, Paris, Flammarion, « Champs », 1983 [1962]), c'est-à-dire par adhésion à un noyau dur permettant une répartition non hiérarchique du travail.
87. Luc BOLTANSKI, La souffrance à distance. Morale humanitaire, médias et politique, Paris, Métailié, 1993.
88. Nous ne citerons donc ici que ces dernières alors même qu'elles ne rendent pas compte de manière exhaustive des actions directes de solidarité active menées par le RESF, comme en témoignent d'autres passages de ce texte.
89. Jérôme VALLUY (dir.), L'Europe des camps: la mise à l'écart des étrangers, Cultures & Conflits, no 57, Paris, L'Harmattan, avril 2005.
90. Marc BERNARDOT, Camps d'étrangers, Paris, Éditions du Croquant, collection « TERRA », 2008 ou encore le site www.migreurop.org ainsi que www.cimade.org
91. Sophie BEROUD, René MOURIAUX et Michel VAKALOUKIS, Le mouvement social en France - Essai de sociologie politique, op. cit., p. 159.
92. Luc BOLTANSKI et Eve CHIAPELLO, op. cit., p. 216-238 et p. 428.
93. Ibidem, p. 433-435.
94. La « liste burot » est composée de personnes volontaires, parfois représentants de comités de locaux, mais pas nécessairement (Paris, par exemple, ayant refusé de désigner des représentants), qui prennent des décisions nationales ou rédigent des communiqués au nom du RESF.
95. Au sens de Marx [1867] c'est-à-dire mesurée par la plus-value obtenue par les capitalistes
96. (Karl MARX, Le Capital, livre premier, Paris, Les Éditions sociales, réed. 1976 [1867]).
97. On retrouve cette idée dans Sophie BEROUD, René MOURIAUX et Michel VAKALOUKIS, op. cit., p. 125.
98. Et ce, quoi que nous puissions penser de l'importance de l'idéologie dans les combats sociaux ou de la pertinence de certaines catégories de langage pour exprimer des phénomènes contre lesquels il est possible de lutter.