La politique française à l'égard de la migration Algérienne : Le poids de la colonisation

Mouvement Social

Volumn 188, Issue , 1999, Pages 77-87

  Témime, Émile ^a  

^a NONE

Author keywords

[No Author keywords available]

Indexed keywords

EID: 0033163840     PISSN: 00272671     EISSN: None     Source Type: Journal    
DOI: 10.2307/3779958     Document Type: Article

References (47)

1. Le terme d'« indigène sujet ou protégé français », par opposition aux « Européens », est couramment employé, notamment dans les instructions établies pour le recensement des populations.
2. Tous les auteurs font mention des marchands de bestiaux ou des domestiques qui passent la Méditerranée. Leur nombre est insignifiant, et la plupart ne restent pas. Le cas des juifs francisés par le décret Crémieux doit évidemment être mis à part.
3. La population algérienne aurait plus que doublé entre 1871 et 1911. Le recensement fait état en 1911 de plus de 4 740 000 habitants. Mais on sait combien ces chiffres sont incertains.
4. e siècle, et qui trouvent leur prolongement naturel dans l'idéologie d'Action Française.
5. e éd. revue, Paris, Éd. Entente, 1984, p. 43.
6. Le chiffre a donné lieu à controverse, et nous n'avons pas les moyens de le justifier absolument. Nous nous contenterons d'indiquer, en dépit de l'abondance des statistiques officielles, des ordres de grandeur.
7. Avec, cependant, l'amorce d'un mouvement en provenance des hautes plaines.
8. Promulguée le 15 juillet 1914, donc avant le début des hostilités.
9. Le motif allégué, très officiellement, est que les nouveaux migrants peuvent représenter une source d'insécurité.
10. Pour apprécier la décision du gouvernement de Front Populaire de revenir au principe de libre circulation des indigènes algériens, il faut avoir en tête les pressions qui s'exercent, en ces années difficiles, pour renforcer le contrôle et la surveillance des Algériens en métropole. Quelques mois plus tard seulement, le principe du cautionnement sera rétabli. On commence à faire marche arrière.
11. Texte cité par J.-C. BONNET, Les pouvoirs publics français et l'immigration entre les deux guerres, Lyon, Presses de l'Université Lyon II, 1976, p. 121.
12. C'est bien en France, en tout cas, qu'est né réellement le premier mouvement nationaliste d'inspiration populaire, l'Étoile Nord-Africaine. Cf. B. STORA, « L'union des syndicats de travailleurs algériens U.S.T.A. : la brève existence du syndicat messaliste », Le Mouvement Social, no 116, 1981, p. 95-122.
13. Ce qui suffit sans doute à expliquer le maintien de la dominante kabyle.
14. Il est à noter que, pendant la guerre de 1914-1918, un certain nombre de requis ont été affectés dans les campagnes françaises.
15. G. MASSARD-GUILBAUD cite notamment un courrier de Michelin, daté de 1924, faisant état de la gêne provoquée par l'absence momentanée de son personnel algérien (Des Algériens à Lyon, Paris, L'Harmattan, 1995, p. 98).
16. L'expression, on le sait, n'est pas employée avant la Seconde Guerre mondiale.
17. D'autres services similaires seront créés par la suite à Marseille, à Lyon, à Lille, etc., en fonction du nombre de travailleurs nord-africains qui s'y sont fixés.
18. Les documents d'archives, à la fin des années 1930, font état des conditions lamentables dans lesquelles se trouvent nombre de ces immigrés sans ressources, cherchant à regagner leur pays.
19. Jusqu'à l'automne 1942, le gouvernement de Vichy a continué à recruter des travailleurs en Algérie (et au Maroc).
20. Sans parler des quelque 20 000 hommes enrôlés en France même dans « l'organisation Todt ».
21. Les immigrés algériens doivent d'ailleurs se procurer, à leur entrée sur le territoire français, une carte d'identité, délivrée par la préfecture du lieu d'arrivée (généralement celle des Bouches-du-Rhône).
22. Le plus connu de ces centres est celui du Grand Arénas, situé au sud de la ville, où se trouvent encore rassemblés, pendant des années, les juifs en instance de départ pour Israël.
23. D'où le caractère de mobilité que l'on attribue fréquemment à la main-d'œuvre algérienne.
24. Il suffit de se reporter aux archives préfectorales. Les circulaires ministérielles font une exception pour les « spécialistes », que l'Algérie n'est pas en état de fournir.
25. Surtout, il est vrai, à partir de la péninsule ibérique (Espagne, puis Portugal). Il convient de rappeler que d'autres pays que la France reçoivent alors une quantité appréciable de migrants, mais pas en provenance d'Algérie...
26. C'est la dernière en date de l'époque coloniale, et elle est aussi peu connue que les autres en France même. Cf. toutefois « Une migration de la faim : Nord-Africains en France », L'Observateur, 23 juillet 1953.
27. Encore faut-il admettre qu'il n'y a pas de migration « univoque ». Tous les immigrés algériens ne sont pas manœuvres dans le bâtiment ou O.S. chez Renault.
28. On compte tout de même plus de 6 000 familles algériennes installées en France en 1954 (nous ne prenons pas en compte les unions « mixtes »).
29. Ils devraient notamment aider les immigrés algériens, souvent illettrés, à remplir les formalités administratives qui leur sont imposées à leur arrivée.
30. Association d'aide aux travailleurs d'outre-mer. Cette dénomination ne doit pas faire illusion. L'association s'occupe pour l'essentiel des travailleurs algériens.
31. Nous reprenons ici l'expression utilisée par A. SAYAD dans « Le foyer des sans-famille », article repris in L'immigration ou les paradoxes de l'altérité, Bruxelles, De Boeck, 1991.
32. Dont l'expression la plus connue est la très violente répression policière contre les manifestants algériens en octobre 1961.
33. Il leur suffit en effet d'être munis d'une carte d'identité.
34. Ce qui signifie, en clair, qu'ils ne sont pas soumis à l'ordonnance de 1945 qui régit le statut des étrangers en France.
35. Certificats « de dix ans » pour les Algériens entrés en France avant 1966 ; « de cinq ans » pour ceux qui sont arrivés après cette date.
36. Entre 1974 et 1981, c'est plus de 50 000 Algériens qui sont touchés, directement ou indirectement, par la crise du B.T.P. Il est vrai que l'embauche reprend quelque peu par la suite ; mais la demande s'est tout de même sensiblement ralentie.
37. Notamment par le ministre Stoleru, qui préconise un départ massif des travailleurs immigrés.
38. J. COSTA-LASCOUX, « La nationalité des enfants d'Algérie en France », in J. COSTA-LACOUX et E. TÉMIME (dir.), Les Algériens en France, Paris, Éditions du C.N.R.S., 1985, p. 348.
39. Ibid., p. 352.
40. Dont les deux tiers sont nés en France. Et elle va naturellement augmenter dans les années suivantes.
41. A. GILLETTE et A. SAYAD, L'immigration algérienne en France, op. cit., p. 109.
42. Ibid., p. 112.
43. L'expression a été créée pour eux, et pas forcément par eux. « Quant à l'appellation jeune de seconde génération c'est celle que je refuse le plus. Pourquoi les Arabes sont-ils les seuls immigrés auxquels on donne un numéro ? » Cf. BOUZID, La Marche, Paris, Sindbad, 1984.
44. Très volontairement, nous avons négligé de parler ici « de la condition de l'Islam de l'immigré algérien ». Il va de soi qu'elle est importante (l'expression de Français musulman appliquée aux harkis suffirait à le rappeler) ; mais l'Islam n'est pas seulement algérien, et la question de l'Islam en France devrait être traitée, nous semble-t-il, dans sa globalité.
45. Les Algériens en France, op. cit., p. 340.
46. J. COSTA-LASCOUX, « La nationalité... », art. cit., p. 361. Cf. aussi J. SIMON, L'immigration algérienne en France : histoire d'un centenaire, Paris, F.E.N., 1999.
47. J. COSTA-LASCOUX, « La nationalité... », art. cit., p. 361. Cf. aussi J. SIMON, L'immigration algérienne en France : histoire d'un centenaire, Paris, F.E.N., 1999.