The concept of dispensation: Theological approaches to the excercise of papal power (13th - 14th centuries);Penser la dispense: Éclairages théologiques sur le pouvoir pontifical (XIIIeXIVe siècles)

Legal History Review

Volumn 78, Issue 1-2, 2010, Pages 63-68

  Marmursztejn, Elsa ^a  

^a UNIVERSITÉ DE REIMS CHAMPAGNE ARDENNE   (France)

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Canon law; Dispensation; Papal power; Theology; Vow of chastety

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EID: 77953295615     PISSN: 00407585     EISSN: 15718190     Source Type: Journal    
DOI: 10.1163/157181910X487323     Document Type: Article

References (154)

1. É. Anheim, S. Piron et al., Le travail intellectuel au Moyen Âge, Institutions et circulations, Revue de Synthèse, 129, no 4 (2008).
2. É. Anheim, S. Piron et al., Le travail intellectuel au Moyen Âge, Institutions et circulations, Revue de Synthèse, 129, no 4 (2008), Ibid., p. 483.
3. Inaugurée par les travaux pionniers de Stephan Kuttner et d'Odon Lottin dans les années 1930-1940, conduite depuis le début des années 1990 par Alain Boureau, plus récemment par Charles de Miramon ou Corinne Leveleux-Teixeira ; on verra en particulier l'article d'E. Cortese, Théologie, droit canonique et droit romain, Aux origines du droit savant (XIe-XIIe s.), Compterendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-lettres, 146, no 1 (2002), p. 57-74
4. et l'étude de cas donnée en dernier lieu par A. Boureau et I. Rosier-Catach, Droit et théologie dans la pensée scolastique, Le cas de l'obligation et du serment, Revue de Synthèse, 129, no 4 (2008), p. 509-528.
5. Je me permets de renvoyer sur ce sujet à E. Marmursztejn, L'Autorité des maîtres, Scolastique, normes et socié té au XIIIe siècle, Paris 2007.
6. Pierre Lombard, Sententiae in IV libris distinctae, lib. 4, D. 38, cap. 2, Grottaferrata 1981, t. 2, p. 480.
7. Comp. III, De statu monachorum, III, 27,2, (Quinque Compilationes antiquae, éd. E. Friedberg, Leipzig 1882, p. 124).
8. Liber Extra, lib. 3, tit. 35, cap. 6.
9. "Abdicatio proprietatis, sicut et custodia castitatis, adeo est annexa regulae monachali, ut contra eam nec summus Pontifex possit licentiam indulgere" (Liber Extra, ibid.).
10. Sur le rôle capital de cette référence, voir J. Brys, De dispensatione in iure canonico, praesertim apud decretistas et decretalistas, Bruges-Wetteren 1925, p. 213-214.
11. Suivant J. Brys, l'option d'Innocent III revêt la rigueur de celle d'Huguccio sans en répéter la teneur : la dispense n'est pas refusée pour une raison propre au voeu (que le droit naturel contraindrait à accomplir, selon Huguccio), mais en vertu du lien entre le voeu et la règle (cf. J. Brys, op. cit., p. 211-213).
12. Pour reprendre la formule de Brian Stock revisitée par Alain Boureau dans L'Empire du livre, Pour une histoire du savoir scolastique (1200-1380), Paris 2007, chap. 2, p. 53-77.
13. J. Brys traite de la doctrine sur la dispense du voeu aux XIIe-XIIIe siècles dans son ouvrage De dispensatione (supra, n . 9), p. 209-221.
14. Pierre Lombard, lib. 4, D. 38, cap. 1, éd. cit. (supra, n. 5), p. 478 ;
15. Hugues de Saint-Victor, De sacramentis christianae fdei, lib. 2, pars 12, cap. 3-4 (PL 176, 521) ;
16. cf. M. Guareschi, Le vœu de Hugues de Saint-Victor à Pierre Lombard, Cahiers du Centre de Recherches Historiques, 21 (1998), p. 9-22.
17. Pierre Lombard, lib. 4, D. 38, cap. 2, éd. cit. (supra, n. 5), p. 478. La distinction entre vœu simple et vœu solennel existe dans le droit canon et dans la théologie depuis l'époque de la première scolastique (milieu du XIIe - milieu du XIIIe siècle).
18. Cf. A. Boureau, Droit et théologie au XIIIe siècle, Annales ESC, 6 (1992), p. 1113-1125.
19. Et qui semblent avoir inspiré directement Gérard d'Abbeville ; on touche ici à la question du contact des théologiens avec leurs sources juridiques. Ce contact est démontré pour Hugues de Saint-Cher, très probable pour Gérard d'Abbeville, mais les théologiens ultérieurs ont pu reprendre ces sources dans les textes théologiques qui les citaient déjà.
20. Soit un peu plus du tiers des textes étudiés : deux textes de Gérard d'Abbeville, un d'Henri de Gand, un de Godefroid de Fontaines, un de Servais du Mont-Saint-Éloi, un de l'énigmatique R. Attrabensis (ceux de Raymond Rigaud et de Simon de Guiberville n'ont pas été intégrés au calcul).
21. Cf. D. L. Douie, The Conflict between the Seculars and the Mendicants at the University of Paris in the Tirteenth Century, Aquinas Society of London, Aquinas Paper 23 (1954), p. 3-30 ;
22. Y.-M. Congar, Aspects ecclésiologiques de la querelle entre Mendiants et Séculiers dans la seconde moitié du XIIIe siècle et le début du XIVe, Archives d'histoire doctrinale et littéraire du Moyen Âge, 28 (1961), p. 35-151.
23. Ou Jean de Galles, selon Charles de Miramon.
24. Raymond de Peñaforte, Summa de paenitentia, lib. 1, tit. 8 ("De votis et votorum transgressionibus et redemptionibus"), éd. X. Ochoa et A. Diez, Rome 1976, c. 342.
25. Decretales D. Gregorii papae IX, una cum glossis, Gl. "Abdicatio proprietatis" ad Liber Extra, lib. 3, tit. 35, cap. 6 ("Cum ad monasterium"), éd. Turin 1588, col. 1447.
26. A. Boureau, Le vœu monastique et l'émergence de la notion de puissance absolue du pape (vers 1270), Cahiers du Centre de Recherches Historiques, 21 (1998), p. 21-34, spécialement p. 26-29.
27. Guillaume Durand, Speculum iudiciale, lib. 1 ("De dispensationibus"), éd. Bâle 1574, repr. Aalen 1975, t. 1, fol. 83b-84b.
28. Jean d'André, In tertium Decretalium librum Novella Commentaria, éd. Venise 1581, repr. Rome 1963, t. 3, fol. 179rb.
29. Ainsi, éventuellement, que l'énigmatique R. Attrabensis.
30. Thomas d'Aquin, In IV Sent., lib. 4, D. 38, qu. 1, art. 4 ("Utrum in voto possit feri dispensatio"), spécialement 3um et ad 3um, éd. Parme 1858, p. 1010-1011.
31. Id., Summa theologiae, IIa IIae, qu. 88, art. 11 ("Utrum in voto solemni continentiae possit feri dispensatio"), éd. léonine, Rome 1897, t. 9, p. 264-265.
32. Cf. A. Boureau, Hugues de Saint-Cher, commentateur des Sentences, Le cas du sacrement de mariage, dans : Hugues de Saint-Cher (m. 1263), bibliste et théologien, Études réunies par L.-J. Bataillon, G. Dahan et P.- M. Gy, Turnhout 2004, p. 427-464, spécialement p. 449-455.
33. Ibid., p. 454 ("On trouverait là la racine de cette alliance étrange et persistante entre la proclamation d'une éminence salutaire du vœu et la reconnaissance de la toute-puissance pontifcale, qui devait durer, du côté des franciscains jusqu'en 1324, moment où Jean XXII obligea les ordres mendiants à choisir entre deux tendances antinomiques").
34. Cf. I. Iribarren, Durandus of St-Pourçain, A Dominican theologian in the shadow of Aquinas, Oxford 2005, p. 238.
35. Cf. I. Iribarren, Durandus of St-Pourçain, A Dominican theologian in the shadow of Aquinas, Ibid., p. 4-6 et 182.
36. Cf. I. Iribarren, Durandus of St-Pourçain, A Dominican theologian in the shadow of Aquinas, Ibid., p. 184, n. 9;
37. Jean de Naples a commenté les Sentences à Paris en 1310-1311; il est entré dans l'ordre dominicain en 1313-1314 ; il est devenu maître en théologie en 1315.
38. Cf. J. Koch, Articuli nonaginta tres extracti ex Durando de S. Porciano O.P. primo scripto super Sententias et examinati per magistros et baccalarios Ordinis, dans : Kleine Schriften, 2, Rome 1973, p. 52-72.
39. Voir également I. Iribarren, Durandus of St-Pourçain (supra, n. 29), p. 5 et 184
40. Cet article 217 (édité par J. Koch (supra, n. 32), p. 114-115) fait partie des 64 articles que Jean de Naples a extraits du commentaire de Durand sur le quatrième livre des Sentences.
41. Iribarren, Durandus of St-Pourçain (supra, n. 29), chap. 11, spécialement p. 238.
42. Koch, Articuli (supra, n. 32), p. 114-115.
43. Raymond de Peñafort, Summa de paenitentia, lib. 1, tit. 8, § 2, éd. cit. (supra, n. 19), col. 340.
44. Decretum Grat., C. 17, q. 1, c. 1.
45. Cf. Henri de Gand, Quodlibet V, 28 ("Utrum circa votum continentiae solemnizatum per professionem vel religionis ingressum cadat dispensatio"), éd. Paris 1518, fol. 207v-208r.
46. Richard de Mediavilla, Super quatuor libros sententiarum Petri Lombardi subtilissimae questiones, lib. 4, dist. 38, art. 9, qu. 1 ("Utrum omne votum sit dispensabile"), éd. Brescia 1591, p. 517.
47. Raymond de Peñafort, Summa de paenitentia, lib. 1, tit. 8, § 3, éd. cit. (supra, n. 19), col. 342.
48. Richard de Mediavilla, Super quatuor libros sententiarum Petri Lombardi subtilissimae questiones, loc. cit. (supra, n. 39), p. 516.
49. Guillaume d'Auxerre, Summa aurea, lib. 3, tr. 50, cap. 2, qu. 1, éd. J. Ribaillier, Grottaferrata 1986, p. 972.
50. J. Ribaillier, Grottaferrata 1986, Ibid., p. 973.
51. Henri de Gand, Quodlibet V, 28, éd. cit. (supra, n. 38), fol. 207v.
52. Godefroid de Fontaines, Quodlibet IV, 18, reportatio longa ("Utrum qui vovit solemniter continere possit per dispensationem matrimonium contrahere"), éd. M. de Wulf et A. Pelzer, Louvain 1904, p. 290-291.
53. Godefroid de Fontaines, Quodlibet IV, 11 ("Utrum illud quod per se est malum possit aliquo modo feri bonum"), éd. cit. (supra, n. 45), p. 266-267.
54. Cette distinction entre déductions et déterminations apparaît aussi chez Thomas d'Aquin - sans relation avec la dispense du voeu - dans le commentaire sur l'Éthique : "Dupliciter ... aliquid potest oriri a iure naturali. Uno modo sicut conclusio ex principiis ; et sic ius positivum vel legale non potest oriri a iure naturali ; praemissis enim existentibus, necesse est conclusionem esse ; sed cum iustum naturale sit semper et ubique, ut dictum est, hoc non competit iusto legali vel positivo. Et ideo necesse est quod quicquid ex iusto naturali sequitur, quasi conclusio, sit iustum naturale ; sicut ex hoc quod est nulli esse iniuste nocendum, sequitur non esse furandum, quod item ad ius naturale pertinet. Alio modo oritur aliquid ex iusto naturali per modum determinationis ; et sic omnia iusta positiva vel legalia ex iusto naturali oriuntur. Sicut furem esse puniendum est iustum naturale, sed quod sit etiam puniendum tali vel tali poena, hoc est lege positum" (Sententia libri Ethicorum, lib. 5, lectio 12, § 8, éd. léonine, t. 47, vol. 2, Rome 1969, p. 305-306) ;
55. de même, dans la Somme : "Sciendum est quod a lege naturali dupliciter potest aliquid derivari : uno modo, sicut conclusiones ex principiis ; alio modo, sicut determinationes quaedam aliquorum communium. Primus quidem modus est similis ei quo in scientiis ex principiis conclusiones demonstrativae producuntur. Secundo vero modo simile est quod in artibus formae communes determinantur ad aliquid spéciale : sicut artifex formam communem domus necesse est quod determinet ad hanc vel illam domus fguram. Derivantur ergo quaedam a principiis communibus legis naturae per modum conclusionum : sicut hoc quod est non esse occidendum, ut conclusio quaedam derivari potest ab eo quod est nulli esse malum faciendum. Quaedam vero per modum determinationis : sicut lex naturae habet quod ille qui peccat, puniatur ; sed quod tali poena puniatur, hoc est quaedam determinatio legis naturae" (Summa theologiae, Ia IIae, q. 95, a. 2, éd. léonine, t. 7, Rome 1892, p. 175).
56. Sur l'invention du "droit positif" et la distinction entre droit naturel et droit positif, on verra l'article pionnier de St. Kuttner, Sur les origines du terme "droit positif" , Revue historique de droit français et étranger,15, 4e série (1936), p. 728-740, et également A. Boureau, Droit naturel et abstraction judiciaire, Hypothèses sur la nature du droit médiéval, Annales, Histoire, Sciences Sociales, 57, no 6 (2002), p. 1463-1488, spécialement p. 1469-1477 sur la généalogie du couple de notions et ses développements au XIIe siècle.
57. "Haec autem sunt annexa ordini a iure positivo, quod probo : monachus autem nihil aliud est quam solitarius tristis, 16, q. 1, Placuit [Decretum Grat. C. 16, q. 1 c. 1]. Si igitur plura imponantur, illud est impositum a conditore iuris, et ex hoc patet quod papa potest dispensare cum monacho, quod habeat proprium, vel coniugem, cum possit ordinem et naturam quam dedit ordini et substantiam tollere [...]. In his dispensationibus [que funt contra ius positivum tantum], sufcit sola voluntas dispensatoris, etiam sine causa, quod probo : nam si sola voluntaria constitutio erat causa, quare aliquid prohibebatur, et sola voluntas erit causa, quare prohibitio relaxetur, quia eius est destruere ius, qui illud condidit, nec tenetur princeps sua lege ligatus, C. de le. Digna [C. 1,14,4], et res facile reddit ad suam naturam, ff. de pac., si unus, § pacta [D. 2,24,27,4]" (Innocent IV, In quinque libros decretalium, éd. Venise 1578, fol. 178ra).
58. Decretum Grat., C. 16, q. 1, c. 8.
59. Jean d'André, In tertium Decretalium librum novella commentaria, éd. Venise 1581, repr. Rome 1963, t. 3, fol. 179rb. (sur X 3,35,6).
60. Argument invoqué par Raymond de Peñafort dans la Summa de paenitentia (lib. 1, tit. 8, § 2, éd. cit. [supra, n. 19], col. 341) et cité par Hostiensis dans la Summa aurea (éd. Lyon 1556, fol. 260r).
61. Godefroid de Fontaines, Quodlibet IV, 18, éd. cit. (supra, n. 45), p. 288-291.
62. Voir la reportatio brevis du Quodlibet IV, 18 ("Utrum in solemni voto continentiae possit sic dispensari quod obligatus tali voto possit per dispensationem contrahere matrimonium"), éd. cit. (supra, n. 45), p. 346-347.
63. Godefroid de Fontaines, Quodlibet IV, 18, reportatio brevis, éd. cit. (supra, n. 45), p. 346.
64. Dans la reportatio longa de la même question, Godefroid de Fontaines développe l'idée selon laquelle "continentia ... non excluditur per matrimonium, ut est virtus, licet gradus in virtute scilicet virginitas excludatur" (éd. cit., p. 288-289)
65. Sur le commentaire sur les Sentences de Durand, voir I. Iribarren, Durandus of St-Pourçain, A Dominican theologian in the shadow of Aquinas, Oxford 2005. La première version du texte, préliminaire à la lecture parisienne des Sentences par Durand et qui n'était pas destinée à la publication, date de 1307-1308 ; le commentaire parisien a été élaboré entre 1310 et 1312 ; la version fnale, commencée en 1318, n'est totalement achevée qu'en 1327.
66. Durandi a sancto Porciano Petri Lombardi sententias theologicas commentariorum libri iiii, lib. 4, dist. 38, qu. 2, éd. Venise 1571, fol. 383rb.
67. Il s'agit d'un argument déjà ancien, présent dans la Somme de Robert de Courson (cap. 24, qu. 6 ; cf. Ch. de Miramon, Les théories du vœu dans le droit canon et la première scolastique, Cahiers du Centre de Recherches Historiques, 16 (1996), p. 25, n. 23) et qu'on retrouve vers 1293 chez R. Attrabensis (Quodlibet II, 2, BnF lat. 13850, fol. 31rb) ; (sur R. Attrabensis voir infra, n. 72)
68. Godefroid de Fontaines, Quodlibet IV, 18, éd. cit. (supra, n. 45), p. 289.
69. "Quia ergo votum de continentia non habet recompensationem vel redemptionem, propter hoc non recipit dispensationem" (Guillaume d'Auxerre, Summa aurea, lib. 3-2, éd. cit. (supra, n. 42), p. 974).
70. Geoffroy de Trani, Summa super titulis decretalium, ad tit. De voto et voti redemptione : "Praeter votum continentie in quo dispensari non potest, ut c. 6, X. III, 35, quod ideo contingit quia vix aliquid posset inveniri in quo deberet castitas commutari" (cité par J. Brys, op. cit. (supra, n. 9), p. 217, n. 5).
71. "Contra votum castitatis dispensare non potest [papa], quia nullum invenitur aeque bonum, in quo possit commutatio feri, quia nihil est melius continentia, quia virginitas replet paradisum ... et castitas sola est quae cum fducia potest Deo animas presentare ..." (Decretales D. Gregorii papae IX, una cum glossis, gl. "Abdicatio proprietatis" ad Liber Extra, lib. 3, tit. 35, cap. 6 "Cum ad monasterium", éd. Turin 1588, c. 1447).
72. J. Brys, op. cit. (supra, n. 9), p. 217-218.
73. Hugues de Saint-Victor, De sacramentis, lib. 2, pars 12 ("De votis"), cap. 5 ("Quod votum nullam commutationem admittat"), PL 176, 522.
74. Tomas d'Aquin, Summa theologiae, IIa IIae, qu. 88, art. 11, éd. cit. (supra, n. 26), p. 265.
75. À la diférence de Guillaume d'Auxerre, qui exaltait la chasteté en citant l'Écriture (dans la Summa aurea, éd. cit. (supra, n. 42), p. 974), Thomas d'Aquin concevait la force obligatoire du vœu dans les termes juridiques d'un transfert de propriété : celui qui faisait vœu de continence transférait à Dieu la propriété de son corps (cf. Quodlibet VIII, 10, éd. R.-A. Gauthier, Rome 1996, vol. 1, p. 71, ou Quodlibet X, 11, ibid., p. 140).
76. Thèse de Jean le Teutonique (Apparatus glossarum ad Compilationem tertiam, lib. 3, cap. 26, Gl. "Non est voti" ad Extra, lib. 3, tit. 34, cap. 5) notamment mentionnée par Hostiensis dans la Summa aurea (éd. cit. (supra, n. 52), lib. 3, "De voto et voti redemptione", fol. 262v).
77. Henri de Gand, Quodlibet V, 28, éd. cit. (supra, n. 38), fol. 207r : "Primo supponit quod non sit maius bonum quam continentia aut abdicatio proprietatis, quod falsum est ; immo oratio, contemplatio, devotio pretiosiora sunt, quia nec sine ipsis et consimilibus valeret continentia corporalis".
78. Distinction reprise par Richard de Mediavilla dans son commentaire sur les Sentences, éd. cit. (supra, n. 39), p. 517.
79. Henri de Gand, Quodlibet V, 28, éd. cit. (supra, n. 38), fol. 207r.
80. Richard de Mediavilla, Super quatuor libros sententiarum Petri Lombardi subtilissimae questiones, lib. 4, dist. 38, art. 9, qu. 1, éd. cit. (supra, n. 39), p. 517.
81. L'énigmatique "R. Attrabensis" apparaît sous le nom de "R. d'Arras" dans le Répertoire des maîtres en théologie de Palémon Glorieux (1933, t. 1, p. 403, no 203), lequel précise que "rien n'est connu de ce maître, pas même son prénom". Les extraits de ses Quodlibets conservés dans le recueil de Nicolas de Bar (BnF lat. 15850) donnent la seule indication certaine à son sujet, à savoir qu'il était maître régent en théologie en 1290-1291 (Quodlibet I) et en 1293-1294 (Quodlibet II).
82. Sur ce recueil, voir en dernier lieu S. Piron, Nicholas of Bar's Collection, dans : C. Schabel dir., Theological Quodlibeta in the Middle Ages, The fourteenth century, Leiden- Boston 2007, p. 333-343.
83. R. Attrabensis, Quodlibet II, 2, BnF lat. 15850, fol. 30vb-31ra.
84. G. Post, Studies in medieval legal thought, Public law and the State, 1100-1322, Princeton 1964, p. 266-268.
85. Selon C. Flüeler, Guillaume de Moerbeke a traduit entre 1255 et 1261 les deux premiers livres de la Politique, qui étaient les seuls dont il disposait alors (c'est la translatio prior imperfecta) ; la translatio completa est datée de 1267-1268 (Rezeption und Interpretation der Aristotelischen Politica im späten Mittelalter, Amsterdam 1992, t. 1, p. 28).
86. Il est le seul auteur du corpus à le faire explicitement, dans le second argument en faveur de la dispense : "Secundum philosophum, 1° libro Ethicorum, capitulo 1° : Amabile est bonum uni soli, melius vero et divinius genti et civitatibus ..." (Magistri Ricardi de Mediavilla super quatuor libros sententiarum Petri Lombardi, éd. cit. (supra, n. 39), p. 516).
87. M. Kempshall, The common good in late Medieval political thought, Oxford 1999.
88. Albert le Grand y recourt notamment au premier livre de l'Éthique, comme le fera Richard de Mediavilla, pour établir la supériorité du bien commun ; cf. Kempshall, The common good (supra, n. 77), p. 65, n. 49.
89. Cf. Kempshall (supra, n. 77), p. 65-66, n. 50-54.
90. Ibid., n. 51.
91. Quant à la réflexion des juristes sur les rapports entre la loi et l'équité, elle est l'objet des études classiques d'E.M. Meijers, Le confit entre l'équité et la loi chez les premiers glossateurs, Tijdschrift voor Rechtsgeschiedenis, 17 (1941), p. 117-135 (réimprimé dans ses Etudes d'histoire du droit, IV, Leyde 1966, p. 142-156)
92. et de Ch. Lefebvre, Les pouvoirs du juge en droit canonique, Paris 1938, spécialement la section sur "L'équité canonique" (p. 164- 212), dont le troisième chapitre porte sur "L'aequitas dans le droit canonique classique" (p. 179-188).
93. Les notions d'équité et de dispense sont associées chez Huguccio, Bernard de Parme, Hostiensis. On notera en particulier cette défnition de la dispense donnée par Guy de Baysio : "Dispensatio qua aequitas contra iuris rigorem introducitur" (Rosarium, gl. "Requiris" ad Decretum Grat. C. 1, qu. 7, c. 5, cité par Ch. Lefebvre, op. cit., p. 182).
94. Kempshall (supra, n. 77), p. 66, n. 52-54.
95. Cf. Robert de Courson, Summa, cap. 22, qu. 10 : "Utrum idem iudicium sit habendum in votis continentiae et abstinentiae ubi continetur quod heres regni permissus est exire claustrum ad contrahendum matrimonium ne heres deesset in regno, et quomodo dispensatur cum rege Ludovico ieiunante sexta feria in pane et aqua" (V. Kennedy, The content of Courson's Summa, Medieval Studies, 9 (1947), p. 96) ;
96. cf. Ch. de Miramon, Les théories du vœu (supra, n. 58), p. 22.
97. Guillaume d'Auxerre, Summa aurea, lib. 3, tr. 50, cap. 2, qu. 1, éd. cit. (supra, n. 42), p. 972.
98. Hugues de Saint-Cher, Scriptum, lib. 4, dist. 38, question "Quomodo votum simplex obligat et si recipit dispensationem" : "Item votum abstinentie recipit dispensationem ex causa, sicut Alexander papa dispensauit cum rege Ludouico qui ex toto ieiunebat in pane et aqua nec poterat esse letus illa die nec audire causas nec facere iusticiam" (cité par Alain Boureau d'après le ms. Vat. lat. 1098, fol. 185va, dans : Hugues de Saint-Cher, bibliste et théologien (supra, n. 27), p. 451, n. 61).
99. Bernard de Clairvaux, De consideratione ad Eugenium papam, lib. 3, § 18 : "Ubi necessitas urget, excusabilis est dispensatio ; ubi utilitas provocat, laudabilis est dispensatio. Utilitas dico communis, non propria. Nam cui nihil horum est, non est plane fdelis dispensatio, sed crudelis dissipatio" (éd. J. Leclercq et H.-M. Rochais, Sancti Bernardi Opera Omnia, vol. 3, Rome 1963, p. 445). Ce passage constitue même le pivôt des solutions de Gérard d'Abbeville et de Servais du Mont-Saint-Éloi.
100. Dans la Summa aurea d'Hostiensis, les questions quodlibétiques de Gérard d'Abbeville, d'Henri de Gand ou, très brièvement, de Servais du Mont-Saint-Éloi, ou encore de R. Attrabensis.
101. Cf. P. Fournier, dans Histoire littéraire de la France, t. 36, 1927, p. 466 et 468.
102. P. Fournier. dans Histoire littéraire de la France. Ibid., p. 467-468.
103. Sur Ramiro II le Moine, voir Ph. Sénac, La frontière et les hommes, VIIIe- XIIe siècle : le peuplement musulman au Nord de l'Èbre et les débuts de la reconquête aragonaise, Paris 2000, p. 430-431.
104. Guillaume de Rennes, Apparatus in Summam de casibus Raimundi de Penyafort, lib. 1, tit. 8, § 9, gl. "Facere", éd. Avignon 1715, p. 97.
105. À propos de cet exemple, J. Brys précise, en répétant l'erreur de localisation de Guillaume de Rennes, qu'il s'agit du prince Ramiro de Castille, et ajoute : "Sed de hoc facto historice non constat" (J. Brys, op. cit. [supra, n. 9], p. 218, n. 2).
106. "Quid enim si tota christianitas, vel etiam aliqua pars ipsius esset in periculo, nisi monachus feret rex, forte, quia non est alius, qui posset, vel sciret regnum regere. Nonne dices, quod monachus fat rex in hoc casu ? Nonne quilibet debet se totum oferre domino in holocaustum, ut ei in eo, quod sibi plus placet, praeeligat servire ?" (Hostiensis, Lectura, lib. 3, cap. 6 : "Cum ad monasterium", éd. cit., fol. 134rb ; cf. Innocent IV, In tertium decretalium, rubrica 35, cap. 6 "Cum ad monasterium", éd. cit. (supra, n. 49), fol. 178ra).
107. Robert de Courson, Summa, cap. 24, qu. 6
108. voir Ch. de Miramon, Les théories du vœu (supra, n. 58), p. 25, n. 23.
109. Guillaume d'Auxerre, Summa aurea, loc. cit. (supra, n. 42), p. 974 : "Non est causa sufciens hereditas regni. Regnum enim terrenum non est causa recompensans hereditatem regni celestis vel regnum eternum. Pauci enim inveniuntur heredes regni celestis et plures regni terreni, et melius est isti esse continentem quam esse regem et magis conservativum caritatis, quam magis debet diligere quam omnes homines regni illius ; unde in tali casu non invenitur Ecclesia dispensasse, sed bene invenitur in multis dissimulasse".
110. Magistri Alexandri de Hales Glossa in quatuor libros sententiarum Petri Lombardi, Florence 1957, p. 564) : "Votum continentiae videtur posse commutari in melius secundum congruentiam temporis et personae, sicut si aliquis nobilis voverit continentiam, et non est de progenie regis qui succedat ipsi mortuo nisi ipse et nisi contrahat, periclitabitur regnum".
111. Henri de Gand, Quodlibet V, 28, éd. cit. (supra, n. 38), fol. 207r.
112. Richard de Mediavilla, Magistri Alexandri de Hales Glossa in quatuor libros sententiarum Petri Lombardi. loc. cit. (supra, n. 39), p. 517.
113. Godefroid de Fontaines, Quodlibet IV, 18, éd. cit. (supra, n, 45), p. 288.
114. Cf. D. Cornet, Les éléments historiques des IVe et VIe Quodlibets de Gérard d'Abbeville, Mélanges de l'École Française de Rome, 58 (1941-1946), p. 186-187 ;
115. J. Richard, Chrétiens et Mongols au concile : la papauté et les Mongols de Perse dans la seconde moitié du XIIIe siècle et Les Mongols et l'Occident, dans : 1274, année charnière, Mutations et continuités, Paris 1977, p. 31-44 et 85-96.
116. "Alii contra, inter quos est do. Hug. car. sanctae Sabinae [Hugues de Saint-Cher], dicunt quod dominus papa posset ex magna causa dispensare in hoc, puta si aliquis Rex Sarracenorum cum tota terra sua oferet et conversionem suam, si aliqua sanctimonialis daretur sibi in uxorem, et hi probabilius" (Hostiensis, Summa aurea, lib. 3, éd. cit. [supra, n. 52], fol. 262r).
117. "Quid enim si tota Christianitas, vel etiam aliqua pars eius esset in periculo, nisi monachus feret Rex, forte non esset alius, qui sciret aliquod regnum regere, vel posset, nisi monachus ? Nonne dices, quod fat Rex ? Nonne quilibet debet se totum in holocaustum oferre Deo, ut in eo, quod sibi plus placet, preeligat servire ? [...] Item, nonne peccat, qui minus bonum maiori bono proponit ? [...]. Item, communis utilitas praefertur privatae [...]. Item, si propter communem utilitatem potest feri episcopus ..., quare non eodem modo Rex ? Sed forte respondebit conditor : concedo, quod fat Rex, sed non habebit proprium, quia regnum commune est, et quod acquiret, regnum acquiret [...]. Sed contra, quid si non potest esse salva Christianitas, nisi regnum in suum proprium accipiat, illud suis haeredibus relinquendum, quia forte habebat flios, ante- quam feret monachus ? Item, quid si dixerint ei illi, qui possunt dare regnum, oportet, quod si vis habere regnum, accipias hanc Reginam in uxorem, alias dabimus eam infdeli, vel tyranno ? ..." (Innocent IV, In tertium decretalium, rubrica 35, cap. 6 "Cum ad monasterium", éd. cit. [supra, n. 49], fol. 178ra).
118. Cf. Aristote, Éthique à Nicomaque, lib. 5, cap. 14, 1137b-1138a.
119. C'est aussi de l'Éthique d'Aristote que procède ce lieu commun de la pensée juridique médiévale qui veut que la loi, générale dans son principe, soit inapte à régir les cas particuliers. Sur cette base, les premiers glossateurs ont amorcé, à partir du Digeste et des modèles fournis par les jurisconsultes classiques, une théorie de l'interpretatio legis étroitement reliée à la notion d'aequitas, comme l'a montré J. Krynen dans Le problème et la querelle de l'interprétation de la loi, en France, avant la Révolution, Essai de rétrospective médiévale et moderne, Revue historique du droit français et étranger, 86 (2008), p. 161-197, spécialement p. 165-168.
120. Albert le Grand, Super Ethica, V, 15, éd. cit. (supra, n. 78), p. 379-380 ;
121. cf. M. Kempshall, Super Ethica. op. cit. (supra, n. 77), p. 65, n. 51.
122. Magistri Ricardi de Mediavilla super quatuor libros sententiarum Petri Lombardi ..., éd. cit. (supra, n. 41), p. 517.
123. Godefroid de Fontaines, Quodlibet IV, 18, reportatio brevis, éd. cit. (supra, n. 45), p. 347.
124. Hostiensis, Lectura in quinque libros decretalium, lib. 3, cap. 6 : "Cum ad monasterium" (Liber Extra, lib. 3, tit. 35, cap. 6), éd. Venise 1581, vol.3, fol. 134 rb.
125. Ioannis Teutonici apparatus glossarum ad Compilationem tertiam, lib. 3, cap. 26, Gl. "Non est voti" ad Extra, lib. 3, tit. 34, cap. 5.
126. "In quolibet voto intelligendum est : nisi aliter Deo placeat" (In quinque libros decretalium, lib. 3, tit. 35, cap. 6 : "Cum ad monasterium", éd. Venise 1578, fol. 178ra).
127. "In quolibet voto tacite subauditur : nisi aliud magis placeat Deo" (Lectura, lib. 3, cap. 6 : "Cum ad monasterium", éd. cit. [supra, n. 105], fol. 134rb).
128. "Qualitercumque enim quis ad indiferentia se obligat, sive voto, sive iuramento, sive pacto, in omnibus intelligitur excepta superioris auctoritate" (Quodlibet V, 28, éd. cit. [supra, n. 38], fol. 207b).
129. "Ipsa obligatio non fuit de iure naturae absolute, sed sub hac conditione, scilicet quousque per superiorem ex causa rationabili fuerit relaxata" (commentaire sur les Sentences, éd. cit. [supra, n. 39], p. 517).
130. "In omnibus iuramentis et votis et obligationibus nostris, intelligitur : potestas superioris excepta" (Quodlibet II, 2, BnF lat. 15850, fol. 30vb).
131. "Nam, quod ipse vicarius facit, ipse Deus facere intelligitur [...]. Non ergo matrimonium trahet monachum de monasterio, quia nullum aeque bonum, ut castitas [...] et nullam commutationem potest homo dare pro anima sua, cum sit pretiosior omnibus rebus [...] Ad quae respondeo : solum matrimonium non trahet monachum de monasterio, sed Dei voluntas, et charitas, et bonum obedientiae, ac domini papae potestas, quia quod facit, Deus facit" (Lectura, lib. 3, cap. 6 : "Cum ad monasterium", éd. cit. [supra, n. 105], fol. 134rb).
132. "Nonne quilibet debet se totum oferre domino in holocaustum, ut ei in eo, quod sibi plus placet, praeeligat servire ? Sed prae omnibus placet ei creaturam suam rationabilem et corporalem conservare, pro qua etiam ipse animam suam dedit. Minori etiam bono maius esset praeponendum, et privatae communis utilitas praeferenda" (ibidem).
133. Innocent IV, In quinque libros decretalium, lib. 3, tit. 35, cap. 6 : "Cum ad monasterium", éd. cit. (supra, n. 49), fol. 178ra.
134. Ce passage est cité par Hostiensis dans la Lectura, éd. cit. (supra, n. 105), fol. 134rb.
135. Ioannis Teutonici apparatus glossarum ad Compilationem tertiam, lib. 3, cap. 26, Gl. "Non est voti" ad Liber Extra, lib. 3, tit. 34, cap. 5 : "Papa non dispensat contra preceptum domi ni nec contra votum quando illud commutat in eque bonum, nam non dicitur aliud feri set idem [...]. Vel dic quod papa in talibus non dispensat, set declarat et interpretatur votum ...".
136. Henri de Gand, Quodlibet IV, 28, loc. cit. (supra, n. 38).
137. Ibid., fol. 207v.
138. Ibid., fol. 208r.
139. Henri de Gand, Quodlibet V, 28, éd. cit. (supra, n. 38) fol. 208r.
140. Decretum Gratiani, una cum glossis (Gl. "Suscitare" ad Grat., C. 32, q. 5, c. 11, éd. Turin 1588, col. 1917).
141. Hostiensis, Lectura, lib. 3, cap. 6 : "Cum ad monasterium", éd. cit. (supra, n. 105), fol. 134ra.
142. Le concept de "plenitudo potestatis" est employé par Gérard d'Abbeville (dans son texte de 1266) et par Richard de Mediavilla ; la thèse selon laquelle le pape peut faire du moine un non moine est citée par Tomas d'Aquin qui la rejette, par Henri de Gand paraphrasant l'opinion de Thomas d'Aquin, par Durand de Saint-Pourçain.
143. Liber Extra, lib. 3, tit. 8, cap. 4 ; également citée par Gérard d'Abbeville.
144. Sur ces références, voir J. Brys, Cum ad monasterium. op. cit. (supra, n. 9), p. 216.
145. Ainsi dans la glose de Tancrède (c. 1215-1220) sur la décrétale Quanto personam d'Innocent III (Liber Extra, lib. 1, tit. 7, cap. 3) à propos du pape, vicaire du Christ : "Item, in hoc gerit vicem Dei, quia plenitudinem potestatis habet in rebus ecclesiasticis ...
146. G. Post, Vincentius Hispanus (supra, n. 125), p. 159-184.
147. Puisqu'ils soumettaient l'exercice du pouvoir pontifcal aux critères d'évidente nécessité, d'utilité publique, etc.
148. La distinction entre "absolutus" et "ordinatus" est d'origine juridique ; le premier terme désigne celui qui est mort intestat, donc sans avoir établi ses dernières volontés ; le second, celui qui a manifesté, réglé (et donc limité) sa propre volonté. Toutefois, la distinction entre puissance absolue et puissance ordonnée ne se trouve pas sous la forme "potentia absoluta" / "potentia conditionata" avant le Scriptum d'Hugues de Saint-Cher (d'après Eugenio Randi, dans Potentia Dei conditionata : una questione di Ugo di Saint-Cher sull'onnipotenza divina, Rivista di storia della flosofa, 1984, p. 524 ;
149. voir également O. Boulnois, Puissance absolue, puissance conditionnée : Hugues de Saint-Cher, dans : La Puissance et son ombre, De Pierre Lombard à Luther, Paris 1994, p. 129-139).
150. Hostiensis, Lectura, lib. 3, cap. 6 : "Cum ad monasterium", éd. cit. (supra, n. 105), fol. 134ra.
151. A. Boureau, Le vœu monastique (supra, n. 21), p. 26.
152. Sur la singularité d'Hostiensis et sa revendication explicite des liens du droit canonique avec la théologie et le droit romain, illustrés par le mulet (avec la théologie dans le rôle du cheval et le droit romain dans celui de l'ânesse) ou le corps humain (où la théologie serait la tête, le droit romain, le pied, et le droit canonique, la main), voir G. Le Bras, Théologie et droit romain dans l'oeuvre d'Henri de Suse, in : Études historiques à la mémoire de Noël Didier, Paris 1960, p. 195-204, spécialement n. 14, 15, 16, p. 197.
153. Hugues de Saint-Cher a été cardinal-prêtre de Sainte-Sabine (et premier cardinal dominicain) entre 1244 et 1263 ; cf. J. Brundage, Medieval Canon law and the crusader, Madison-London 1969, p. 105, n. 127.
154. A. Boureau, L'Empire du livre (supra, n. 10), p. 14.