Abstraction, separation, and tripartition of theoretic philosophy: Some elements of the Farabian and Artian background of Thomas Aquinas, Super Boetium "De Trinitate", Question 5, Article 3;Abstraction, séparation et tripartition de la philosophie théorétique: Quelques éléments de l'arrière-fond farabien et artien de Thomas d'Aquin, Super Boetium «De trinitate», question 5, article 3

Recherches de Theologie et Philosophie Medievales

Volumn 67, Issue 2, 2000, Pages 248-271

  Lafleur, Claude ^a   Carrier, Joanne ^a  

^a UNIVERSITÉ LAVAL   (Canada)

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EID: 44149103745     PISSN: 13707493     EISSN: None     Source Type: Journal    
DOI: 10.2143/RTPM.67.2.525     Document Type: Review

References (33)

1. A. DE LIBERA, La querelle des universaux de Platon à la fin du Moyen Âge (Des travaux), Paris 1996, p. 115; pp. 110-116 pour l'ensemble de la section
2. e siècle. Autour du «Guide de l'étudiant» du ms. Ripoll 109. Actes du colloque international édités, avec un complément d'études et de textes (Studia Artistarum. Études sur la Faculté des arts dans les Universités médiévales V), Turnhout 1997, pp. 80-81
3. Pour remplacer la traduction vieillie, inadéquate et inutilisable de l'abbé Védrine (Paris 1858), Joanne Carrier et moi-même nous apprêtons à publier officiellement une nouvelle traduction des questions V et VI du Super Boetium De Trinitate de Thomas d'Aquin, version française dont certaines parties sont déjà parues officieusement en 1990: cf. Cl. LAFLEUR, Philosophie au Moyen Âge. Recueil de textes I, Automne 1990, Faculté de philosophie, Université Laval, Québec 1990, pp. 129-147 (épuisé)
4. pour la question V, on peut déjà consulter notre traduction revue sur l'édition Léonine (1992): Cl. LAFLEUR, avec la collaboration de J. CARRIER, «Autour de Thomas d'Aquin, Super Boetium 'De Trinitate', question 5» (Cahiers du laboratoire de philosophie ancienne et médiévale de la Faculté de philosophie de l'Université Laval IV), Faculté de philosophie, Université Laval, Québec 1999
5. 11955 (Studien und Texte zur Geistesgeschichte des Mittelalters IV). Le texte boécien commenté par Thomas aux questions V et VI se trouve reproduit dans l'éd. GILS, p. 69, ll. 65-84 et dans l'éd. DECKER, p. 157, ll. 2-14
6. En ce qui concerne l'édition courante de l'original, voir BOÈCE, De Trinitate (edd. H.F. STEWART, E.K. RAND et S.J. TESTER, Cambridge (Mass.)-London 1973, p. 8, l. 5- p. 10, l. 1)
7. Selon P.M. GILS, dans sa préface à l'édition Léonine, p. 9
8. Sur tout cela, voir J.P. TORRELL, Initiation à saint Thomas d'Aquin: sa personne et son oeuvre (Vestigia XIII), Fribourg-Paris 1993, pp. 28-36, où l'on trouve un bilan détaillé et équilibré relatif à ce dossier, incluant un résumé des arguments, globalement approuvés, du regretté R.A. Gauthier en faveur de «Thomas, élève de la Faculté des arts de Paris», les références aux points de vue adverses et les sages nuances de L.J. Bataillon
9. On relira, à ce sujet, la belle étude de L.B. GEIGER, «Abstraction et séparation d'après S. Thomas In De Trinitate, q. 5, a. 3», in: Revue des Sciences Philosophiques et Théologiques (désormais = RSPT) 31 (1947), pp. 3-40. Les diverses rédactions sont évidemment consignées dans les apparats critiques des éditions GILS (pp. 146-148) et DECKER (pp. 231-233, en appendice). On peut même voir une photographie du folio concerné de l'autographe dans l'édition Léonine, p. 71
10. L.B. GEIGER, «Abstraction et séparation» (supra, nt. 7), p. 6
11. Qui se termine, dans la traduction qui suit, à «ainsi donc il faudra procéder»: cf. BOÈCE, De Trinitate 2 (edd. STEWART, RAND et TESTER, texte reponctué): «Nam, cum tres sint speculatiuae partes: naturalis, in motu, inabstracta, (condiderat enim corporum formas cum materia - quae a corporibus, actu, separari non possunt, quae corpora in motu sunt: ut cum terra deorsum, ignis sursum fertur - habetque motum forma materiae coniuncta [coniunctae ed. GILS et ed. DECKER]), mathematica, sine motu, inabstracta (haec enim formas corporum speculatur sine materia ac per hoc sine motu - quae formae, cum in materia sint, ab his separari non possunt), theologica [theologia ed. GILS et ed. DECKER], sine motu, abstracta atque separabilis (nam Dei substantia et materia et motu caret), in naturalibus igitur rationabiliter, in mathematicis disciplinaliter, in diuinis intellectualiter uersari oportebit neque diduci ad imaginationes, sed potius ipsam inspicere formam quae uere forma - neque imago - est et quae esse ipsum est et ex qua esse est: omne namque esse ex forma est» (nous signalons, entre crochets obliques [ ], le couple d'endroits où le texte original de Boèce diffère de celui lu et commenté par Thomas d'Aquin selon les deux plus récents éditeurs de ce dernier, sans parler du «abstracta atque separabilis» boécien de prime abord étonnamment transformé en «abstracta atque inseparabilis» par l'Aquinate dans son exposé littéral: cf., infra, nt. 28); trad. Cl. LAFLEUR et J. CARRIER: «Puisque, de fait, il y a trois parties de la spéculative: [1] la naturelle, en mouvement, inabstraite, anupexairetos (elle considère, en effet, les formes des corps avec la matière - ces 〈formes〉 ne peuvent pas, en acte, être séparées des corps, lesquels sont en mouvement: par exemple la terre tend à descendre, le feu à monter - et la forme conjointe à la matière a un mouvement), [2] la mathématique, sans mouvement, inabstraite (elle spécule [= contemple; observe], en effet, les formes des corps sans la matière et, par suite, sans le mouvement - ces formes, étant dans la matière, ne peuvent être séparées des corps), [3] la théologique, sans mouvement, abstraite et séparable (la substance de Dieu, en effet, est exempte de matière aussi bien que de mouvement), alors il faudra procéder 'rationnellement' dans les 〈choses〉 naturelles, 'disciplinalement' dans les 〈choses〉 mathématiques, 'intellectuellement' dans les 〈choses〉 divines, et, 〈dans ce dernier cas〉, ne pas se laisser distraire par les imaginations, mais regarder plutôt la forme même qui est vraiment la forme - et non pas une image - et qui est l'être même et ce à partir de quoi l'être est: et de fait, tout être est à partir de la forme» (N.B. Ici comme ailleurs dans le texte et les notes, c'est nous qui utilisons le gras et le soulignement pour faire ressortir, respectivement, les trois sciences ou philosophies spéculatives et les paramètres de l'abstrait/inabstrait et du séparable/inséparable/conjoint, etc.)
12. on peut lire une traduction française plus élégante, mais moins fidèle et moins précise, dans BOÈCE, Courts traités de théologie (Opuscula Sacra), textes traduits, présentés et annotés par H. MERLE, Paris 1991, pp. 130-131
13. Essentiellement ARISTOTE, Metaphysica VI, 1 (1026 a 10-16 et 17-18); trad. Cl. LAFLEUR selon l'éd. BEKKER, donc sans suivre la correction proposée par Schwegler en 1026 a 14, afin de rester fidèle au texte lu par les médiévaux: «Or s'il y a quelque chose d'éternel, et d'immobile, et de séparé [chôriston], c'est manifestement le propre d'une 〈science〉 théoré tique que de le connaître, mais toutefois pas de la physique (car la physique est relative à certains mobiles), ni de la mathématique, mais d'une 〈science〉 antérieure à l'une et à l'autre. La physique, en effet, est relative à des inséparé s [achôrista], certes, mais non immobiles; d'autre part, quelques 〈branches〉 de la mathématique sont relatives à des immobiles, certes, bien qu'également non séparés [ou chôrista], mais comme dans la matière; d'autre part, la 〈science〉 première est relative et à des séparés [chôrista] et à des immobiles. [...] C'est pourquoi il y aura trois philosophies théorétiques: la mathématique, la physique, la théologique»
14. THOMAS D'AQUIN, Super Boetium De Trinitate, q. 5, a. 3, c. (ed. GILS, p. 149, ll. 275-290; ed. DECKER, p. 186, ll. 13-24)
15. Trad. Cl. LAFLEUR et J. CARRIER, cf. ANONYME, Questiones mathematice (ms. Paris, BnF, lat. 16390, fol. 203va-204ra; éd. (à paraître) Cl. LAFLEUR et J. CARRIER, §135): «Vt dicitur secundo Methaphisice, duplex est ens, scilicet ens uerum et ens diminutum. Et uocatur diminutum ens secundum animam. Ens autem uerum tripliciter potest abstrahi et, secundum sui triplicem abstractionem, tres distinguuntur [aut dicuntur cod.] 〈scientie〉, scilicet methaphisica, mathematica et naturalis, quia ens uerum potest esse abstractum a motu et materia et secundum esse et secundum intellectum, et de tali sic ente considerato est methaphisica (considerat enim omnia secundum quod sunt entia et partes entis secundum quod entia; que sic considerata sunt abstracta a motu et materia sensibili secundum esse et intellectum); secundo modo potest abstrahi ens uerum a materia particulari et signata, sed non a materia sensibili in uniuersali, et de ente sic abstracto est scientia naturalis (considerat enim carnes et ossa, et non hec ossa, nec has carnes); tertio modo potest considerari ens uerum esse abstractum a motu et materia secundum intellectum, non tamen secundum esse, et de ente sic abstracto est mathematica scientia (considerat enim magnitudinem inmobilem, que non est abstracta a motu et materia secundum esse, sed solum secundum intellectum)»
16. ANONYME, De communibus artium liberalium, §204
17. édition du texte latin dans Cl. LAFLEUR, avec la collaboration de J. CARRIER, «Un instrument de révision destiné aux candidats à la licence de la Faculté des arts de Paris, le De communibus artium liberalium (vers 1250?)», in: Documenti e studi sulla tradizione filosofica medievale 5, 3 (1994), p. 190, l. 979 - p. 191, l. 987
18. ANONYME, «Guide de l'étudiant», §§9, 14, 59
19. in: Cl. LAFLEUR, avec la collaboration de J. CARRIER, Le «Guide de l'étudiant» d'un maître anonyme de la Faculté des arts de Paris au XIIIe siècle. Édition critique provisoire du ms. Barcelona, Arxiu de la Corona d'Aragó, Ripoll 109, fol. 134ra-158va (Publications du Laboratoire de philosophie ancienne et médiévale de la Faculté de philosophie de l'Université Laval I), Québec 1992
20. e siècle. Textes critiques et étude historique (Publications de l'Institut d'études médiévales, XXIII), Montréal/Paris, 1988, pp. 183-184; pour une discussion de ce passage dans une présentation schématique de l'entièreté de l'opuscule
21. e siècle (supra, nt. 2), pp. 590-596
22. A. DE LIBERA, La querelle des universaux (supra, nt. 1), p. 115
23. ADÉNULFE D'ANAGNI, Prologue «Triplex est principium» (edd. LAFLEUR et CARRIER, p. 445, §57 (on voudra bien corriger notre texte latin en lisant, comme ici, particulare au lieu de participare))
24. ANONYME, Communia «Visitatio» (ms. Paris, BnF, lat. 7392, fol. 78vb). Sur ce texte
25. voir S. EBBESEN («The Ars Nova in the Ripoll Compendium», in: LAFLEUR et CARRIER (edd.), L'enseignement de la philosophie au XIIIe siècle (supra, nt. 2), pp. 325-326, n. 2 et p. 330), qui en annonce l'édition
26. Cf., supra, n. 9, où le texte original de Boèce est reproduit et traduit
27. AL-FÂRÂBÎ, De intellectu et intellecto (éd. p. 121, ll. 214-215 et trad. p. 136
28. dans É. GILSON, «Les sources gréco-arabes de l'augustinisme avicennisant», in: Archives d'Histoire Doctrinale et Littéraire du Moyen Âge (dorénavant = AHDLMA) 4 (1929-1930), pp. 5-141)
29. e siècles), Turnhout 1997, pp. 429-444
30. et Cl. LAFLEUR, «L'apologie de la philosophie à la Faculté des arts de Paris dans les décennies précé dant les condamnations d'Étienne Tempier: la contribution didascalique des artiens», in: J.A. AERTSEN et A. SPEER (edd.), Was ist Philosophie im Mittelalter? (Miscellanea Mediaevalia 26), Berlin-New York 1998, pp. 383-392
31. Pour l'original latin de cette traduction et quelques précisions critiques sur le bien-fondé de l'«authorship», voir Cl. LAFLEUR, avec la collaboration de J. CARRIER, «La Philosophia d'Hervé le Breton (alias Henri le Breton) et le recueil d'introductions à la philosophie du ms. Oxford, Corpus Christi College 283 (Première partie)», in: AHDLMA 61 (1994), pp. 196-197, nt. 97
32. (repris, après révision, dans LAFLEUR et CARRIER, Le prologue «Triplex est principium», pp. 432, nt. 22)
33. de même que (Deuzième partie, in: AHDLMA 62 [1995]) pour la transcription latine du passage relatif à la division des sciences théorétiques, pp. 385-386, nt. 134, et la mise en rapport des prédites sciences avec les facultés de l'âme, pp. 386-387, nt. 141