Challenging insecurity:Local policies at stake;L'insécurité « saisie » par les maires. Un enjeu de politiques municipales

Revue Francaise de Science Politique

Volumn 55, Issue 3, 2005, Pages 415-444

  Goff, Le Tanguy ^a  

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EID: 34248034054     PISSN: 00352950     EISSN: None     Source Type: Journal    
DOI: 10.3917/rfsp.553.0415     Document Type: Article

References (131)

1. Selon un sondage Sofres réalisé, en 1999, pour le compte de l'Association des maires de France (AMF), l'insécurité constituait ainsi la deuxième préoccupation des maires, après l'emploi.
2. Ainsi, à Nantes, dans un sondage effectué auprès de 603 personnes par IPSOS pour le journal Libération en juin 2000, la sécurité apparaît comme le dossier prioritaire (48 %) devant les quartiers défavorisés (36 %) et les impôts (33 %), Libération, 7 juillet 2000.
3. Il est pour le moins surprenant qu'aucune référence aux questions d'insécurité ne soit faite dans l'ouvrage consacré aux élections municipales de 2001 de Bernard Dolez, Annie Laurent (dir.), Le vote des villes, Paris, Presses de Sciences Po, 2002.
4. Cf. Philippe Garraud, Profession homme politique. La carrière politique des maires urbains, Paris, L'Harmattan, 1989
5. et l'ouvrage collectif de Christian Le Bart, Joseph Fontaine (dir.), Le métier d'élu local, Paris, L'Harmattan, 1994.
6. Cf. également le numéro special « Métier politique » Politix, 28, 1994.
7. Jean-Louis Briquet, « Communiquer en actes: prescriptions de rôle et exercice quotidian du métier politique » Politix, 28, 1994, p. 16-26;
8. Alain Faure, « Les apprentissages du métier d'élu local: la tribu, le système et les arènes » Pôle Sud, 7, novembre 1997, p. 72-80
9. Patrice Duran, Jean-Claude Thoenig, « L'État et la gestion publique territoriale » Revue française de science politique, 46 (4), août 1996, p. 580-623.
10. En effet, si les rôles sociaux d'un élu se réinventent en permanence par l'introduction de nouvelles techniques, les anciennes pratiques ne disparaissent pas pour autant. Car, comme le note justement Jacques Lagroye, les élus sont « visiblement persuadés que les techniques et savoir-faire issus d'un état précédent des rapports politiques gardent leur efficacité » (« Être du métier » Politix, 28, 1994, p. 5-15, notamment p. 5).
11. À titre d'exemple, il est significatif qu'un élu comme Jean-Marc Ayrault, disposant pourtant d'une très forte légitimité politique dans l'agglomération nantaise, comme en atteste sa réélection triomphale au premier tour en 1995 face à une ministre de la santé du gouvernement Balladur (Elizabeth Hubert), ait tenu à démultiplier sa présence sur le terrain lors des élections municipales de 2001. Tout se passe comme si ce travail de rencontre avec une partie de la population, d'échanges, apparaissait indissociable du savoir-faire d'un professionnel de la politique. Croyance partagée et accréditée par les journalistes si l'on en juge par le portrait de Jean-Marc Ayrault en campagne peint par un localier, qui le qualifie de « marathonien, rassembleur, pédagogue, "un chef", bref un vrai professionnel de la politique avec un but: gagner pour agir » dans « Ayrault, le pro qui a du souffle » Ouest-France, 6 mars 2001.
12. Christian Le Bart, Les maires. Sociologie d'un rôle, Lyon, Presses universitaires du Septentrion, 2003.
13. Jérôme Ferret, « Les polices municipales en France: une perspective socio-politique » Déviance et société , 22 (3), 1998, p. 263-288;
14. Virginie Malochet, « Les policiers municipaux entre hiérarchie municipale et partenaires locaux » Les Cahiers de la sécurité intérieure, 48, 2002, p. 103-125.
15. Jacques Donzelot, Anne Wyvekens, La politique judiciaire de la ville: de la « prévention » au « traitement » Les groupes locaux de traitement de la délinquance, Paris, CEPS/IHESI, 1998.
16. Jérôme Ferret, « Y aura-t-il des élections cette année ? Technologie des partenariats de sécurité et oubli du politique » Les Cahiers de la sécurité intérieure, 50, 2002, p. 7-17.
17. Les données empiriques sont issues de notre thèse: Le maire garant de la tranquillité publique. Réactivation d'un rôle politique et recomposition de l'action publique en matière de sécurité quotidienne, thèse de science politique sous la direction de Patrick Hassenteufel, université de Rennes-I, décembre 2003.
18. Audrey Freyermuth, « La généralisation de la thématique de l'insécurité dans l'espace public strasbourgeois: de l'idéologie partisane sur l'insécurité à l'autonomisation d'une idéologie de la sécurité » communication dans le cadre du colloque « Les idéologies territoriales » organisé par le CRAPE, les 4 et 5 mars 2004.
19. Loi du 23 avril 1941 portant organisation générale des services de police en France (dans les communes de plus de 10 000 habitants).
20. De manière révélatrice, l'Association des maires de France s'est toujours opposée, sous la Troisième République, aux revendications d'étatisation des polices locales portées par les organisations syndicales policières: cf. Philippe Robert, Le citoyen, le crime et l'État, Genève/ Paris, Librairie Droz, 1999, p. 52.
21. Les policiers municipaux (agents de police judiciaire adjoints) sont investis d'une mission générale de police préventive, ils ne peuvent en revanche conduire des actions (garde-àvue, perquisitions, interrogatoires) qui rentrent dans le cadre de la police judiciaire. Le seul pouvoir des agents de police municipale, comme pour tout citoyen, est, sur la base de l'article 73 du code de procédure pénale, d'appréhender l'auteur d'un crime ou de flagrant délit et de le conduire aussitôt devant l'officier de police judiciaire le plus proche.
22. Dominique Monjardet, « Le maire, le commissaire et la sécurité urbaine » Pouvoirs locaux, 28, 1996, p. 81-87, notamment p. 82.
23. C'est l'époque où s'affirme, dans le champ politique, la compétence des experts sur celle des spécialistes du « verbe ». Sur ce point, on lira Vincent Dubois, Delphine Dulong (dir.), La question technocratique: de l'invention d'une figure aux transformations de l'action publique, Strasbourg, Presses universitaires de Strasbourg, 1999 (Sociologie politique européenne).
24. Prenant appui sur leur étude de la police municipale de Bordeaux sous la Troisième République, Michel Bergès et Jean-Claude Thoenig estiment en effet que « si les recrutements sont souvent des exemples de pratiques clientélistes - allégeance personnelle au maire ou à ses adjoints - ou de clan partisan - on écarte les adversaires politiques - les abus extrêmes sont rares » Ils en concluent que le système républicain d'administration de la police (par opposition au modèle centralisé) a bien fonctionné et favorisé la modernisation policière, L'étatisation des polices municipales. Bordeaux et le pouvoir central. 1884-1941, Rapport « Études et Recherches » Paris, IHESI, 1993.
25. Pour un exemple des conflits entre maires et police locale dans les villes gérées sous la Troisième République par des communistes ou des socialistes, voir Michel Hastings, Halluin la Rouge 1919-1939. Aspects d'un communisme identitaire, Lille, Presses universitaires de Lille, 1991, p. 249
26. ou Jean-Paul Brunet, « Une banlieue ouvrière: Saint-Denis (1890-1939). Problèmes d'implantation du socialisme et du communisme » thèse d'état en histoire sous la direction de Louis Girard, Paris, Université Paris IV-Sorbonne, 1978, notamment p. 317.
27. Marie-Thérèse Vogel, sur la base d'une analyse socio-historique des polices municipales, démythifie avec rigueur la vision longtemps incontestée du caractère défaillant de la gestion de la sécurité quotidienne par les polices municipales sous la Troisième République. Dans sa thèse, elle montre que ces polices municipales à l'origine de l'invention d'une police urbaine - police du quotidien - n'étaient nullement moins performantes, moins professionnalisées, moins impartiales que les polices urbaines étatisées de l'époque: Marie-Thérèse Vogel, « Les polices des villes entre local et national: l'administration des polices urbaines sous la Troisième République » thèse de doctorat en science politique, Grenoble, IEP de Grenoble, mars 1993.
28. Jean-Marc Berlière, « La professionnalisation de la police en France: un phénomène nouveau au début du 20 e siècle » Déviance et société, 11 (1), 1987, p. 100-141.
29. En 1973, le début de la crise dans l'industrie horlogère (LIP) à Besançon, générée par la récession économique, a donné lieu à des mouvements de grève très durs, amplement médiatisés et à l'impact fort dans l'opinion publique.
30. En 1972, des révoltes ont éclaté dans les prisons de Toul, Nancy et Melun.
31. Rappelons qu'en France, la police est assurée par trois types de structure: la police nationale (force civile) placée sous l'autorité du ministre de l'Intérieur, la gendarmerie nationale (force militaire) placée sous l'autorité du ministre de la Défense et les polices municipals qui relèvent de la compétence du maire. Au-delà de ces distinctions organiques, il faut souligner que la notion de police renvoie à trois types de missions bien distinctes qui correspondent à des métiers spécifiques: garantir l'intégrité du territoire national et assurer le maintien de l'ordre (la police de la souveraineté), rechercher et arrêter les délinquants professionnels et spécialisés (la police criminelle), assurer la sécurité quotidienne, l'ordre public local (police urbaine, police de « sécurité publique » qualifiée aujourd'hui de police de proximité). Cf. Dominique Monjardet, « Les policiers » dans Philippe Robert, Laurent Mucchielli (dir.), Crime et sécurité: l'état des saviors, Paris, La Découverte, 2002, p. 265-274.
32. Philippe Robert, op. cit. Crime et Sécurité: L'état des Saviors, p. 185.
33. Cité par Jean-Jacques Gleizal, Le désordre policier, Paris, PUF, 1985, p. 147.
34. Isabelle Sommier, La violence politique et son deuil. L'après 68 en France et en Italie, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 1998 (Res-Publica).
35. Réponses à la violence, rapport du Comité d'études sur la violence, la criminalité et la délinquance présidé par le garde des sceaux, Alain Peyrefitte, juillet 1977.
36. Sébastian Roché « Le sentiment d'insé curité » thèse de science politique, Grenoble, CERAT, 1991, p. 5.
37. Le sentiment d'insécurité renvoie en effet, selon la distinction établie par le sociologue anglo-saxon Franck Furstenberg en 1971, à deux dimensions: la « peur personnelle » et la « préoccupation sociale pour le crime » D'un point de vue analytique, il convient de bien les distinguer sans pour autant les dissocier. La peur personnelle - « peur vécue » pour soi ou pour ses proches - est liée à des éléments objectifs: faits délictuels ou désordres dont un individu a été victime (on parlera dans ce cas de victimation) ou dont il a eu un écho par un proche. La préoccupation sociale pour le crime - ou « préoccupation pour l'ordre » comme la qualifie Sébastian Roché - dépend, elle, de l'état général de la société et, notamment, de son système politique. Autrement dit, elle ne renvoie pas à une expérience vécue (même si elle peut s'adosser sur celle-ci), mais au « monde conçu qui est celui des valeurs morales et politiques (ce à quoi l'on croit) et des normes (ce qu'il faut pour la société) » Cette distinction analytique du sentiment d'insécurité ne signifie pas que, dans la pratique, il ne puisse y avoir des liens entre les deux dimensions du sentiment d'insécurité, elle met simplement en évidence qu'elles relèvent de registres de compréhension distincts. On aurait tort en effet de considérer le sentiment d'insécurité comme une pure construction politique ou subjective des individus qui ne s'adosserait à aucune réalité sociale (faits de délinquance ou désordres sociaux) ; il peut y avoir une connexion entre la victimation et la préoccupation sociale pour l'ordre (on peut également être préoccupé par l'ordre sans avoir été victime et, inversement, on peut avoir été victime d'un fait délictueux sans éprouver une préoccupation sociale pour le crime). Cf. Sébastian Roché, « Expliquer le sentiment d'insécurité. Pression, exposition, vulnérabilité et acceptabilité » Revue française de science politique, 48 (2), avril 1998, p. 274-305.
38. Sébastian Roché, cité, p. 87.
39. Sur les enquêtes relatives au sentiment d'insécurité menées en France, on se reportera à la synthèse de Philippe Robert, Marie-Lyse Pottier, « Délinquance et insé curité. Une enquête de deux décennies » Revue française de science politique, 47 (6), décembre 1997, p. 707-740.
40. Rapport Guichard, La commission de développement des responsabilités locales, Paris, La Documentation française, septembre 1976, p. 27.
41. Rapport Guichard, op. cit. La Commission de Développement des Responsabilités Locales, p. 191.
42. Edwy Plenel, « Les urnes de la peur » Le Monde, 12 mars 1983.
43. François Dubet, Didier Lapeyronnie, Quartiers d'exil, Paris, Le Seuil, 1992.
44. Dominique Monjardet, « Réinventer la police urbaine. Le travail policier à la question dans les quartiers » Annales de la recherche urbaine, 83-84, 1999, p. 15-22.
45. Christian Mouhanna, « Au-delà des controverses stériles » Sociologie du travail, 44, 2002, p. 571-579.
46. Pour une analyse des logiques et des raisons des bavures policières de la force publique dans un État moderne, cf. Fabien Jobard, Bavures policières ? La force publique et ses moyens, Paris, La Découverte, 2002.
47. On retrouve en effet le même phénomène dans le domaine de l'emploi. Daniel Gaxie et Patrick Lehingue soulignaient ainsi, dans leur ouvrage sur les enjeux municipaux, que « beaucoup de gouvernés acceptent l'idée, accréditée par les agents des champs politiques, que les gouvernants ont le pouvoir quasi magique d'assurer la prospérité économique. Les hommes politiques peuvent voir porter à leur crédit (ou se voir reprocher) des actions dont ils ne sont pas les auteurs ou des phénomènes hors de leur portée. Outre que les compétences juridiques du conseil municipal sont mal connues [ . ] certains enjeux sont privilégiés alors qu'on peut douter de l'aptitude des élus à les résoudre (emploi.) »: Daniel Gaxie, Patrick Lehingue, Enjeux municipaux. La constitution des enjeux municipaux dans une élection locale, Paris, PUF, 1984, p. 34 et 207.
48. Entretien avec René Rhétoré, maire de Nandy, novembre 2000.
49. Philippe Teillet, « Le maire agent de l'État. Représentations d'une fonction » Cahiers administratifs du Ponant automne 1999, p. 11-31.
50. Philippe Braud, « Du pouvoir en général au pouvoir politique » dans Madeleine Grawitz, Jean Leca (dir.), Traité de science politique, Paris, PUF, vol. 1, 1985, p. 335.
51. Jean de Savigny, L'État contre les communes, Paris, Le Seuil, 1971, p. 86.
52. Le Point, 9 janvier 1999.
53. Jacques Lagroye, « On ne subit pas son rôle » Politix, 38, 1997, p. 9.
54. Sur les rôles endossés par les conseillers régionaux, cf. Olivier Nay, « L'institutionnalisation de la région comme apprentissage des rôles. Le cas des conseillers régionaux » Politix, 38, 1997, p. 18-46.
55. Jean-Louis Briquet, « Communiquer en actes: prescriptions de rôle et exercice quotidian du métier politique » Politix, 28, 1994, p. 25.
56. Ibid. Jean-Louis Briquet, « Communiquer en actes: prescriptions de rôle et exercice quotidian du métier politique » Politix, 28, 1994, p. 25.
57. Pour une étude de la construction dans la presse nationale, sur la période 1992-1997, de la catégorie « violences urbaines » et son imposition comme nouveau mode de lecture des « malaises sociaux » dans les banlieues, cf. Annie Collovald, « Violence et délinquance dans la presse. Politisation d'un malaise social et technicisation de son traitement », dans Francis Bailleau, Catherine Gorgeon (dir.), Prévention et sécurité: vers un nouvel ordre social ?, Paris, Les Éditions de la DIV, 2000, p. 39-53.
58. Cf. également, pour une approche sur les trente dernières années des politiques de traitement des banlieues, Henry Rey, La peur des banlieues, Paris, Presses de Sciences Po, 1996.
59. Ce colloque a réuni plus de 1 500 professionnels de la sécurité et élus locaux et pas moins de six ministres: le ministre de l'Intérieur, le ministre de la Justice, le ministre de l'Éducation nationale, le ministre de la Défense, le ministre de l'Emploi et de la Solidarité, le ministre du Logement.
60. Dès la présentation de sa politique générale à l'Assemblée nationale, le Premier ministre, Lionel Jospin, dessine dans son discours d'investiture du 19 juin 1997 les principales lignes de la politique qu'il entend développer en ce domaine. Les deux principaux axes en sont: le renforcement des moyens des forces de l'ordre d'une part, l'association des élus aux « objectifs de la sécurité publique » dans le cadre d'une nouvelle politique partenariale de sécurité - celle des contrats locaux de sécurité - d'autre part.
61. Jean-Pierre Chevènement, colloque « Des villes süres pour des citoyens libres », Villepinte, 24 et 25 octobre 1997.
62. Rapport de la commission des maires: Face à la délinquance: prévention, répression, solidarité, Paris, La Documentation française, 1982.
63. Gilbert Bonnemaison, dessinateur industriel, est élu en 1967 maire d'une ville à forte composante populaire: Épinay-sur-Seine. Il est également élu député aux élections legislatives de juillet 1981. Gilbert Bonnemaison s'est non seulement imposé sur la scène politique nationale comme l'inspirateur de la politique de prévention sociale de la délinquance initiée par le gouvernement de Pierre Mauroy, mais il s'est aussi investi pour faire avancer, durant les années 1980-1990, le röle des maires en matière de sécurité en les aidant à se doter d'un savoir-faire par la mise en commun de leurs expériences. Il a ainsi créé, en 1987, deux structures associatives visant à échanger les expériences des politiques municipales de prévention et de sécurité menées par un réseau de villes européennes et françaises et à doter ceux qui en sont les porteursles coordonnateurs de la sé curité des communes ou structures intercommunales - d'une expertise, d'un savoir-faire: le Forum européen pour la sécurité urbaine. Organisation non gouvernementale qui rassemble 150 villes européennes, ce forum est un organe expert auprès des Nations unies et du Conseil de l'Europe. Gilbert Bonnemaison fut le premier président du Forum français pour la sécurité urbaine. Enfin, il est à l'origine du Centre international pour la prévention de la criminalité (CIPC).
64. Réguilèrement, la posture des socialistes est en effet qualifiée par les medias « d'angélique »: cf. « Sécurité: le parti socialiste n'hésite plus à parler de répression », Les É chos, jeudi 25 octobre 2001.
65. Libé ration, 17 novembre 1997.
66. Le Monde, 6 mars 2001.
67. Entretien avec Jean-Jacques Fournier, maire de Moissy-Cramayel, janvier 2001.
68. Cité par Le Monde, 31 janvier 2000.
69. Nicolas Sarkozy, Libre, Paris, Robert Laffont, 2001, p. 253-259.
70. e adjoint. La place de choix des adjoints á la sécurité dans la hiérarchie des postes politiques municipaux constitue un indice supplémentaire de la priorité accordée par les maires á cette thématique.
71. Ou bien encore « affaires sociales », « jeunesse », « politique de la ville ».
72. Pour une étude des modes de gestion des vagabonds, on peut se référer à l'essai de Julien Damon, Des hommes en trop: essai sur le vagabondage, La Tour d'Aigues, L'aube, 1997.
73. Pour une approche ethnologique des clochards, voir le très bel ouvrage de Philippe Declerck, Les naufragés. Avec les clochards de Paris, Paris, Plon, 2001 (Terre Humaine).
74. Voir l'arrêté anti-mendicité pris par Jacques Peyrat le 5 juin 1996
75. « L'annulation de l'arrêté anti-mendicité de Nice est réclamée devant le tribunal administratif » Le Monde, 18 avril 1997.
76. Pour une perspective socio-historique des modèles de traitement juridico-politique des vagabonds, cf. Hélène Thomas, La production des exclus, Paris, PUF, 1997.
77. D'autres maires ont fait usage de leur pouvoir de réglementation pour établir des mesures dites de protection à l'égard des mineurs: ceux de Dreux, Sorgues, Aulnay-sous-Bois, Mérindol, Gien, Cannes.
78. Sur la jurisprudence relative aux arrêtés couvre-feu et anti-endicité, cf. Jean-Charles Froment, « Le maire et la sécurité » Revue française d'administration publique, 91, juilletseptembre 1999, p. 455-468.
79. En 1984, il y avait 5 641 agents pour 1 748 polices municipales, tandis qu'en 1998, on en comptait 13 098 pour 3 030 polices municipales (Rapport du sénateur Delevoye sur le projet de loi no 414 (1997-1998) relatif aux polices municipales présenté à la commission des Lois du Sénat le 27 mai 1998). Malgré cette croissance des effectifs des agents de police municipale, nettement plus rapide que celle de la police nationale, ces agents ne représentent aujourd'hui encore qu'un dixième des forces de police. Pour plus détails sur l'évolution comparative des effectifs des forces publiques (locales et nationales) et de ceux des forces privées de sécurité, cf. Pierre Simula, « Offre de sécurité et forces publiques régaliennes » Les Cahiers de la sécurité intérieure, 37 (3), 1999, p. 135-159.
80. L'objectif, inscrit dans la circulaire d'application des CLS du 28 octobre 1997, était de créer « 35 000 emplois de proximité » (adjoints de sécurité, ALMS aides-éducateurs).
81. Philippe Robert, L'insécurité en France, Paris, La Découverte, 2003 (Repères).
82. Philippe Robert, Le citoyen, le crime et l'État, op. cit., p. 259.
83. Cette autonomie décisionnelle par constitution d'une expertise, qui gagne l'ensemble des secteurs d'action publique - mêmes ceux considérés comme les plus régaliens - participle de l'affirmation du leadership des élites locales sur leur territoire de légitimité politique. Il leur permet en effet « de se prévaloir d'une plus grande capacité d'action politique et de [s'émanciper] d'une simple fonction notabiliaire » (William Genieys, « Le leadership vu du territoire. Pour une sociologie de l'action politique des élus locaux » Le leadership politique et le territoire, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2002, p. 223).
84. Sur les usages sociaux et politiques des indicateurs de l'insécurité, cf. Frédéric Ocqueteau, « Observer les délinquances, où, comment et pourquoi ? » dans Jérôme Ferret, Christian Mouhanna (dir.), Peurs sur les villes, Paris, PUF, 2005, p. 189-210.
85. Dans la mesure où il ne s'agit pas encore d'une « profession » disposant de ses propres outils de comptage de ses membres, nous ne disposons pas aujourd'hui de chiffres précis sur le nombre de ces experts municipaux de la sécurité
86. On retrouve le même processus de professionnalisation d'agents municipaux dans le champ des politiques culturelles: cf. Vincent Dubois, La politique culturelle. Genèse d'une catégorie d'intervention publique, Paris, Belin, 1999.
87. À titre d'exemple de ce travail de mise en exemplarité d'expériences municipales à destination des maires et de leurs collaborateurs, citons l'ouvrage Politique de la ville et prevention de la délinquance. Recueil d'actions locales, Paris, Les éditions de la DIV, 2003.
88. Réalisé en commun par la DIV et le FFSU, il présente, sur le modèle du « Benchmarking », des actions ou dispositifs développés par des villes françaises et européennes qui « marchent ». Ceux-ci concernent aussi bien la protection des espaces publics par des mesures techniques selon une approche de prévention situationnelle, des pratiques de médiation sociale que des mesures de facilitation de l'accès au droit ou de lutte contre la récidive.
89. Entretien avec un chargé de mission prévention- sécurité, mai 2001.
90. En atteste une enquète menée en Angleterre par le Nacro (association anglaise spécialisée dans la prévention du crime), qui met en évidence les résultats très aléatoires sur la diminution de la délinquance des systèmes de vidéosurveillance: « To CCTV or not CCTV ? A review of current research into the effectiveness of CCTV systems in reducing crime », Community safety practice briefing, mai 2002.
91. On s'appuie ici sur des discours des maires de Nantes et d'Amiens produits dans des « arènes ouvertes », c'est-à-dire à destination d'un large public et non d'un public de professionnels (« arènes fermées »). Ces discours sont ceux des maires en campagne (professions de foi, tracts électoraux, intervention dans les médias locaux).
92. Un sondage CSA/France 3 Picardie du 13 février 2001 faisait en effet ressortir la sécurité comme la principale attente des 603 personnes interrogées. À la question: « parmi les enjeux suivants, pouvez-vous me dire quels sont ceux qui compteront le plus pour vous au moment de voter lors des prochaines élections municipales à Amiens en mars prochain ? » 44 % des répondants ont placé au premier rang de leur réponse (parmi les deux possibles au sein des différentes priorités d'action) la sécurité, puis l'emploi (40 %) et en troisième rang le montant des impôts locaux (21 %).
93. Philippe Braud, L'émotion en politique, Paris, Presses de Sciences Po, 1996, p. 121.
94. Cité par l'Express, 30 novembre 2000.
95. Ces autres priorités sont, par ordre de présentation: l'environnement, l'éducation, la lutte contre l'exclusion sociale, le rayonnement d'Amiens.
96. Tim Hope, « Community Crime Prevention » dans Michael Tonry, David P. Farrington (eds), Building a Safer Society: Crime and Justice. A Review of Research, Chicago, University of Chicago Press, 1993, Vol. 19, p. 21-89.
97. Trois de ces propositions méritent ici d'être évoquées: l'une porte sur la possibilité de sanctions pénales adaptées et d'intérêt général (réparation-médiation) pour les mineurs de moins de 13 ans (mesures de protection, d'assistance et de surveillance sont jusqu'ici les seules prévues par l'ordonnance de 1945), l'autre avance la mise en détention provisoire d'un mois, renouvelable une fois, pour les mineurs de 13 à 16 ans (aujourd'hui, il n'existe pas de détention provisoire, si ce n'est en matière criminelle), enfin la dernière concerne l'extension de la détention provisoire à 4 mois pour les mineurs de 16 à 18 ans (contre 1 mois, renouvelable une fois, prévu par le texte de l'ordonnance de 1945), Jean-Pierre Balduyck, Gilles de Robien, 25 propositions pour restaurer la confiance, novembre 2001.
98. Petit déjeuner de campagne réunissant les huit candidats aux élections municipales, répartis autour de 4 tables rondes sans qu'il y ait de débats entre eux, chacun étant interrogé sur son programme par un journaliste local, Le Courrier Picard, le 8 mars 2001.
99. Adam Crawford, « Vers une reconfiguration des pouvoirs ? Le niveau local et les perspectives de la gouvernance » Déviance et société, 25 (1), 2001, p. 3-32, notamment p. 8.
100. Dans une logique de démarcation par rapport au maire sortant (Catherine Trautmann), Jean-Claude Petitdemange déclare par exemple dans la presse locale: « Les gens en ont assez du foutoir. Ils savent que c'est difficile. Mais ils veulent voir une volonté farouche. Mme Trautmann, elle, continue à avoir un discours mi-mi. Elle ne comprend plus rien à ce qui se passé [.]. À Strasbourg plus qu'ailleurs, la victimation des délinquants a trop longtemps été au centre des propos tenus par le maire sortant ».
101. Jérôme Ferret, « Y aura-t-il des élections cette année ? Technologie des partenariats de sécurité et oubli du politique » Les Cahiers de la sécurité intérieure, 50 (4), 2002, p. 7-17, notamment p. 15.
102. Sur les Mureaux, cf. Jacques de Maillard, « Sans angélisme. De la lutte contre l'insécurité dans une ville de banlieue parisienne », communication dans le cadre du séminaire « La construction des enjeux locaux de sécurité, séminaire » CSO/CERSA/IHESI, avril 2002.
103. On emprunte la distinction entre politique de communication « discrète » et politique de communication « offensive » à Philippe Estèbe, Hervé Léon, « L'émergence des politiques locales de tranquillité publique. L'exemple des Pays de Loire » Les Cahiers de la sécurité intérieure, 33 (3), 1998, p. 129-148.
104. « L'insécurité au coeur du débat. Municipales: les candidats répondent à la rédaction d'Ouest-France » Ouest-France, 26 février 2001.
105. Profession de foi de Jean-Marc Ayrault pour les élections municipales de 2001.
106. Ipsos pour Libération, dossier sur Nantes: « À l'Ouest: Un Eden » Libération, 7 juillet 2000.
107. « Ayrault, le pro qui a du souffle » Ouest-France, 6 mars 2001.
108. Ibid. « Ayrault, le pro qui a du souffle » Ouest-France ,2001
109. « Marathon politique place du Commerce: Jean-Marc Ayrault répond aux Nantais pendant 12 heures » Ouest-France, 5 mars 2001.
110. « L'insécurité au coeur du débat. » art. cité.
111. « Ayrault: un projet sur la durée », Ouest-France, 13 février 2001.
112. Précisons que, contrairement à l'ensemble des communes françaises, les pouvoirs de police sont détenus dans la capitale par la préfecture de police (P. P). Avancer l'idée de la creation d'une police municipale à Paris, c'est clairement prendre position sur le rôle joué par la P. P et sur ses compétences. La mise en place d'une police municipale implique donc, non seulement un choix politique du maire, mais surtout une réforme par la loi du statut de la ville de Paris, inchangé sur ce point précis depuis la Révolution française. Le maire de Paris, en dépit de ses déclarations, n'a donc nullement la maicirc;trise de la création d'une police municipale.
113. Cité par Olivier Renaudie, « Le thème de la sécurité dans les discours des candidats à la mairie de Paris aux élections municipales de 2001 », communication dans le cadre du séminaire « La construction des enjeux locaux de sécurité », CERSA/CSO/IHESI, 15 février 2002.
114. « Hier, le président a reçu à l'Élysée plusieurs maires de la « génération terrain », celle qui a enlevé des mairies de gauche lors des municipales de mars dernier », Le Figaro, 25 octobre 2001.
115. Ibid. « Hier, le président a reçu à l'Élysée plusieurs maires de la « génération terrain », celle qui a enlevé des mairies de gauche lors des municipales de mars dernier », Le Figaro, 2001
116. Lettre aux Amiénois, 8 février 2001.
117. Au cours de la période 2000-2001, il a participé à un groupe « sécurité » au sein de l'Association des maires de France, visant à définir le positionnement de cette association d'élus quant aux politiques à mener en ce domaine et à la place que peuvent y jouer les maires. Y participaient également Gérard Hamel (maire de Dreux), Jean-Pierre Balduyck (députémaire de Tourcoing), les adjoints au maire chargés de la sécurité des villes de Creil et Rouen, mais aussi des professionnels du champ de la sécurité invités en qualité « d'experts »: deux présidents de société de conseils en sécurité (Claude-Jean Calvet et Alain Bauer), ainsi que des représentants de l'Institut des hautes études de la sécurité intérieure (service de formation, de recherche et d'expertise du ministère de l'Intérieur) et du Forum français pour la sécurité urbaine.
118. « Le désarroi des maires de France face au casse-tête de la sécurité », Le Monde, 20 novembre 1998.
119. Entretien avec Daniel Ricquart, avril 2001.
120. « Deux députés français à l'école de la police new-yorkaise », Le Monde, 26 avril 2001.
121. Cf. aussi, « La tolérance zéro, nouvelle référence des discours sur la sécurité », Le Monde, 4 décembre 2001.
122. « L'insécurité, thème porteur de la campagne. Strasbourg joue à se faire peur », Libération, 14 février 2001.
123. Fabienne Keller, Robert Grossmann, « Si ! Le maire est le responsable de la sécurité dans sa ville », Les Dernières nouvelles d'Alsace, cité par Audrey Freyermuth, « La generalization de la thématique de l'insécurité. », cité.
124. « La sécurité ? Pas un enjeu politicien », Ouest-France, 2 mars 2001.
125. Ibid. « La sécurité ? Pas un enjeu politicien », Ouest-France, 2001
126. Pour une étude des prises de position des députés sur les pouvoirs des maires en matière de sécurité lors du vote de ces deux lois à l'Assemblée nationale, cf. Solange Verger, L'effacement du clivage droite/gauche sur la question de la sécurité: l'affirmation de l'idéologie né olibérale dans le traitement de la délinquance, mémoire de 4e année d'IEP, Rennes, juin 2003.
127. Rémi Lefebvre remarque ainsi que « se parer de la modernité politique, ce fut longtemps, comme aux temps fondateurs de la Cinquième République, s'attaquer aux féodalités locales et aux notabilités qui faisaient écran à l'intérêt général. Moderniser la vie politique, c'est au contraire aujourd'hui pour ces thuriféraires multiplier les relations individualisées et les contacts entre représentants et représentés »: Rémi Lefebvre, « Rhétorique de la proximité et crise de la représentation », Cahiers lillois d'économie et de sociologie, Paris, L'Harmattan, février 2001.
128. Cf. sur ce point les analyses de Christian Le Bart, « La proximité comme mode de légitimation d'en-bas », introduction du colloque, « La proximité dans le champ politique: usages, rhétoriques, pratiques », 15 et 16 septembre 2003.
129. Luc Boltanski, Laurent Thévenot, De la justification. Les économies de la grandeur, Paris, Gallimard, 1991.
130. De manière significative, le maire d'Amiens présente sa police municipale comme une police qui fait du « cocooning »: « À Amiens, la police municipale fait du cocooning », Le Monde, 4 janvier 2002.
131. David Garland, « Les contradictions de la société punitive », Actes de la recherche en sciences sociales, 124, septembre 1998, p. 49-67.