The legitimation of violence ? an inquiry into a democratic state;Légitime violence ? enquětes sur la réalité de l'état démocratique

Revue Francaise de Science Politique

Volumn 55, Issue 2, 2005, Pages 269-298

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EID: 34247675399     PISSN: 00352950     EISSN: None     Source Type: Journal    
DOI: 10.3917/rfsp.552.0269     Document Type: Article

References (104)

1. re éd. américaine : 1927).
2. Cf. Ernst Hartwig Kantorowicz, « Mystères de l'État. Un concept absolutiste et ses origins médiévales (bas Moyen Âge) », dans Mourir pour la patrie et autres texts , Paris, PUF, 1984, p. 75-103.
3. Philip Abrams, « Notes on the Difficulty of Studying the State », Journal of Historical Sociology, 1 (1), 1988, p. 58-89.
4. re éd. : 1979).
5. Les travaux de Peter Wagner démontrent plus géné ralement l'emprise de l'État sur les sciences sociales, dont découlent, à la manière de conséquences inévitables, à la fois l'intérêt intellectuel pour cet objet et la difficulté de s'en saisir (Peter Wagner, Sozialwissenschaften und Staat. Frankreich, Italien, Deutschland , Francfort/M./New York, Campus Verlag, 1980).
6. « The idea of a political system had been consciously developed in the 1950's as a way of avoiding the irresolvable ambiguities surrounding the term [state] » [« L'idée d'un système politique a été sciemment élaborée dans les années 1950 comme un moyen d'éviter les insolubles ambiguïtés attachées à la notion [d'État] »] : David Easton, « The Political System Besieged by the State », Political Theory , 9 1981, p. 303.
7. Dans le même article au cours duquel il revient sur ses analyses presque trente ans plus tard, David Easton jugeait toujours valable cet abandon de l'État, nécessaire à ses yeux pour asseoir la science politique sur des bases théoriques solides : le retour à l'État « would threaten us with a return, not to a tried and true conceptual tradition of political research, but to a conceptual morass from which we thought we had recently escaped » [« nous menacerait d'un retour non pas vers une tradition conceptuelle authentique et éprouvée de la recherche en science politique, mais vers un bourbier conceptuel auquel nous pensions avoir récemment échappé »] (David Easton, ibid p. 322).
8. Voir également, dans une perspective similaire, Gabriel A. Almond, « The Return to the State », American Political Science Review , 82 (3), 1988, p. 853-874.
9. Cf. J. David Colfax, Jack L. Roach, Radical Sociology , Londres, Basic Books, 1971.
10. Ainsi John Nettl proclamait-il dans un article resté fameux que « the thing exists » et que « no amount of conceptual restructuring can dissolve it » (John P. Nettl, « The State as a Conceptual Variable », World Politics, 20 (4), 1968, p. 559).
11. On renverra ici uniquement à l'ouvrage collectif dont le titre s'est détaché pour qualifier l'ensemble des travaux de cette école : Dietrich Rueschemeyer, Theda Skocpol, Peter B. Evans (eds), Bringing the State Back In , Cambridge, Cambridge University Press, 1985.
12. Cf., par exemple, Louis Althusser, « Idéologies et appareils idéologiques d'État »,La Pensée, 151, juin 1970, p. 3-38 ;
13. Nicos Poulantzas (dir.), La crise de l'État , Paris, PUF, 1976
14. Claus Offe, Strukturprobleme des kapitalistischen Staates , Francfort/M., Suhrkamp, 1972.
15. Sandra Halperin, « Shadowboxing : Weberian Historical Sociology vs State-Centric International Relations Theory », Review of International Political Economy, 5 (2), 1998, p. 327-339.
16. Raju Das, « State Theories : A Critical Analysis », Science and Society, 60 (1), 1996, p. 27-57.
17. Un tel travail serait en outre inutile, dans la mesure où d'autres s'y sont déjà attelés de manière convaincante. Cf., par exemple, Bob Jessop, « Bringing the State Back In (Yet Again) : Reviews, Revisions, Rejections, and Redirections », International Review of Sociology, 11 (2), 2001, p. 149-173.
18. Voir également Jean Leca, « État », dans Laurie Boussaguet, Sophie Jacquot, Pauline Ravinet (dir.), Dictionnaire des politiques publiques , Paris, Presses de Sciences Po, 2004, p. 180-191.
19. Peter Sloterdijk, Sphären , t. 2 :
20. Globen , Francfort/M., Suhrkamp, 2000.
21. Jean Leca, « État », cité, p. 180-182.
22. Comme chez Kelsen, qui considérait la notion d'État de droit comme un « pléonasme », puisqu'il y avait pour lui stricte identité entre l'État et le droit. Cf. Carlos Manuel Herrera, Théorie juridique et politique chez Hans Kelsen , Paris, Éditions Kimé, 1997, p. 105.
23. Ce schème apparaît le plus clairement dans la tradition du « Machtstaat ». Cf. Günther Frieder, Denken vom Staat her : die bundesdeutsche Staatsrechtslehre zwischen Dezision und Integration, 1949-1970 , Munich, Oldenbourg, 2004.
24. Catherine Colliot-Thélène, Le désenchantement de l'État. De Hegel à Max Weber , Paris, Minuit, 1992 (collection Philosophie).
25. Georges Burdeau, déjà, insistait sur ce point crucial. Cf. Georges Burdeau, L'État Paris, Le Seuil, 1970, p. 14-15.
26. Max Weber et Carl Schmitt, pour ne citer qu'eux, ont reconnu cette difficulté dans leurs propres démarches et s'en justifiaient en invoquant le bénéfice heuristique de la « limite », qui s'oppose aux « généralisations limpides à partir de moyennes qui se répètent » (Carl Schmitt, Théologie politique. 1922, 1969 , Paris, Gallimard, 1988, p. 25).
27. Jean Padioleau, L'État au concret , Paris, PUF, 1985.
28. Bruno Jobert, Pierre Muller, L'État en action , Paris, PUF, 1987.
29. Jean-Claude Thoenig ne notait-il pas jadis que le projet de vouloir « dresser la liste exhaustive des tâches gouvernementales relève du cauchemar » ? (Jean-Claude Thoenig, « Présentation », dans Madeleine Grawitz, Jean Leca (dir.), Traité de science politique , t. Les politiques publiques , Paris, PUF, 1985, p. XII).
30. Cf. Patrick Thaddeus Jackson, Daniel H. Nexon, « Relations Before State : Substance, Process and the Study of World Politics », European Journal of International Relations, 5 (3), 1999, p. 291-331.
31. Gilles Deleuze, Foucault , Paris, Minuit, 1986, p. 82.
32. re éd. : 1939).
33. Ce type d'approches socio-historiques, très répandu aujourd'hui, s'inscrit en effet pleinement dans le cadre d'une conception de l'État comme monument en introduisant seulement un déplacement supplémentaire dont l'intérêt heuristique est indéniable. Au lieu d'étudier les monuments déjà pleinement formés, il s'agit en effet de les étudier au moment de leur naissance, lorsqu'ils sont pris dans le devenir de ce qu'ils seront plus tard. Le pari est alors de considérer que ces moments offriraient des prises et permettent de faire émerger des schèmes qui, par un effet d'inertie, resteraient encore valables ultérieurement.
34. Peter Miller, Nikolas Rose, « Political Power beyond the State : Problematics of Government », British Journal of Sociology, 43 (2), 1992, p. 173-205.
35. Peter Miller, Nikolas Rose, ibid ., p. 176-177.
36. Cf., par exemple, Dario Melossi, The State of Social Control : a Sociological Study of Concepts of State and Social Control in the Making of Democracy , Cambridge, Polity Press, 1990.
37. Bruce Curtis, « Taking the State Back Out : Rose and Miller on Political Power », British Journal of Sociology, 46 (4), 1995, p. 575-589, notamment p. 587.
38. Voir également la réponse de P. Miller et N. Rose à la critique de Curtis : Peter Miller, Nikolas Rose, « Political Thought and the Limits of Orthodoxy : A Response to Curtis », British Journal of Sociology, 46 (4), 1995, p. 590-597.
39. Bruce Curtis, « Taking the State Back Out. », art. cité, p. 588, souligné par nous.
40. Bruce Curtis, ibid
41. Michel Foucault, Naissance de la biopolitique. Cours au Collège de France (1978- 1979) , Paris, Gallimard/Le Seuil, 2004.
42. Michel Foucault, ibid ., p. 6-7.
43. Michel Foucault, ibid ., p. 5-6.
44. Timothy P. Mitchell, « The Limits of the State : Beyond Statist Approaches and Their Critics », American Political Science Review, 85 (1), 1991, p. 77-96.
45. Philippe C. Schmitter, « Neo-Corporatism and the State », dans Wyn Grant (ed.), The political Economy of Corporatism , New York, St. Martin's Press, 1985, p. 33, cité par Timothy P. Mitchell, « The Limits of the State. », art. cité, p. 77.
46. Timothy P. Mitchell, ibid., p. 78.
47. Timothy P. Mitchell, ibid.
48. Timothy P. Mitchell, ibid.
49. Timothy P. Mitchell, ibid., p. 94-95
50. Timothy P. Mitchell, ibid., p. 81.
51. Cf. John Bendix, Bertell Ollman, Bartholomew H. Sparrow, Timothy P. Mitchell, « Going Beyond the State ? », American Political Science Review, 86 (4), 1992, p. 1007-1021.
52. Cf. Algirdas Julien Greimas, Eric Landowski, Introduction à l'analyse du discours en sciences sociales, Paris, Hachette, 1979.
53. Cf. Luc Boltanski, L'amour et la justice comme compétences. Trois essais de sociologie de l'action, Paris, Métailié, 1990 (collection Leçons de choses) ;
54. Luc Boltanski, Laurent Thévenot, De la justification. Les économies de la grandeur, Paris, Gallimard, 1991 ;
55. Michel Callon, « Éléments pour une sociologie de la traduction. La domestication des coquilles Saint-Jacques et des marins-pêcheurs de la baie de Saint-Brieuc », L'Année sociologique, 36, 1986, p. 169-208 ;
56. Bruno Latour, La science en action, Paris, Gallimard, 1995 ;
57. Bruno Latour, Pasteur : guerre et paix des microbes, suivi de Irréductions, Paris, La Découverte, 2001.
58. Sur la notion d'explicitation telle que nous l'entendons ici, cf. Peter Sloterdijk, Écumes. Sphères III, Paris, Maren Sell éditeurs, 2005. Dans cet ouvrage majeur, le philosophe allemande élève en effet cette notion au rang de concept philosophique, puisque l'explicitation, chez lui, désigne toujours l'explicitation de notre « être dans le monde ». Nous limitons, quant à nous, dans une perspective sociologique, cette notion à l'idée d'une explicitation des conditions de coexistence sociale.
59. Dès 1931, C. H. Titus en dénombrait 150 (C. H. Titus, « A nomenclature in Political Science », American Political Science Review, 25, 1931, p. 45,
60. cité par David Easton, « The Political System Besieged by the State », art. cité, p. 322). Il est à parier que ce nombre a crû de manière exponentielle au cours des dernières 70 années.
61. Il s'agit là simplement d'une autre formulation pour dire que les sciences sociales sont des sciences historiques dont le « raisonnement » opère dans un « espace non-poppérien ». Cf. Jean-Claude Passeron, Le raisonnement sociologique. L'espace non-poppérien du raisonnement naturel, Paris, Nathan, 1991.
62. Cf. Philippe Braud, Science politique, t. 2 : L'État, Paris, Le Seuil, 1997.
63. Cf. Jan Assmann, Herrschaft und Heil. Politische Theologie in Ägypten, Israel und Europa, Frankfurt/M., Fischer Taschenbuchverlag, 2002, p. 15-16.
64. Cf. Ernst Kantorowicz, Les deux corps du roi. Essai sur la théologie politique au Moyen Âge, Paris, Gallimard, 1989.
65. Cf. Olivier Christin, La paix de religion. L'autonomisation de la raison politique au 16e siècle, Paris, Le Seuil, 1997.
66. Cf. Clayton Robarchek, « Hobbesian and Rousseauan Images of Man : Autonomy and Individualism in a Peaceful Society », dans Signe Howell, Roy Willis (eds), Societies at Peace : Anthropological Perspectives, Londres, Routledge, 1989, p. 225-243.
67. Cf. Catherine Colliot-Thélène, op. cit.
68. re éd. : 1920)
69. (trad. fr. : Économie et société, 1. Les catégories de la sociologie, Paris, Plon, 1995, p. 97).
70. Dans « Le métier et la vocation de politique », Max Weber substitue la notion de contrainte par celle de violence (Gewaltsamkeit) : Max Weber, « Politik als Beruf » (1919), Gesammelte Politische Schriften, Tübingen, J. C. B. Mohr (Paul Siebeck), 1988, p. 507
71. (trad. fr. : Le savant et le politique, Paris, Plon, 1959 (collection 10/18), p. 125).
72. De ce point du vue, nous trouvons des analogies dans notre démarche avec celle de Fabien Jobard lorsqu'il « met à l'épreuve » de situations violentes engageant des policiers la définition schmittienne du souverain : Fabien Jobard, Bavures policières ? La force publique et ses usages, Paris, La Découverte, 2002.
73. Weber discute ainsi d'un « cas limité », qui est celui des systèmes démocratiques directs de type helvétique, pour conclure qu'ils restent des « groupements de domination » et donc fondés sur la force. Ceci reste valable a fortiori pour des démocraties représentatives qui se sont installées dans le cadre des grands États nations. Voir sur ce point, Catherine Colliot- Thélène, op.cit., p. 196-197.
74. Cf. Hans Joas, « Der Traum von der gewaltfreien Moderne », dans Kriege und Werte. Studien zur Gewaltgeschichte des 20. Jahrhunderts, Weilerswist, Velbrück Wissenschaft, 2000, p. 49-66.
75. Cf. les thèses que Herbert Marcuse a formulées, par exemple dansl'article « Repressive Tolerance », dans Robert P. Wolff, Barrington Moore, Herbert Marcuse, A Critique of Pure Tolerance, Boston, Beacon Press, 1965, p. 81-117,
76. mais aussi celles de Horkheimer dans son texte fameux sur l'« État autoritaire », dans lequel est décrite cette emprise totale en raison de laquelle même les « ennemis de l'État autoritaire ne sont plus capables ne serait-ce que de penser la liberté » (Max Horkheimer, « Autoritärer Staat » (1942), dans Gesammelte Schriften, vol. 5, "Dialektik der Aufklärung" und Schriften 1940-1950, Francfort/M., Fischer, 1997, p. 318).
77. Il s'agit là d'un raccourci sémantique, Bourdieu n'aimant pas parler de l'État comme s'il s'agissait d'un sujet muni de compétences propres : « Pas plus que l'État, la bureaucratie ne peut pas être pensée comme un collectif unifié et réifié que l'on pourrait concevoir comme un quasi-sujet doté d'intentions et de volontés : c'est un espace de jeu relativement indépendant des forces économiques et sociales, dans lequel des agents aux origines, aux trajectoires, aux intérêts, aux capitaux (scolaires notamment) et aux compétences hété rogènes et souvent contradictoires, au moins en partie, se rencontrent et s'affrontent pour la définition même de la chose publique et du service de l'État, tout en partageant, parfois inconsciemment, un certain nombre d'enjeux, mais aussi de concepts et de méthodes » (Pierre Bourdieu, Olivier Christin, Pierre-Etienne Will, « Sur la science de l'État », Actes de la recherche en sciences sociales, 133, 2000, p. 3-12, notamment p. 8).
78. Sur la notion de violence symbolique en rapport avec la sociologie de l'État, cf. aussi Pierre Bourdieu, « Esprits d'État. Genèse et structure du champ bureaucratique », dans Raisons pratiques. Sur la théorie de l'action, Paris, Le Seuil, 1994, p. 99-133.
79. Une conception similaire est défendue par Michel Troper, « Le monopole de la contrainte légitime (légitimité et légalité dans l'État moderne) », Lignes, 25, 1995, p. 34-47.
80. Catherine Colliot-Thélène, « Violence et contrainte », Lignes, 25, 1995, p. 264-279.
81. Cf., sur les incertitudes dans la qualification de ce qui est jugé violent ou non, Walter Benjamin, « Critique de la violence » (1921), dans Oeuvres 1, Paris, Gallimard, 2000 (collection Folio), p. 229-232.
82. Francis Labrousse, « L'inspection générale des services : la légitimité d'un service de contrôle interne et judiciaire », Les Cahiers de la Sécurité Intérieure, 44, 2001, p. 172. Francis Labrousse, contrôleur général de la Police nationale, est un ancien directeur de l'IGS.
83. Voir les ressorts des « bavures policières » étudiés par Fabien Jobard, dans Bavures policières ?, op. cit.
84. « L'affaire allemande » est le titre que le journal Libération avait donné à l'un de ses suppléments en novembre 1977, après l'épisode de l'enlèvement de Hans-Martin Schleyer. Le sens commun du journaliste rejoint ici le projet du sociologue : nous entendons en effet l'épisode historique que nous allons décrire comme une « affaire » au sens que donne Luc Boltanski à cette notion (cf. L'amour et la justice comme compétences., op. cit., en particulier p. 255-266).
85. Sur la question de l'émergence historique de la « forme affaire », nous renvoyons à Élisabeth Claverie, « La naissance d'une forme politique : l'affaire du Chevalier de La Barre », dans Philippe Roussin (dir.), Critique et affaires de blasphème à l'époque des Lumières, Paris, Honoré Champion, 1998, p. 185-260.
86. Cf. par exemple, Kay Schiller, « Political Militancy and Generation Conflict in West Germany During the "Red Decade" », Debatte, 11 (1), mai 2003, p. 19-38.
87. Cf., pour le cas italien, Isabelle Sommier, « La Résistance comme référence légitimatrice de la violence. Le cas de l'extrême-gauche italienne, 1969-1974 », Politix, 5 (17), 1992, p. 86-103.
88. Cf. Jean Starobinski, Action et réaction. Vie et aventures d'un couple, Paris, Le Seuil, 1999.
89. Heinrich Böll, « Will Ulrike Meinhof Gnade oder freies Geleit ? », Der Spiegel, 10 janvier 1972.
90. Sur les foudres que s'attira Böll à la suite de cet article, cf. Heinrich Böll, « "Ich habe einfach meine Konsequenzen gezogen" - Ein Interview mit Heinrich Böll zu laufenden Ereignissen », Frankfurter Rundschau, 29 janvier 1972,
91. et Heinrich Böll, « "Man muss zu weit gehen". Der Schriftsteller antwortet seinen Kritikern », Süddeutsche Zeitung, 29/30 janvier 1972.
92. re éd. allemande : 1908), p. 265-346.
93. Elle renvoie également à ce que Didier Bigo et Daniel Hermant, reconnaissant la fonction centrale du tiers, avaient distingué comme le caractère médiatisé de la "relation terroriste" : Didier Bigo, Daniel Hermant, « La relation terroriste revisitée : cadre sociologique pour une approche comparatiste », Études polémologiques, 47 (3), 1988, p. 13-79.
94. Wolfgang Kraushaar, 1968. Das Jahr, das alles verändert hat, München, Piper, 1998, p. 166.
95. La présentation détaillée de ce régime d'action que nous avons formulé sous le register de la « provocation » dépasserait les limites de cet article. Nous nous permettons de renvoyer à un autre article qui explicite ce registre d'action et analyse la dynamique qu'elle a induite dans les prisons allemandes au cours des années 1970 : Dominique Linhardt, « Réclusion révolutionnaire. La confrontation entre des organisations clandestines et un État en prison - le cas de l'Allemagne dans les années 1970 », Cultures et conflits, 55, 2004, p. 113-148.
96. Le caractère quelque peu rudimentaire du récit qui suit ne doit pas cacher sa complexité. Dès lors qu'on a reconnu le caractère public du conflit, dès lors, autrement dit, qu'on a reconnu que ce conflit se joue dans les descriptions antagoniques qu'il suscite, la description du conflit ne saurait être autre chose qu'une description de second ordre, une « description de descriptions ». Le récit qui suit repose sur un travail approfondi sur archives. Nous avons, en effet, constitué à partir de différents fonds - archives du Hamburger Institut für Sozialforschung (Institut de recherches sociales de Hambourg) et notamment la collection intitulée « Protest, Widerstand und Utopie in der BRD » (« Protestation, résistance et utopie en RFA »), le Archiv der Sozialen Bewegungen (archives des mouvements sociaux) situé à Hambourg, les archives du Internationaal Instituut voor Sociale Geschiedenis (Institut international pour l'histoire sociale) d'Amsterdam, le ID-Archiv im IISG/Sammlung Berlin, les archives du groupe Bürgerrechte und Polizei/CILIP de la Freie Universität de Berlin -, un corpus de descriptions couvrant l'ensemble de la période et constitué d'environ 25 000 feuillets de textes. Il est donc parfaitement évident que le récit proposé ne saurait être plus qu'une synthèse grossière qui aura satisfait son rôle si elle parvient à mettre en lumière la dynamique générale de l'épreuve de l'État ouest-allemand au cours des années 1970.
97. Pour la généalogie de la notion de Révolution totale, cf. Bernard Yack, The Longing for Total Revolution : Philosophical Sources of Social Discontent from Rousseau to Marx and Nietzsche, Princeton, Princeton University Press, 1982.
98. RAF : Rote Armee Fraktion (Fraction Armée Rouge).
99. Cf. Gerhard Baum, « Spiegel-Gespräch », Der Spiegel, 53, 1979.
100. re éd. américaine : 1951).
101. re éd. américaine : 1974).
102. C'est sous cet aspect que Catherine Colliot-Thélène, à partir d'une comprehension intime des textes de Weber et de ses commentateurs, en vient à démontrer que la définition de l'État par le « monopole de la violence légitime » est strictement équivalente à une definition par un « monopole du droit ». Cf. Catherine Colliot-Thélène, « La fin du monopole de la violence légitime ? », Revue d'études comparatives Est-Ouest, 34 (1), mars 2003, p. 5-31.
103. Bruno Latour, Pasteur., op. cit., p. 244.
104. re éd. allemande : 1983).