The [french] movement of the unemployed in the winter of 1997-1998. A « social miracle » revisited;Le mouvement des chômeurs de l'hiver 1997-1998 retour sur un « miracle social »

Revue Francaise de Science Politique

Volumn 51, Issue 3, 2001, Pages 371-407

  Maurer, Sophie ^a   Pierru, Emmanuel ^a  

^a UNIVERSITÉ PARIS 1 PANTHÉON SORBONNE   (France)

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EID: 33646778666     PISSN: 00352950     EISSN: None     Source Type: Journal    
DOI: 10.3406/rfsp.2001.403636     Document Type: Article

References (130)

1. Cf. sondage CSA-Opinion réalisé les 3 et 4 décembre 1997 pour l'Humanité sur le thème « Les Français et le mouvement des chômeurs » (question : « Vous savez que des chômeurs manifestent actuellement pour demander une prime de Noël de 3,000 Francs. Pouvezvous me dire quelle est votre attitude à l'égard de ces mouvements? »). Cf. aussi sondage BVA réalisé le 14 janvier 1998 pour BFM et Paris-Match sur le thème du « traitement social du chômage ».
2. P. Bourdieu, Contre-feux, Paris, Liber, 1998, p. 102.
3. Politis, 28 décembre 1998.
4. L'événement du Jeudi, 22-28 janvier 1998.
5. P. Garraud, Le chômage et l'action publique, Paris, L'Harmattan, 2000, p. 188.
6. Lundi au soleil. Recueil de textes et de récits du Mouvement des chômeurs, Les Empêcheurs de tourner en rond - La Bande à trente-cinq heures, Paris, L'Insomniaque, 1998, p. 22.
7. Cf., sur la dispersion des mobilisations, M. Dobry, « Mobilisations multisectorielles et dynamique des crises politiques : un point de vue heuristique », Revue française de sociologie, 24, 1983, p. 400.
8. B. Lacroix, « Trente ans après, comment expliquer Mai 68. D'aujourd'hui à hier et d'hier à aujourd'hui : le chercheur et son objet », Scalpel. Cahiers de sociologie politique de Nanterre, 4-5, 1999, p. 164.
9. Cf., en particulier, J. Siméant, La cause des sans-papiers, Paris, Presses de Sciences Po, 1998 ; L. Mathieu, « L'action collective des prostituées. Le cheminement incertain de la constitution d'un groupe », thèse pour le doctorat en science politique, Université de Paris X, 1998. Cf. aussi, tout particulièrement dans le cas des chômeurs, O. Fillieule, « Conscience politique, persuasion et mobilisation des engagements. L'exemple du Syndicat des chômeurs. 1983-1989 », dans O. Fillieule (dir.), Sociologie de la protestation, Paris, L'Harmattan, 1993, p. 123-153.
10. M. Dobry, Sociologie des crises politiques, Paris, Presses de Sciences Po, 1989.
11. Cf. sur ce point les remarques de Johanna Siméant sur les mobilisations de sans-papiers (op. cit., p. 67-68).
12. Cf sur ce point D. Demazière, « Des chômeurs sans représentation collective : une fatalité? », Esprit, 226, novembre 1996, p. 23-24. Pour une analyse détaillée de la gestion administrative des populations démunies et de ses effets, cf. également, du même auteur, Le chômage en crise. La négociation des identités des chômeurs de longue durée, Lille, Presses universitaires de Lille, 1992 et V. Dubois, La vie au guichet, relation administrative et traitement de la misère, Paris, Economica, 1999.
13. M. Offerlé, Sociologie des groupes d'intérêt, Paris, Montchrestien, 1994.
14. Cf. à ce titre les deux numéros de Politix, « Causes entendues », 16 et 17, 1991. Et tout particulièrement A. Collovald, B. Gaïti, « Des causes qui "parlent"... », Politix, 16, 1991, p. 7-22.
15. Cf. D. Gaxie, P. Lehingue, Enjeux municipaux. La constitution des enjeux politiques dans une élection municipale, Paris, PUF, 1984, p. 71.
16. e éd.), p. 107.
17. B. Lacroix, « Trente ans après, comment expliquer Mai 68... », art. cité, p. 161.
18. P. Bourdieu, Ce que parler veut dire. L'économie des échanges linguistiques, Paris, Fayard, 1982, p. 99-160.
19. E. Darras, « Présentation. Pour une lecture réaliste des formes non conventionnelles d'action politique », dans E. Darras (dir.), La politique ailleurs, Paris, PUF, 1998, p. 6-31.
20. Une des rares études déjà menées sur le sujet et qui tente de déterminer « comment les contextes macrosociaux déterminent l'intensité, voire l'existence de processus microsociaux mis en œuvre dans la transformations des perceptions individuelles » est celle d'Olivier Fillieule à propos du Syndicat des chômeurs. Cf. O. Fillieule, « Conscience politique... », cité.
21. Cf. J.-C. Passeron, J.-C. Grignon, Le Savant et le Populaire, Paris, Le Seuil-Gallimard, 1989. Pour une synthèse critique de cette question du « Populaire » et du « politique », cf. aussi A. Collovald, F. Sawicki, « Le Populaire et le Politique. Quelques pistes de recherche en guise d'introduction », Politix, 13, 1991. Cf. aussi Politix, 14, 1991.
22. re éd. : 1932).
23. er novembre 1994.
24. M.-A. Combesque, Ca suffit ! Histoire du mouvement des chômeurs, Paris, Plon, 1998, p. 187.
25. J.-M. Salmon, Le désir de société, Des restaurants du cœur au mouvement des chômeurs, Paris, La Découverte, 1998 (coll. « Cahiers libres »), p. 11.
26. J. Guilhaumou, La parole des sans. Les mouvements actuels à l'épreuve de la Révolution française, Paris, ENS éditions, 1998.
27. P. Bagguley, From Protest to Acquiescence?, Londres, Macmillan, 1991.
28. Ibid., p. 37.
29. E. Neveu, Sociologie des mouvements sociaux, Paris, La Découverte, 1996, p. 9-11.
30. Re éd. : 1994), p. 228.
31. B. Lacroix, « Trente ans après, comment expliquer Mai 68... », art. cité.
32. S. Verba, K. L. Schlozman, Injury to Insult, Unemployment, Class and Political Response, Cambridge, Harvard University Press, 1979, p. 338.
33. P. Bourdieu, « Note brève sur l'antinomie de la protestation collective », dans Propos sur le champ politique, Lyon, Presses universitaires de Lyon, 2000, p. 90.
34. S. Valocchi, « The Unemployed Workers Movement of the 1930's : A Reexamination of the Piven and Cloward Thesis », Social Problems, 37 (2), mai 1990, p. 191-205.
35. R. Mouriaux, S. Béroud, « Le décembre des chômeurs ou la force des faibles », L'année sociale, Paris, éditions de l'Atelier, 1999, p. 133-138.
36. Le terme est emprunté à J. Lafargue, dans La protestation collective, Paris, Nathan, 1998, p. 76-78. Avec J. Lagroye, on définira ce système d'action comme « l'ensemble des groupements, des organisations et des associations qui contribuent chacun à sa manière à la construction d'un groupe de référence » (Sociologie politique, Paris, Presses de Sciences Po/Dalloz, 1997, p. 251).
37. Rappelons, pour information, qu'en 1997, le Comité chrétien de solidarité avec les chômeurs ne dénombrait pas moins de 8,000 associations « au service » des chômeurs et que, parmi celles-ci, seule une fraction tout à fait minime se donnait comme objectif explicite la défense politique des intérêts des chômeurs (une soixantaine environ).
38. Association étudiée par V. Martin, F. Bourneau, « Organiser les sans-emploi? L'expérience de l'APEIS dans le Val-de-Marne », dans O. Fillieule (dir.), Sociologie de la protestation, op. cit., p. 157-180. Elle compterait, chiffre impossible à vérifier, près de 25,000 adhérents.
39. étudié par O. Fillieule, « Conscience politique... », cité.
40. Là encore, le nombre d'adhérents est difficile à estimer : de 4,000-6,000 pour Témoignage chrétien (13 juin 1997) à 15,000-20,000 pour L'Express (15 janvier 1998).
41. Ces comités regroupaient en 1996 quelque 10,000 syndiqués selon C. Hoareau. Cf. C. Hoareau, « Marseille 1997-1998 », Les Temps modernes, 600, juillet-août 1998, p. 43-56.
42. Il cite « l'exemple d'Istres où les chômeurs viennent de gagner l'accès gratuit à la piscine, la demi-gratuité au cinéma. Dans de nombreuses villes du département, les chômeurs obtiennent ainsi des droits spécifiques et localisés » (C. Hoareau, art. cité, p. 44).
43. Cf. l'étude minutieuse de D. Demazière et M.-T. Pignoni, Les comités CGT et le MNCP : des logiques d'action et d'organisation convergentes?, communication au colloque « Chômage et action collective », mars 1999, ronéo.
44. R. Crémieux (MNCP), Société française, 9 (59), avril/mai/juin 1997.
45. Ibid.
46. W. Hannington, A Short History of the Unemployed, Sydney, Left Book Club Edition, 1938, p. 25.
47. P. Bagguley, From Protest to Acquiescence?, op. cit.v, p. 38-40.
48. L'APEIS a ainsi été créée en « réaction au non-versement de millions de francs de fonds sociaux de l'UNEDIC destinés aux chômeurs en difficulté », Témoignage chrétien, 13 juin 1997.
49. C. Daniel, C. Tuchszirer, L'état face aux chômeurs, Paris, Flammarion, 1999, p. 308-316.
50. C. Hoareau, « Marseille 1997-1998 », art. cité, p. 43. Il ajoute, à propos du mouvement des chômeurs : « C'est un mouvement de rébellion. Il y a eu cette histoire de la prime de Noël, un droit conquis qui a été repris, mais au travers de la prime de Noël, a été posée une revendication à la dignité, à ne pas être traités en sous-hommes. Est-ce qu'on se permettrait d'enlever à un salarié son treizième mois? Comme ça, sans le consulter, arbitrairement ! Avec les chômeurs, on a cru pouvoir se le permettre, nier totalement leurs droits... ».
51. e éd.), p. 7-34.
52. B. Lacroix, « Les chômeurs ne sont pas une clientèle électorale intéressante », Le Monde, 19 novembre 1996.
53. Cf. E. Darras (dir.), La politique ailleurs, op. cit.
54. Ainsi, dans son rapport d'orientation de 1998, le MNCP reconnaissait qu'il était « encore une structure relativement faible... (et qu'il) n'arrive pas à être présent sur tout le territoire. Les autres organisations de chômeurs sont d'ailleurs logées à la même enseigne. Les chômeurs doivent s'organiser encore plus pour faire aboutir leurs revendications et être traités comme des acteurs sociaux à part entière... Nous devons lancer un appel aux associations à se fédérer au sein du MNCP », avril 1998, ronéo, p. 9.
55. Le Monde, 28 septembre 1994.
56. Pour une analyse détaillée des SUD, cf. I. Sainsaulieu, « La fédération Solidaires unitaires démocratiques des PTT (SUD-PTT), creuset d'une contestation pragmatique », Revue française de science politique, 48 (1), février 1998, p. 121-141.
57. A. Coupée, « Retour sur décembre », Nouveaux regards, octobre 1996, cité dans J. Kergoat, D. Linhart, Les transformations du syndicalisme en France, Paris, La Documentation française, 1998, p. 66 et p. 131-132.
58. C. Villiers, « AC ! : au cœur du mouvement social », Politique. La Revue, 4, avriljuin 1997, p. 86.
59. C. Aguiton, D. Bensaïd, Le retour de la question sociale, le renouveau des mouvements sociaux, Lausanne, éditions Page-Deux, 1997, p. 170-171.
60. Ibid., p. 133.
61. C. Péchu, « Quand les exclus passent à l'action », Politix, 34, 1996, p. 130-131. Nous soulignons.
62. Cf., par exemple, Table ronde sur le thème « Crise de la politique et nouveaux militants. Y a-t-il de nouveaux militants? », Mouvements, 3, mars-avril 1999, p. 32-45 ; J.-C. Brochier, H. Delouche, Les nouveaux sans-culottes, Paris, Grasset, 2000.
63. D. Pingaud, La gauche de la gauche, contre-enquête, Paris, Le Seuil, 2000.
64. B. Lacroix, « La crise de la démocratie repré sentative. Retour sur une formulation sociologique du problème », Scalpel. Cahiers de sociologie politique de Nanterre, 1, 1994, p. 23.
65. A. Collovald, B. Gaïti, « Des causes qui "parlent".. . », art. cité, p. 17.
66. Comme l'écrit L. Boltanski, « l'attracteur attire à lui des agents et des groupes disparates, dotés de proprié tés objectives différentes qui, démunis jusque-là d'instances spécifiques de représentation, sont amenés à se reconnaître en lui », dans Les cadres, Paris, Minuit, 1986, p. 89.
67. ADEC, Contribution à la représentation des associations œuvrant contre l'exclusion, note ronéo.
68. On peut citer, par exemple, l'ancien président du MNCP, H. Constancias, proche des Verts, artisan en bâtiment cumulant « huit ans de chômage sur vingt-cinq ans d'activité ».
69. Il suffit de lire les nombreuses prises de position des deux figures emblématiques d'AC ! que sont C. Aguiton ou L. Guilloteau pour s'en convaincre.
70. L'exemple de J.-M. Honoret, membre d'AC !, leader de l'occupation des ASSEDIC d'Arras lors du mouvement de l'hiver 1997-1998, est à ce titre emblématique des mutations internes du mouvement : né à Bully-Les-Mines, 37 ans, fils de maréchal-ferrant, il effectue des travaux saisonniers dès l'âge de dix ans, quitte l'école à quatorze ans, devient ouvrier boulanger-pâtissier, connaît régulièrement le chômage et, en dépit de petits boulots, avec des revenus insuffisants pour vivre, se dit « de fait, SDF ». Depuis 1994, il milite à AC !.
71. C. Debons, cité dans Y. Clot, J.-R. Pendariès, « Les chômeurs en mouvement (s) », rapport pour la MIRE, avril 1997, p. 25.
72. Cf., sur ce point, P. Bourdieu, « Le point de vue scolastique », dan Raisons pratiques, Paris, Le Seuil, 1991, p. 220-236.
73. R. Dethyre, « L'APEIS a dix ans de réflexion », Société française, 9 (59), avril/mai /juin 1997, p. 21.
74. C. Aguiton, « Le Mouvement des chômeurs en France », Les Temps modernes, 600, juillet-aôut 1998, p. 134.
75. « Charles, pionnier des chômeurs en colère », Le Journal du dimanche, 4 janvier 199.
76. O. Pianitski, « Quelques problèmes urgents », Bureau d'éditions, 1931, p. 5.
77. Cf. P. Bourdieu, « La délégation et le fétichisme politique », dans Choses dites, Paris, Minuit, 1987. Et aussi, à propos du champ politique, D. Gaxie et al., Le social transfiguré, Paris, PUF, 1990.
78. Cf., par exemple, le MNCP qui souligne fortement « les chômeurs n'ont pas les moyens de défendre seuls les structures capables de défendre leurs droits et d'être aussi, à part entière, citoyens... l'indépendance et l'autonomie du MNCP est parfois dure à vivre car nous n'avons pas de "grand- frère" (comme la CGT pour les comités de chômeurs, ndla.) pour nous aider, nous financer et nous manipuler », Rapport d'orientation du MNCP, cité, p. 12.
79. P. Bagguley, From Protest to Acquiescence?, op. cit., p. 46.
80. M. Offerlé, Sociologie des groupes d'intérêt, Paris, Montchrestien, 1998, p. 55.
81. Cf. P. Champagne, « Le traitement médiatique des malaises sociaux », Actes de la recherche en sciences sociales, 90, 1991, p. 64-75.
82. C. Tilly, La France conteste. De 1600 à nos jours, Paris, Fayard, 1986.
83. W. Hannington, A Short History of Unemployed, op. cit., p. 29.
84. Cf. D. Tartakowsky, « Syndicats et mobilisations de chômeurs dans les années trente », Cahiers de Ressy, 3-4, juin 2000, p. 16-21.
85. C. Aguiton, C. Levy, « Les chômeurs desserrent l'étau », Le Monde diplomatique, février 1998.
86. C. Aguiton, « Le Mouvement des chômeurs en France », art. cité, p. 136.
87. Ibid., p. 139.
88. J.-F. Desanti (CGT) fait à ce titre remarquer : « Ce qui nous différencie des associations investies sur ce terrain [les chômeurs], c'est que nous ne voulons pas qu'ils restent au chômage, ou, quand d'autres gèrent le chômage, nous nous luttons pour l'emploi... Dès lors comment pérenniser la syndicalisation des chômeurs sans être confrontés à une contradiction apparemment insurmontable? », cité dans R. Dethyre, « L'APEIS a dix ans de réflexion », art. cité, p. 22.
89. Pour une analyse plus détaillée de la construction médiatique du mouvement des chômeurs, cf. E. Pierru, « Le mouvement des chômeurs au prisme médiatique. Quelques remarques sur les relations problématiques entre les mobilisations de chômeurs et les médias », Cahiers de Ressy, 3-4, juin 2000, p. 58-64.
90. P. Champagne, « La manifestation », Actes de la recherche en sciences sociales, 52-53, 1990, p. 33.
91. e Congrès de l'Association française de science politique, Rennes, septembre 1999.
92. Le Lundi au soleil, op. cit., p. 22.
93. Atteinte pendant la période s'étalant du 5 au 22 janvier 1998.
94. S. Tarrow, Power in Movement, op. cit.
95. Cf., par exemple, O. Fillieule, Stratégies de la rue, Paris, Presses de Sciences Po, 1997 et, pour un point de vue inverse, J. Siméant, La cause des sans-papiers, op. cit.
96. Le Figaro, 7 janvier 1998.
97. Les échos, 6 janvier 1998.
98. L'Express, 8 janvier 1998.
99. Nous empruntons l'expression à G. Mauger, « Générations de militants », Pour, 166, juin 2000.
100. P. Bagguley, From Protest to Acquiescence?, op. cit., p. 64-68.
101. e éd. : 1986), p. 214.
102. Cf. cependant le numéro de l Revue française de science politique sur les « Devenirs militants », 51 (1-2), février-avril 2001.
103. re éd. : 1895).
104. S. Barnes, M. Kaase (eds), Political Action. Mass Participation in Five Western Democracies, Beverly Hills, Sage, 1979, p. 65. Nous soulignons.
105. G. Michelat, « Sur l'utilisation de l'entretien non directif en sociologie », Revue française de sociologie, 16, 1975, p. 233.
106. B. Lahire, L'homme pluriel. Les ressorts de l'action, Paris, Nathan, 1998, p. 233.
107. Bien sûr, il existe un certain nombre de travaux comparatifs dans ce domaine mais ils portent le plus souvent sur des mobilisations différentes - cf., par exemple, H. Kitschelt, « Political Opportunity Structure and Political Protest : Anti-Nuclear Movements in Four Democracies », British Journal of Political Science, 16, 1986, p. 57-85 -, inscrites dans des cultures différentes - cf., par exemple, B. Klandermans, H. Kriesi, S. Tarrow, From Structure to Action : Comparing Social Movements Research across Cultures, Greenwich, JAI, 1988 -, ou des moments différents - cf. notamment C. Tilly, La France conteste. op. cit., ou D. Tartakowsky, Les manifestations de rue en France. 1918-1968, Paris, Publications de la Sorbonne, 1997. En revanche, il n'existe guère de travaux (portant sur une mobilisation) qui se livrent à une comparaison entre individus mobilisés et individus non mobilisés. Cf. néanmoins deux études dans lesquelles les auteurs s'intéressent aux non-mobilisés : B. Klandermans, D. Oegema, « Potentials, Networks, Motivations, and Barriers : Steps towards Participation in Social Movements », American Sociological Review, 52, août 1987, p. 519-531 et D. McAdam, Freedom Summer, Oxford, Oxford University Press, 1988. Encore ces deux études ne s'intéressent-elles qu'aux défections et non aux individus qui n'ont à aucun moment été en lien avec le mouvement.
108. 34 entretiens semi-directifs ont été réalisés pour cette recherche. Ces entretiens s'articulaient autour de cinq grands thèmes : le vécu du chômage, le rapport au travail, l'entrée en contact avec le mouvement, le bilan tiré de la mobilisation, et enfin le rapport au politique et plus particulièrement au militantisme. Pour une présentation plus détaillée de l'enquête et pour de larges extraits de ces entretiens, cf. S. Maurer, Les chômeurs en action (décembre 1997-mars 1998). Mobilisation collective et ressources compensatoires, Paris, L'Harmattan, 2001.
109. B. Lahire, op. cit., p. 69.
110. e éd. : 1981), p. 99-162.
111. Ibid., p. 163.
112. V. Cohen, « Logiques d'affiliation et processus d'insertion au sein d'AC ! », Communication au colloque « Chômage et action collective », mars 1999, ronéo, p. 2.
113. Nous n'entendons pas ici ce terme au sens d'errance physique. Il s'agit bien plus de qualifier ainsi un état psychique de flottement et parfois d'incohérence. Déstructuration du récit lors des entretiens, prise de notes frénétique et permanente, dialogue intérieur continu exprimé à voix haute : tous ces gestes et attitudes mettent en évidence un état altéré qu'il est nécessaire de ne pas taire. Il n'est pas question de jugement, les incohérences du discours ayant ici un statut égal aux cohérences, et le signaler ici ne change rien au statut accordé à la parole de ces sans-emploi. Simplement, cela permet de mieux comprendre qui ils sont et quels peuvent être leurs modes de mobilisation.
114. H. Thomas, Vieillesse dépendante et désinsertion politique, Paris, L'Harmattan, 1996.
115. Ibid., p. 156.
116. Ibid.
117. A. Pizzorno, « Sur la rationalité du choix démocratique », dans P. Birnbaum, J. Leca (dir.), Sur l'individualisme, op. cit., p. 353.
118. M. Cezard, « Le chômage et son "halo" », économie et statistique, 193-194, novembre 1986, p. 77-82.
119. Sur la dépendance institutionnelle des bénéficiaires de droits sociaux, cf. V. Dubois, La vie au guichet..., op. cit.
120. Sur les capacités différenciées à penser politiquement sa condition, cf. S. Verba, K. L. Schlozman, Injury to Insult..., op. cit.
121. Cf. notamment les analyses de A. Touraine, Production de la société, Paris, Le Seuil, 1973, ou de B. Klandermans, The Social Psychology of Protest, Oxford/Cambridge, Blackwell, 1997, ou encore de W. Gamson, Talking Politics, Cambridge, Cambridge University Press, 1992.
122. A. Touraine, op. cit., p. 363.
123. A. Hirschman, Bonheur privé, action publique, Paris, Fayard, 1983.
124. S. Paugam, La disqualification sociale. Essai sur la nouvelle pauvreté, Paris, PUF, 1991.
125. Cf. sur ce point, pour AC !, V. Cohen, « Logiques d'affiliation et processus d'insertion au sein d'AC ! », cité, p. 8.
126. Pour une proposition convaincante d'opérationnalisation des concepts de prédiposition, de situation d'activation et de contexte pertinent, cf. B. Lahire, L'homme pluriel..., op. cit.
127. Ibid., p. 60.
128. O. Fillieule, « Contribution à une théorie compréhensive de la manifestation : les formes et les déterminants de l'action manifestante dans la France des années quatre-vingt », thèse pour le doctorat de science politique, Institut d'études politiques de Paris, 1994, p. 23.
129. G. Mauger, « Générations de militants », art. cité, p. 39.
130. Nous empruntons l'expression à J. Siméant, La cause des sans-papiers, op. cit.