The ambiguities of french parties democratization (PS, RPR, UMP);Ambiguïtés de la démocratisation partisane en france (ps, rpr, ump)

Revue Francaise de Science Politique

Volumn 53, Issue 5, 2003, Pages 761-790

  Olivier, Laurent ^a  

^a UNIVERSITÉ DE LORRAINE   (France)

Author keywords

[No Author keywords available]

Indexed keywords

EID: 33444465547     PISSN: 00352950     EISSN: None     Source Type: Journal    
DOI: 10.3917/rfsp.535.0761     Document Type: Article

References (142)

1. R. Katz, P. Mair, « Changing Models of Party Organization and Party Democracy: The Emergence of the Cartel Party », Party Politics, 1, 1995.
2. M. Sadoun, De la démocratiefrançaise, essai surc le socialisme, Paris, Gallimard, 1993, p. 48-49.
3. J.-M. Donegani, M. Sadoun, La démocratie imparfaite, Paris, Gallimard, 1994 (coll.: « Folio »).
4. Après le premier type de démocratie, le parlementarisme, la « démocratie de partis » est caractérisée, entre autres, par une fidélité à un parti, expression d'une appartenance de classe, une offre électorale proposée par un appareil, une expression de 1'opinion liée au clivage partisan, une discussion au sein du parti, le néo-corporatisme. La démocratie du public se caracté-rise par une personnalisation du choix électoral, une volatilité électorale, les canaux de l'opinion publique n'y sont pas structurellement liés aux partis, le clivage d'opinion se forme à partir des préférences de l'individu, non à partir de sa préférence partisane. B. Manin, Principes du gouvernement représentatif, Paris, Flammarion, 2000 (coll.: « Champs »).
5. Le terme est entendu ici comme une conception visant à faire « de chaque individu, audelà de ses déterminations biologiques, sociales et culturelles, un citoyen appelé à s'exprimer et à agir à l'intérieur d'un espace public de délibération et de décision ». J. Baudouin, « Dynamique démocratique et intégration républicaine », dans M. Sadoun (dir.), La démocratie en France, Paris, Gallimard, tome 1, 2000, p. 334. On peut rapporter cette vision de l'individu abstrait de ses caractéristiques particulières à la « citoyenneté partisane ».
6. P. Ignazi, « Le pouvoir du parti politique », dans R Dreyfus (dir.), Nouveaux partis, nouveaux enjeux, Paris, Publications de la Sorbonne, 2000, p. 61.
7. L. Blondiaux, Y. Sintomer, « L'impératif délibératif », Politix, 57, 2002, p. 17-35.
8. Selon les auteurs, émerge « une nouvelle grammaire de l'action publique », qui semble imposer, dans l'action publique, de nouveaux modes de consultation de base (commissions de consultations, jury de citoyens, comités des sages, etc.). La démocratie délibérative devient ainsi, selon B. Manin, une forme d'idéologie (entretien avec L. Blondiaux, Politix, 57, p. 43).
9. J. Habermas, Droit et démocratie, Paris, Gallimard, 1997, p. 311. Cf. aussi Y. Sintomer, La démocratie impossible, Paris, La Découverte, 1999, p. 303.
10. La motion Hollande annonçait un « congrès fondateur », la motion NPS et la motion D réclamaient un « congrès constituant ».
11. Il ne s'agitpas ici de rendre compte des « systèmes de coopération » visant à conquérir le maximum de poste. Cf. notamment R Haegel, qui teste l'approche de J. Schlesinger sur la refondation des partis de droite (R Haegel, « Paire l'Union. La refondation des partis de droite après les élections de 2002 », Revue française de science politique, 52 (5-6), octobredécembre 2002, p. 563).
12. Les sources sont complétées par une exploitation partielle et illustrative de 41 entretiens recueillis en 2002 auprès de 26 adherents PS et 15 adhérents RPR (Meurthe-et-Moselle, Vosges). Ce nomadisme méthodologique nous permet d'appréhender l'hétérogénéité de la démocratic partisane à travers le prisme des dichotomies classiques: local/national, base/élite, norme/pratique, implicite/explicite, émission/ réception du discours.
13. M. Barthelemy, Associations: un nouvel âge de la participation?, Paris, Presses de Sciences Po, 2000, p. 144.
14. J.-M. Donegani, M. Sadoun, « Altérités et altérations du libéralisme », dans B. Badie, M. Sadoun (dir.), L'Autre, Paris, Presses de Sciences Po, 1996, p. 131.
15. P. Ignazi, cité, p. 68.
16. Selon I. Budge, et à la différence de B. Manin, la généralisation de la démocratie directe serait une suite logique de l'universalisation du scrutin. Il considère entre autres que ses obstacles originels-immaturité et incompétence politique des citoyens, infaisabilité physique et technologique-seraient levés, notamment grâce à une maturation politique des citoyens, aux progrès de l'informatique, dans un contexte de crise de la représentation et avec la participation des partis politiques. Cf. L. Morel, « Vers une démocratie directe partisane? », Revue française de sciences politiques, 50 (4-5), août-octobre 2000, p. 765-778 (à propos de l'ouvrage de I. Budge, The New Challenge of Direct Democracy, Cambridge, Polity Press, 1996).
17. R. Katz, P. Mair, art. cité, p. 21.
18. M. Sadoun, De la démocratic française..., op. cit., p. 237. C'était aussi une façon de récuser la notion de leadership.
19. Il en est de même pour les secrétaires de section et les premiers secrétaires fédéraux. En revanche, le conseil national et les conseils fédéraux sont composés de membres élus aux congrès (national et fédéraux).
20. Sur proposition du Premier secrétaire, du bureau national, de 35 fédérations ou à la demanded'aumoins 15 % d'adhérents. La motion « Pour un Nouveau parti socialiste » voulait aller plus loin, en proposant une « pétition d'initiative militante » signée par 5 000 militants.
21. er fevrier 1998 prévoyaient une élection du comité politique au lieu de la nomination du conseil national. Les mandataires des fédérations aux assises étaient élus et non plus nommés par les secrétaires. Si les secrétaires départementaux restaient nommés, les présidents départementaux, qui voyaient leurs compétences accrues, étaient elus par les adhérents.
22. Cf. sur ce point R Haegel, C. Püst, N. Sauger, « Les transformations de la démocratic dans et par les partis: l'exemple de l'UDF et du RPR », dans P. Perrineau (dir.), Le désenchantement démocratique, La Tour d'Aigues, éditions de 1'Aube, 2003, p. 107-129.
23. P. Oilier, membre RPR de la commission des statuts de la future UMP, Le Monde, 4 septembre 2002.
24. Selon le modèle de la Cinquième République, le secrétaire général du RPR, sorte de Premier ministre du président, reste nommé, comme les secrétaires départementaux, mais le président du comité départemental et le secrétaire de circonscription sont élus. Pour l'UMP, le principe reste le même: un président élu, un secrétaire nommé.
25. Pour élire le président de l'UMP, approuver les statuts et choisir le nom du mouvement.
26. M. Ghazli, 0, 8 %; B. Freytag, 1, 7 %; R. Kaci, 3, 2 %; N. Dupont-Aignan, 14, 9 %; A. Juppé, 79, 42 %.
27. R. Katz, P. Mair, art. cité, p. 21. Cependant, N. Dupont-Aignan, de l'UMP, reprochait à ce type de scrutin d'enlever potentiellement son caractère individuel et secret, notamment lorsqu'il est organisé dans des cybercafés.
28. Le PS va même, ce qui révèle la prégnance d'appartenances secondaires ou partielles, jusqu'à interdire les votes par procuration.
29. P. Seyd, « New Parties, New Politics », Party Politics, 3, 1999, p. 385.
30. Entretien avec L. Jospin, Le Monde, samedi 28 Janvier 1995.
31. « Appel a la raison » de 8 membres du Conseil national du PS pour éviter les « luttes masquées qui ne visent qu'à contrôler l'appareil sans se soucier du réel enjeu », Le Monde, 23 Janvier 1995.
32. « J'aurais souhaité qu'il y ait plusieurs candidats, un débat d'idées, un pluralisme, même pour les présidentielles. »
33. Profession politique, 25 septembre 2002.
34. er novembre 2002.
35. M. Sadoun, De la démocratiefrançaise..., op. cit., p. 237.
36. Le courant Nouveau monde dénonce pourtant le déclin de la proportionnelle dans les élections internes.
37. Il participera à la constitution du nouveau courant « Nouveau parti socialiste », Le Monde, 20 août 2002.
38. 15 décembre 2002, à Montreuil.
39. Pour une analyse détaillée, cf. B. Dolez, A. Laurent, « Quand les militants du RPR élisent leur président », Revue française de sciencepolitique, 50 (1), février 2000, p. 125-146.
40. Du fait d'une prise en compte quasi mécanique, voire surévaluée, des effectifs des anciens partis ayant rejoint l'UMP, le nombre réel des adhérents serait plus proche, selon l'entourage d'A. Juppé, de 120 000, voire 90 000, que des 164 000 annoncés.
41. A contrario, dans la fédération du Pas-de-Calais oil l'enjeu de pouvoir, notamment sur le plan local, était faible, à la différence de la fédération du Nord, la participation n'a été que de 58, 7 %.
42. J. Ion La fin des militants?, Paris, éditions de 1'Atelier, 1997, p. 71.
43. Si les présidents départementaux sont en effet élus indirectement par les adhérents, les secrétaires départementaux sont nommés sur proposition du président de l'UMP.
44. D. Boy, « Les nouveaux modes de délibération », dans P. Perrineau (dir.), Le désenchantement démocratique, op. cit., p. 291-307.
45. Si « on vote tout le temps », dit une adhérente socialiste, « en fait, c'est pas vraiment des décisions, mais des suggestions, avec le système des amendements. » 73 %, des adhérents estimaient, en 1998, que les dirigeants du parti n'étaient pas attentifs à eux (D. Boy, R Platone, H. Rey, R Subileau, C. Ysmal, C'était la Gauche plurielle, Paris, Presses de Sciences Po, 2003, p. 78).
46. La motion Nouveau monde du congrès de Dijon a d'ailleurs stigmatisé une restriction du droit d' amendement, limité à une exigence de « compatibilité » avec le texte auquel il se rapporte.
47. L'article 4 des statuts de l'UMP prévoit que les adhérents sont « consultés » sur ces investitures, sans mentionner expressément une désignation au suffrage universel partisan. Le 14 mai 2003, le président de l'UMP affirmait que les statuts ne prévoyaient pas de consultation des adhérents pour le choix des têtes de liste.
48. R Haegel, « ÁG la recherche de la densité des phénomènes organisationnels: l'exemple du RPR », dans D. Andolfatto, R Greffet, L. Olivier (dir.), Les partis politiques, quelle perspective?, Paris, L'Harmattan, 2001, p. 88.
49. « Au PS, dit un responsable des jeunes au RPR, c'est fantastique ce qu'ils arrivent à faire. En 95, ce sont les militants qui désignent leur candidat à la présidentielle, c'est-à-dire Jospin au lieu d'Emmanuelli, ce dernier se range à tout ça et tout le PS se range derrière Jospin. Ils ont peut-être une mentalité plus propice au débat, à la réflexion, au respect d'une majorité qui se dégage. »
50. Selon la secrétaire fédérale de Meurthe-et-Moselle, L. Demonet, entretien, 5 novembre 2002.
51. P. Rosanvallon, Le peuple introuvable, histoire de la représentation démocratique en France, Paris, Gallimard, 1998, p. 185-186.
52. Selon un nouveau militant, avec 1'afflux de nouveaux adhérents (15 000 en septembre, selon le PS) après la défaite des législatives, certaines sections ont freiné les nouvelles adhé-sions pour éviter de fragiliser la majorité au congrès (Le Monde, 2 septembre 2002).
53. Au congrès de Grenoble de 2002, 80 contributions ont débouché sur trois motions. ÁG celui de Dijon, 181 contributions ont inspiré 5 motions.
54. ÁG l'instar de ce militant socialiste conscient que l'« on a plus de chance de siéger au conseil fédéral si on appartient à une motion minoritaire, alors qu'on a plus de poids si on appartient à la motion majoritaire ». Il reste que ces appartenances ne sont pas toujours discriminantes, comme le dit ce secrétaire de tendance majoritaire d'une section acquise à la Gauche socialiste.
55. Intervention de Denise Cacheux, « Rencontres militantes » du 23 novembre 2002, Lomme.
56. Autre exemple, en Meurthe-et-Moselle, à Vandceuvre, le secrétaire de section avait fait adhérer en bloc 80 personnes à son courant, pour modifier le rapport de force du congrès fédéral. Cette adhésion collective de fait est considérée par la secrétaire fédérale comme une forme d'« entrisme » dans la fédÁeration. Entretien, cité.
57. Ce courant dispose même parfois au niveau local de sa propre trésorerie, comme en Meurthe-et-Moselle.
58. Septembre 2002. Elle a cependant débouché sur une « dissidence » de J. Dray, qui a rejoint les rénovateurs du courant Nouveau parti socialiste, avant d'intégrer la motion Hollande.
59. Nouvelle école socialiste, créée en 1988.
60. E Haegel, « Faire l'union. Larefondation des partis de droite après les élections de 2002 », art. cité, p. 573.
61. Candidat face à A. Juppé au congrés fondateur de l'UMP, il estime pourtant que la direction provisoire ne lui a pas assuré matériellement les conditions optimales pour se pré-senter (difficulté d'obtenir un bureau, des salles de réunion ou l'impression de professions de foi).
62. J.-L. Debré aux assises du RPR, 21 septembre 2002.
63. R Fillon, Le Monde, 4 novembre 2002.
64. On retrouve ici la métaphore scénique, transposée à l'univers partisan, exprimée par Goffman distinguant région antérieure et région postérieure (E. Goffman, La mise en scène de la vie quotidienne. 1. La présentation de soi, Paris, Minuit, 1983, p. 110).
65. Ainsi, lors du congrès fédéral de Meurthe-et-Moselle en 2000, des petits sous-groupes de la majorité sont formés pour se répartir les postes de la direction et du conseil fédé ral.
66. Selon un militant PS de Meurthe-et-Moselle interviewé en 2002, l'ancien courant fabiusien se réunit trois fois par an.
67. Parfois autour d'enjeux locaux, comme à Lille entre les proches de P. Mauroy et ceux de M. Aubry.
68. R Haegel, « ÁG la recherche de la densité des phénomènes organisationnels: l'exemple du RPR », cité.
69. Comme en Meurthe-et-Moselle. Ces rivalriés locales se sont reproduces au sein de l'UMP, notamment lors de la désignation des secrétaires et de 1'élection des présidents départementaux, en mars 2003 (Paris, Isère, etc.).
70. II a flni par démissionner de ses fonctions de délégué des jeunes, car, n'étant pas « dans la ligne » de la direction, il ne s'estimait pas sufflsamment libre, alors que, comme représentant des jeunes, il devait défendre la position de la direction parisienne.
71. L'opposition de ces deux dimensions de l'affrontement est d'ailleurs rarement assumée, comme 1' affirme la motion NPS du congres de Dijon: « Il est démagogique d'opposer la repré-sentation de la base à la représentation des courants. »
72. J.-M. Donegani, M. Sadoun, « Altérités et altérations du libéralisme », cité, p. 129.
73. Cf. les différentes « équations partisanes » relevées par M. Hastings, « Partis politiques et administration du sens », dans D. Andolfatto, R Greffet, L. Olivier (dir), Les partis politiques, quelle perspective?, op. cit., p. 23.
74. J. Ion, op. cit., p. 71.
75. M. Barthélémy, op. cit., p. 247.
76. R Haegel, « ÁG la recherche de la densité des phénomènes organisationnels: l'exemple du RPR », cité, p. 96.
77. Ainsi, selon un responsable des jeunes au RPR, « Des réunions avec les adhérents, on peut faire la même chose avec leurs repréentants [...], si c'est pour donner le sentiment qu'on va tenir compte de 1' avis des militants, ça ne sert pas à grand chose. » Un militant RPR explique qu'au moment de la fronde Pasqua-Seguin, dans sa féderation, la discussion a été bloquée par le secrétaire départemental.
78. « Peut-être que trop de démocratic tuerait l'ordre au sein du parti. » Notons que la proportion d'adhérents socialistes ayant des responsabilités est cependant assez élevée (18 %). Plus du quart a ou a eu un mandat électif (D. Boy, R Platone, H. Rey, R Subileau, C. Ysmal, op. cit., p. 40).
79. Selon l'enquête de 1998 sur les adhérents socialistes, moins les militants ont le sentiment d'être écoutés ou reconnus, plus ils dénoncent le mauvais fonctionnement démocratique du parti (ibid., p. 80).
80. ÁG 1'image de cette adhérente, mère au foyer, qui ne lit pas la littérature du parti, jugée trop complexe et intellectuelle, et qui a renoncé à ses ambitions politiques à cause de l'insuffisance de sa formation.
81. Motion pour un Nouveau parti socialiste, congrès de Dijon, 16-17-18 juin 2003. La demarche du club Régénération s'inscrit dans cette même logique.
82. 40 % des nouveaux adhérents avaient alors moins de 40 ans, 35 % moins de trente ans. Les « adhérents du 22 avril », étude du PS, sur la base de 10 667 adhésions validées, le 24 décembre. En 1998, seuls 5 % des adhérents avaient moins de trente ans. F Subileau, C. Ysmal, H. Rey, « Les adhérents socialistes en 1998 », Cahiers du CEVIPOF, 23, 1999, p. 7.
83. R. Katz, P. Mair, art. cité, p. 21.
84. La motion majoritaire du congrès socialiste de Dijon propose d'ailleurs de rendre possible 1'adhésion directe.
85. « Je suis invité aux consultations et votes internes, dit l'un d'entre eux, mais je ne vais pas à Paris, je pense que je ne serais pas écouté, quand il y a les ténors, comment voulez-vous qu'on vous écoute? »
86. Dans les sections des grandes villes à proportion élevée d'adhérents issus des catégories sociales intellectuelles supérieures (Nancy, Lille-centre), l'intérêt pour les enjeux politiques nationaux, voire internationaux, est plus important.
87. Cf. D. Mouchard, à propos d'AC! , « "Politique délibérative" et logiques de mobilisation », Politix, 57, 2002, p. 133.
88. « Appel aux militants pour la refondation du parti socialiste » lancé le 9 octobre à 1'initiative de M. Dolez (fédération du Nord).
89. Ceux-ci n'ont pas manqué de remarquer que cette fronde contre le niveau national pouvait occulter la contestation locale des secrétaires fédéraux initiateurs, potentiellement accusés des mêmes dérives de confiscation du pouvoir.
90. Cette centralité proclamée de la base, notamment du local, paraît d'autant plus significative que 1'afflux des nouveaux adhérents socialistes peut bouleverser le rapport de forces entre les fédérations. Sur les 10 fédérations ayant le plus recruté (de 25 à 47 % d'augmentation), 6 avaient moins de 650 adhérents (Le Monde, 17 décembre 2002).
91. « Je suis le premier secrétaire fédéral du Nord à ne pas être Lillois », proclame M. Dolez, Douaisien. La démarche pouvait paraître à la fois paradoxale, trop particulariste et stratégique. « Patron » de la seconde et très légitimiste fédération du PS, issu de la majorité, M. Dolez avait demissionné de la direction après être tombé en disgrâce. Il trouvait là un moyen de relancer une fédération de tradition ouvrière en déclin.
92. A. Panebianco, Political Parties: Organisation and Power, Cambridge, Cambridge University Press, 1988.
93. Ainsi, au niveau local, à Tissue du congrès de 2003, les membres du conseil fédéral du Nord se répartissaient en 5 catégories: membres de droit (parlementaires, CN), représentants des motions, des 78 premières sections, des 24 circonscriptions, des MJS.
94. ÁG cet égard, les statuts de l'UMP, prévoyant que les comités départementaux sont composés de deux tiers d'élus et d'un tiers de membres de droit, résultent d'un compromis entre le RPR, d'une part, et les composantes UDF et DL, d'autre part. R Haegel, « Faire l'Union, la refondation des partis de droite », art. cité, p. 570.
95. Rachid Kaci, op. cit.
96. Selon la formule de J.-L. Romero et la critique également formulée par N. Dupont-Aignan.
97. « Ce qu'on ne tolère pas d'un adhérent, déclare un militant, il ne faudrait pas le tolérer non plus d'un élu. »
98. Phase de débat décidée par R Hollande le 29 juin et close le 15 décembre par la réunion nationale des secrétaires fédéraux ou de section.
99. Le texte commence ainsi: « Monsieur le Premier secrétaire, vous pensez bien que j'ai d'abord tenté de vous passer un coup de fil, mais reconnaissez que ce n'est pas très facile de vous j oindre... Je vous le dis franchement de ce que j' ai vu, pour militer dans votre parti, il faut avoir le coeur bien accroché...»
100. 19 252 nouveaux adhérents entre le 21 avril et le 12 décembre 2002, selon le parti socialiste.
101. J. Capdevielle, Modernité du corporatisme, Paris, Presses de Sciences Po, 2001, p. 178.
102. K. Lawson, « Comment les grands partis américains font face aux revendications communautaires et aux intérêts de minorités », dans R Dreyfus (dir.), op. cit., p. 99.
103. Cf. sur cette catégorie de partis, E. Brehier, « Les partis catégoriels et leur devenir », dans R Dreyfus (dir.), op. cit., p. 125.
104. J.-L. Amselle, Vers un multiculturalisme français, Paris, Flammarion, 2000 (coll.: « Champs »), p. 170.
105. R Sawicki, « Les partis politiques comme entreprises culturelles », dans D. Cefaï, Cultures politiques, Paris, PUR 2001, p. 210.
106. Au parti socialiste, à la différence de l'UMP et de l'ex-RPR, les sympathisants sont statutairement reconnus et peuvent participer aux votes, à l'exclusion de ceux relatifs à l'orientation des congrès, la désignation des instances dirigeantes et aux investitures. 5. Questionnaire de 500 000 exemplaires « Paroles de citoyens » (7-15 mars 2003).
107. L. Morel, « Vers une démocratic directe partisane », Revue française de science politique, 50 (4-5), août-octobre 2000, p. 773.
108. J. Ion, op. cit, p. 58.
109. Et même parfois, d'adhésion ponctuelle, àl; 'image de ce nouvel adhérent RPR qui doutait de l'intérêt de cotiser hors période électorate...
110. E. Reynaud, « le militantisme moral », dans H. Mendras (dir.), La sagesse et le désordre, Paris, Gallimard, 1980.
111. En 1998, 35 % des adhérents du PS n'étaient pas syndiqués malgré l'obligation statutaire, d'après F. Subileau, et 87 % des adhérents d'« après le 21 avril » ne le sont pas. Les « adhèrents du 22 avril», étude du PS, sur la base de 10 667 adhésions validées, le 24 décembre.
112. M. Barthélémy, op. cit, p. 80.
113. Entretien avec un responsable permanent au siège du parti, Janvier 2003.
114. « Nous devons nous doter d'une multitude d'organismes associés qui permettraient à des hommes qui ne souhaitent pas dans un premier temps adherer et préfèrent un militantisme thematique ou sectoriel, de militer avec nous pour des causes qui nous sont proches », motion C, congrès de Dijon, 2003.
115. Dont l'activité et 1'influence demeure encore symbolique, selon ses rapports d'activité.
116. Le congrès de Dijon prévoit d'ailleurs une organisation fédérale et régionale des GSE.
117. L'UMP prévoit le statut de personnes morales associées à des associations loi 1901 et un conseil de la société civile.
118. Le congrès socialiste de Dijon rappelle 1'obligation pour les membres du parti d'adhérer à un syndicat et prescrit 1'adhésion à une association.
119. Selon un militant des jeune RPR, la cotisationjeuneva jusqu'à 25 ans, mais on estconsidéré comme jeune jusqu'à 30 ans. Les statuts de l'UMP prévoient une organisation de jeunes de l'Union jusqu'à 1'âge de 30 ans.
120. L'un d'eux suggère de renforcer l'autonomie financière du mouvement grâce à un financement étatique...
121. Ces « boîtes à idées » font appel à des experts ou intellectuels extérieurs au parti, voire parfois de sensibilité différente: avant méme la constitution de sa fondation, la direction des études de l'UMP avait réuni des personnalités d'horizons divers, comme S. Moati, marqué à gauche.
122. Le Monde, 9 juillet 2002.
123. C. Bachelot, « Le rôle des experts au parti socialiste: un obstacle à la démocratisation? », communication de l'atelier « Les partis et la démocratic interne », congrès de 1'Association française de science politique de Lille, 21 septembre 2002.
124. Ainsi, une nébuleuse d'organisations gravite autour du PS: « Socialisme et démocratic » est le courant jospino-rocardien, disposant lui-même de ses relais, notamment le courant «pluriel» des jeunes socialistes; «Démocratie et égalité » est le courant d'H. Emmanuelli; «Régénération », animé par Laurent Bouvet et Laurent Baumel, « Démocratie 2000 », club de François Hollande. Nouveau monde-ex-Gauche socialiste-peut ainsi apparaître, au sein du PS, comme une sorte de parti dans le parti, avec ses propres réseaux, notamment anti-mondialistes, ses pratiques militantes, ses réunions, des modes de fonctionnement relativement autonomes.
125. Un réseau de clubs Nouveau monde est en train de se constituer au niveau local.
126. Sur cette notion, qui suggère l'existence d'un univers socialrelativement autonome, traversé par des logiques propres et dont les différents éléments sont unis par des relations de dépendance mutuelle, cf. L. Mathieu, « Rapport au politique, dimensions cognitives et perspectives pragmatiques dans 1'analyse des mouvements sociaux », Revue française de science politique, 52 (1) février 2002, p. 75-99.
127. C. Pimentel, « Les tendances communautaires des démocraties: quelques enseignements des démocraties consociatives », dans R Dreyfus (dir.), op. cit., p. 158.
128. ÁG propos des militants issus de l'immigration sous-représentés, la motion « Pour un Nouveau parti socialiste » du congrès de Dijon déclare: « Nous devons adopter une politique de discrimination positive à l'égard de ces militants ».
129. J.-L. Amselle, op. cit., p. 171.
130. Rapport de T. Rahmani pour R Hollande, La Provence, 19 septembre 2001.
131. Fayçal Douhanne, Bariza Khiari, Ali Kismoune, « Français d'origine contrôlée », Libé- ration, 23 octobre 2002.
132. Point de vue de A. Boulala et K Hamsa, Le Monde, 26 novembre.
133. Rapport de T. Rahmani, « Les Arabo-musulmans de France face à la politique du PS » (), cité dans La Provence, 19 septembre 2001.
134. M. Boutih a ensuite été désigné secrétaire national. Cette promotion politique, en suscitant une scission de SOS-Racisme, a rappelé que les liens entre SOS-Racisme et le PS demeurait assez étroit, puisque le successeur du président de l'organisation anti-raciste, D. Soppo, est lui-même un ex-dirigeant des MJS.
135. Rachid Kaci, Mourad Ghazli.
136. Il n'a d'ailleurs pas été convié à un forum sur la famille et a retiré sa candidature à 1'élection municipale, faute de soutien de P. Séguin.
137. On notera que, dans d'autres partis européens, notamment au Labour britannique, de tels groupes existent.
138. Annonce confirmée lors du congrès fondateur. Ce courant prendra en charge notamment les revendications des homosexuels (lutte contre le sida, homophobie), mais aussi la question de la prostitution.
139. L'UMP a également intégré, au titre de personnes morales associées prévues dans son statut, 1'association d'homosexuels Gay Lib, affiliée à l'ancien parti Démocratic libérale.
140. R. Gunther, L. Diamond, « Species of Political Parties, a New Typology », Party Politics, 9, 2003, p 167-199.
141. D. Reynié, « La crise démocratique de l'obéissance », dans P. Perrineau (dir.), Le désenchantement démocratique, op. cit., p. 37-65.
142. P. Perrineau, « Les renouveaux de Faction politique », Vingtième siècle, 60, octobredécembre 1998, p. 114.