La Goutte d'Or, 30 juillet 1955 : Une émeute au cœur de la métropole coloniale

Actes de la Recherche en Sciences Sociales

Volumn , Issue 195, 2012, Pages 98-111

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EID: 84880000211     PISSN: 03355322     EISSN: None     Source Type: Journal    
DOI: 10.3917/arss.195.0098     Document Type: Article

References (98)

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6. Le titre de l'article est une référence à : Eric Hobsbawm, Les Primitifs de la révolte dans l'Europe moderne, Paris, Fayard, 1966.
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10. Voir l'analyse critique de Sylvie Tissot, L'État et les quartiers. Genèse d'une catégorie de l'action publique, Paris, Seuil, coll. « Liber », 2007, p. 63-82.
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13. Dans sa typologie des actions collectives violentes, Charles Tilly (The Politics of Collective Violence, Cambridge, Cambridge University Press, 2003, p. 19) ne laisse délibérément pas place à la notion d'« émeute », considérant que ce label n'est jamais celui qui est revendiqué par les participants aux mobilisations ainsi qualifiées.
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15. Marie-Hélène Bacqué et Yankel Fijalkow, « En attendant la gentrification : discours et politiques à la Goutte d'Or (1982-2000) », Sociétés contemporaines, 63, 2006, p. 77.
16. Les travaux de Louis Chevalier sur l'émigration algérienne dans les années 1940-1950 n'ont pas été sans influencer son regard sur le Paris des migrants de la première moitié du XIXe siècle. Le racialisme de certaines descriptions des migrants internes placés au centre de son « histoire biologique » des Classes laborieuses, classes dangereuses (1958) tournera d'ailleurs au racisme ouvert dans les descriptions de la criminalité algérienne dans le 18e arrondissement
17. (voir par exemple Les Ruines de Subure. Montmartre de 1939 aux années 80, paru en 1985).
18. J.-C. Toubon et K. Messamah, Centralité immigrée..., op. cit., p. 465.
19. En 1955, selon un comptage de la préfecture de police, près de 4 000 « Nord-Africains » résidaient dans le quartier de la Goutte d'Or. Réunion du 18 septembre 1959, APP Ha 65.
20. Antoine Prost, « La rue de la Goutte d'Or et la rue Polonceau entre les deux guerres », Le Mouvement social, 182, 1998, p. 27.
21. J.-C. Toubon et K. Messamah, Centralité immigrée..., op. cit., p. 151.
22. Voir en particulier l'enquête de Bertrand Poirot-Delpech, « Heures chaudes dans la "médina" de Paris. Une ville dans la ville », Le Monde, 21 et 22 juin 1957.
23. Robert Castel, Les Métamorphoses de la question sociale. Une chronique du salariat, Paris, Fayard, 1995.
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28. Michel Kokoreff, « Ghettos et marginalité urbaine », Revue française de sociologie, 50(3), 2009, p. 553-572.
29. Plus fondamentalement, il notait que le ghetto « représente au moins un exemple, historiquement vérifiable, des diverses manières possibles d'aborder le problème d'une minorité différente au sein d'une population plus importante. Il constitue, en même temps, une forme de tolérance à travers laquelle un modus vivendi s'établit entre des groupes qui sont en conflit sur des questions fondamentales. Enfin, du point de vue administratif, le ghetto a servi d'instrument de contrôle. », voir Louis Wirth, Le Ghetto, Grenoble, PUG, 1980, p. 19-20.
30. Andrée Michel, Les Travailleurs algériens en France, Paris, CNRS, 1956, p. 125.
31. Marie-Claude Blanc-Chaléard, « L'habitat immigré à Paris aux XIXe et XXe siècles : mondes à part ? », Le Mouvement social, 182, 1998, p. 35.
32. Emmanuel Blanchard, « Ce que rafler veut dire », Plein droit, 81, 2009, p. 3-7.
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35. Rapport de la Brigade de voie publique (PJ) au préfet de police, 5 juillet 1945, Centre d'accueil et de recherche des Archives nationales (CARAN), F1a 3347. 34. 19 août 1945, APP CB 7144.
36. Cette attaque est évoquée par Maurice Rajsfus qui ne renvoie à aucune source. Maurice Rajsfus, 1953, un 14 juillet sanglant, Paris, Agnès Viénot, 2003, p. 10. 36. APP HA 14.
37. Rapport du commissaire divisionnaire G., 24 juillet 1953, APP He 2.
38. Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (MTLD), façade légale du Parti populaire algérien (PPA) dont le leader charismatique, Messali Hadj, fut assigné à résidence à Niort puis à Belle-Île de mai 1952 à janvier 1959.
39. Stéphane Audoin, « Le parti communiste français et la violence : 1929-1931 », Revue historique, 546, 1983, p. 365-383.
40. Philippe Robrieux, Histoire intérieure du parti communiste. t.2/ 1945-1972. De la Libération à l'avènement de Georges Marchais, Paris, Fayard, 1981, p. 302.
41. Hocine Belaïd, ouvrier communal et militant communiste d'Aubervilliers, a été touché par les tirs d'un brigadier place Stalingrad. Charles Guénard, blessé au genou dans les mêmes circonstances, décède en mars 1954 au cours d'une intervention chirurgicale. Voir Michel Pigenet, Au coeur de l'activisme communiste des années de Guerre froide. La manifestation Ridgway, Paris, l'Harmattan, 1992.
42. L'Observateur, 8 septembre 1955. Cet article est remarquable dans le sens où il est issu d'une enquête détaillée et qu'il rompt avec les narrations habituelles fondées soit sur les communiqués de la préfecture de police, soit sur la vulgate communiste.
43. La documentation actuellement disponible ne permet pas de savoir quels furent les slogans scandés, ni même de connaître dans quelle langue ils furent prononcés. Certains journaux parlent de « meute hurlante » (France-Soir, 31 juillet 1955, 7e éd.), de « meute vociférante » ou de « colonne hurlante »
44. er août 1955), de manifestants « hurlants », « scandant quelques slogans »
45. (Le Journal du dimanche, 31 juillet 1955)
46. De façon symptomatique, les émeutiers « sont parlés », ou tus, mais n'accèdent pas à la dignité d'individus revendiquant dans des termes audibles par les autorités légitimes. Voir Pierre Bourdieu, « Une classe objet », Actes de la recherche en sciences sociales, 17-18, novembre 1977, p. 2-5.
47. André-Louis Dubois et Pierre Sergent, Le Malentendu algérien : 12 ans après, Paris, Fayard, 1974, p. 106-107.
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54. A. Michel, Les Travailleurs..., op. cit.
55. Dans sa conclusion sur « la signification sociologique du ghetto », Louis Wirth intègre subrepticement la situation coloniale dans le vaste ensemble des phénomènes sociaux fondés sur les relations et séparations entre groupes minoritaires et majoritaires dont les rapports sont en partie réglés par des critères raciaux. Voir L. Wirth, Le Ghetto,op. cit., p. 235-241.
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64. C. Tilly, The Politics..., op. cit.
65. Il faut cependant prendre la mesure de ces destructions matérielles dans une société où les biens de consommation et la délinquance d'appropriation ou de destruction n'avaient pas connu la croissance exponentielle simultanée qui fut la leur dans les années suivantes. Voir Philippe Robert, L'Insécurité en France, Paris, La Découverte, coll. « Repères », 2002.
66. Morris Janowitz, "Collective racial violence: a contemporary history", in Hugh Davis Graham et Ted Robert Gurr (éds), Violence in America, Londres, Sage, 1979, p. 261-285.
67. Les historiens s'accordent en général sur le fait que le « basculement dans la guerre » advint après l'insurrection du Constantinois (20 août 1955) au fur et à mesure de l'extension du recours aux appelés du contingent. Voir Sylvie Thénault, Histoire de la guerre d'indépendance algérienne, Paris, Flammarion, 2005, p. 47-56.
68. Sur l'opposition aux forces de l'ordre dans le nord et l'est parisien au tournant du XXe siècle, voir « Les Mémoires de Casque d'Or » (1902)
69. et « La Médaille de mort d'Eugène Corsy » (mémoires d'un gardien de la paix, 1905), in Quentin Deluermoz (éd.), Chroniques du Paris apache (1902-1905), Paris, Mercure de France, 2008.
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