Enculturation and socio-cultural change. Missiological options and anthropological models;Inculturation et changement socio-culturel. Options missiologiques et modèles anthropologiques

Ephemerides Theologicae Lovanienses

Volumn 74, Issue 1, 1998, Pages 45-77

  Neckebrouck, Valeer ^a  

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EID: 0002244303     PISSN: 00139513     EISSN: 17831423     Source Type: Journal    
DOI: 10.2143/etl.74.1.504788     Document Type: Review

References (79)

1. G. GREENE, The Human Factor, Harmondsworth, 1978, p. 122.
2. Je ramasse ici en une phrase une analyse plus détaillée, faite il y a bientôt trente ans, des caractéristiques essentielles des modifications et des mutations vécues par notre époque: V. NECKEBROUCK, L'Afrique Noire et la crise religieuse de l'Occident, Tabora, 1971, p. 7-22.
3. Pour une bonne présentation de la théorie de la convergence, voir D. BELL, The Coming of Post-Industrial Society, New York, 1973.
4. Voir E. TERRAY, Le marxisme devant les sociétés primitives, Paris, 1969;
5. R. MAKARIUS, Présentation, dans L.H. MORGAN, La société archaïque, Paris, 1971;
6. M. PANOFF, Ethnologie: le deuxième souffle, Paris, 1977, p. 69-70. On remarquera qu'en présentant la pensée évolutionniste, nous nous référons de préférence à des sources bibliographiques plutôt datées. Cette procédure se justifie pour la simple raison que c'est au dix-neuvième et au cours de la première partie du vingtième siècle que cette pensée a trouvé son expression classique. Il ne faut donc point en déduire que la perspective évolutionniste classique aurait aujourd'hui disparue de la scène et n'informerait plus guère la mentalité contemporaine.
7. Au contraire, comme l'écrit avec raison G.W. STOCKING, Victorian Anthropology, New York - Toronto, 1987: «From the point of view of the general reading public, the discipline (anthropology) has never lost its evolutionary aura, and there are important currents of popularizing anthropological literature which still sustain this image» (p. 327). «It seems unlikely . that classical evolutionism itself will soon be reduced to merely historical significance» (p. 329).
8. Même si cette terminologie est loin d'être pratiquée par tous les auteurs. Par exemple, certains, au lieu d'évolution et de changement, préfèrent parler d'évolution générale et d'évolution spécifique. Voir M.D. SAHLINS, Evolution: Specific and General, dans M.D. SAHLTNS - E.R. SERVICE (éds.), Evolution and Culture, Ann Arbor, 1960, p. 12-44.
9. G. ROCHER, Introduction à la sociologie générale. Vol. III. Le changement social, Paris, 1968, p. 17.
10. Ce n'est pas seulement au dix-huitième siècle, aux Français Lafitau, Turgot, Rousseau et Condorcet, aux Écossais Ferguson et Robertson, qu'il faudrait remonter, mais encore au seizième siècle, aux Espagnols Vitoria, Las Casas, Acosta, et peut-être bien au-delà. En effet, selon R.A. NISBET, Social Change and History: Aspects of the Western Theory of Development, Oxford, 1969, une parenté profonde et une continuité directe existeraient entre les affirmations essentielles de l'évolutionnisme et un thème central et récurrent dans l'histoire des idées européennes au moins depuis Héraclite, notamment la métaphore de la croissance organique.
11. A. COMTE, Système de politique positive ou Traité de sociologie instituant la Religion de l'Humanité, Paris, 1854, parle de «simples inégalités de vitesse».
12. Rappelons que nous n'entrons pas ici dans les divergences d'opinion existant au sein de l'école évolutionniste. L'argumentation évolutionniste au sujet du système matrimonial, que nous offrons en exemple, était loin d'être acceptée par tous les théoriciens de l'école. Aussi n'est-elle pas donnée ici pour illustrer leur unanimité sur un point particulier, mais seulement pour faire ressortir le type de raisonnement auquel ils ont recours dans l'élaboration de leurs reconstructions historiques. Du reste, la pensée de J.F. McLennan lui-même, auquel nous empruntons l'exemple en question, n'est pas demeurée constante sur ce point précis. Cf. J.F. MCLENNAN, Primitive Marriage, Edinburgh, 1865;
13. M. HARRIS, The Rise of Anthropological Theory: A History of Theories of Culture, London, 1969, p. 181;
14. R. LOWIE, Histoire de l'ethnologie classique des origines à la deuxième guerre mondiale, Paris, 1971, p. 56;
15. A. DE WAAL MALEFIJT, Beelden van de mens. Geschiedenis van de culturele antropologie, Baarn, 1975, p. 91;
16. J.J. HONIGMANN, The Development of Anthropological Ideas, Homewood, 1976, p. 117-118;
17. H. CLAESSEN - P. KLOOS, Evolutie en evolutionisme, Assen - Amsterdam, 1978, p. 19.
18. A. KUPER, The Invention of Primitive Society: Transformations of an Illusion, London - New York, 1988, p. 66;
19. M. D'HERTEFELT, Anthropologie culturelle. Évolution - Histoire - Structure - Fonction, Liège, 1991, p. 38.
20. A. FERGUSON, An Essay on the History of Civil Society, Edinburgh, 1966 (1767), p. 80. Si beaucoup d'évolutionnistes acceptent cette idée, ce n'est pourtant pas le cas de tous. J. LUBBOCK, The Origin of Civilization and the Primitive Condition of Man: Mental and Social Condition of Savages, London, 1875 (1870), p. 2, par exemple, écrit: «Nous ne devons pas croire que la vie des premiers humains nous soit manifestée à travers les sauvages contemporains, même pas à travers ceux qui sont situés au niveau le plus bas» (ma traduction).
21. P.W. SCHMIDT, L'origine de l'idée de Dieu, dans Anthropos (1909), p. 508.
22. A. TOYNBEE, Le changement et la tradition. Le défi de notre temps, Paris, 1969, p. 66.
23. A. MOOREHEAD, The Fatal Impact: An Account of the Invasion of the South Pacific 1767-1840, Harmondsworth, 1968, p. 153.
24. K. MARX, Das Kapital I, Hamburg, 1867, p. 17.
25. C. KERR, Changing Social Structures, dans W.E. MOORE - A.S. FELDMAN (éds.), Labor Commitment and Social Change in Developing Areas, New York, 1960, p. 358.
26. R.L. CARNEIRO, Scale Analysis, Evolutionary Sequences and the Rating of Cultures, dans R. NAROLL - R. COHEN (éds.), A Handbook of Method in Cultural Anthropology, New York - London, 1973, p. 834-871.
27. Dans un sens, et sous forme de boutade, on peut dire que tous les anthropologues sont fonctionnalistes, mais que certains le sont plus que d'autres. Ce sont ces derniers qui figurent sous le nom de fonctionnalistes dans les manuels. H. STRASSER - R.C. RANDALL, An Introduction to Theories of Social Change, London, 1981, p. 151, vont jusqu'à réduire la différence entre le fonctionnalisme moderne et l'évolutionnisme du dix-neuvième siècle à une question d'accent. Ajoutons que la remarque que nous avons faite à la n. 10 au sujet des racines plus lointaines de l'évolutionnisme, peut être appliquée avec autant de droit au fonctionnalisme dont les principes essentiels seraient, selon certains, opératoires dans tout effort scientifique.
28. Voir K. DAVIS, The Myth of Functional Analysis as a Special Method in Sociology and Anthropology, dans American Sociological Review 24 (1959) 757-772.
29. On se rend compte que ce que je viens de décrire correspond à la forme la plus radicale de la pensée fonctionnaliste, celle codifiée par Malinowski. Voir B. MALINOWSKI, A Scientific Theory of Culture and Other Essays, Chapel Hill, NC, 1944.
30. B. MALINOWSKI, La vie sexuelle des sauvages du Nord-Ouest de la Mélanésie, Paris, 1970, p. 99-100.
31. L. SHARP, Steel Axes for Stone-Age Australians, dans Human Organization (1952).
32. D.G. MANDELBAUM, Culture Change among the Nilgiri Tribes, dans American Anthropologist (1941).
33. M.J. AGOSSOU, Christianisme africain, Paris, 1987, p. 125, 126. La littérature fourmille de textes qui affirment cette thèse. Je choisis deux exemples parmi des textes déjà anciens.
34. I. SCHAPERA, Western Civilization and the Natives of South Africa, London, 1934, p. x: «. to take from the Bantu past what is good and, together with what is good for the Bantu in European culture, build up a new distinctive culture». V. ELWIN, A Philosophy for Nefa, Shillong, 1959, p. 44: «We believe that we can bring them the best things of our world without destroying the nobility and the goodness of theirs». «Ethique orientale et technologie moderne», «Esprit japonais et savoir occidental»: ces devises, et beaucoup d'autres semblables, expriment la même idée. Le Concile du Vatican II lui-même semble tenté par cette manière d'envisager le problème: «Que faut-il faire pour que la multiplication des échanges culturels, qui devraient aboutir à un dialogue vrai et fructueux entre les divers groupes et nations, ne bouleverse pas la vie des communautés, ne fasse pas échec à la sagesse ancestrale et ne mette pas en péril le génie propre de chaque peuple? Comment favoriser le dynamisme et l'expansion d'une culture nouvelle sans que disparaisse la fidélité vivante à l'héritage des traditions?» (Gaudium et Spes, 56).
35. P. DE JOSSELIN DE JONG, Contact der continenten. Bijdrage tot het begrijpen van niet-westerse samenlevingen, Leiden, 1976, p. 84-85 (ma traduction; les italiques sont de l'auteur).
36. J. TENNEKES, De onbekende dimensie. Over cultuur, cultuurverschillen en macht, Leuven - Apeldoorn, 1990, p. 197: «Les possibilités d'intégrer des éléments positifs provenant d'autres cultures dans la culture propre, s'avèrent beaucoup plus limitées qu'on ne le pense d'habitude».
37. C. LEVI-STRAUSS, Le regard éloigné, Paris, 1983, p. 16.
38. o 392, 977-997, p. 996.
39. M. WILSON, Religion and the Transformation of Society: A Study in Social Change in Africa, Cambridge, 1971, p. 107: «Can one have the close-knit warmth and emotional security of an isolated village without stifling individuality? Can one enjoy the fruits of science and industrial production without smothering the personal?».
40. J. HEINS, Theorieën van maatschappelijke Veranderingen, dans W. VAN SPENGEN (éd.), Van kolonialisme tot zelfontwikkeling, Bussum, 1978, p. 83.
41. M. COOMANS, Evangelisatie en cultuurverandering. Onderzoek naar de verhouding tussen de evangelisatie en de socio-culturele veranderingen in de adat van de Dajaks van Oost-Kalimantan, St. Augustin, 1980, p. 245.
42. La formule est de M.A. TESSLER, Le concept de modernité au miroir des sciences sociales, dans Cultures et Développement 5 (1973) 779-793, p. 789-790.
43. Certains vont jusqu'à accuser les idéologies qui prônent la conciliation du génie occidental avec ce qui paraît valable dans la tradition propre, de contribuer à retarder le développement des nations du tiers monde. Par exemple, A. MEISTER, L'Afrique Noire peut-elle partir? Changement social et développement en Afrique Orientale, Paris, 1966, p. 221-222: «Voulant conserver 'ce qui est bon' dans la tradition, un tel point de vue ignore les leçons brutales de l'histoire et, sous le couvert de l'harmonie et de la paix sociale, rejoint en dernière analyse le très net intérêt de nos sociétés développées, libérales ou socialistes, pour le statu quo». Voir également p. 327: «En affirmant que les valeurs traditionnelles et les valeurs modernes ne sont pas contradictoires et même qu'elles sont finalement en harmonie, et en recherchant à retrouver une personnalité africaine ou une négritude au-delà des conditionnements de l'histoire, le socialisme africain permet d'éviter ou de repousser à plus tard le conflit entre ces valeurs, entre une personnalité et une histoire. Sur le plan économique et politique, ces orientations philosophiques se traduisent par l'attentisme et même par l'inaction».
44. Pour J. M. LE CLEZIO, Le rêve mexicain ou la pensée interrompue, Paris, 1988, aussi bien la défaite initiale des Amérindiens face aux Espagnols que leur sous-développement actuel, cinq siècles plus tard, sont inscrites dans la culture des perdants et y trouvent leurs racines. Le raisonnement est assumé, parfois de façon plus radicale encore, par des penseurs du tiers monde lui-même.
45. Voir, par exemple, P.J. HOUNTONDJI, Sur la «philosophie africaine». Critique de l'ethno-philosophie, Paris, 1976;
46. D. ETOUNGA-MANGUELLE, L'Afrique a-t-elle besoin d'un programme d'ajustement culturel?, Ivry-sur-Seine, 1990.
47. E. ULLENDORFF, The Ethiopians: An Introduction to Country and People, London, 1965, p. 207.
48. L.J. LUZBETAK, L'Église et les cultures. Une anthropologie appliquée pour l'ouvrier apostolique, Bruxelles, 1968, p. 163.
49. Voir D. ZAHAN, Le feu en Afrique et thèmes annexes, Paris, 1995, p. 19.
50. W. OGBURN, Social Change with Respect to Culture and Original Nature, New York, 1950.
51. Cf. G. BALANDIER, Sociologies des mutations, et J.W. LAPIERRE, L'asynchronisme dans les processus de mutation, dans G. BALANDIER (éd.), Sociologies des mutations, Paris, 1970, p. 13-37, 39-49.
52. Ogburn parle de «cultural lag», ce que nous traduisons par «décalage culturel» (voir n. 54). A. KÖBBEN, Why Exceptions?, in Current Anthropology (1967), utilise l'expression «time lag». À vrai dire, l'idée est déjà présente chez A. Comte, notamment lorsqu'il combine la loi des trois états avec sa classification des sciences: A. COMTE, Cours de philosophie positive, vol. I, Paris, 1830, p. 32-63.
53. H. BARNETT, Innovation: The Basis of Cultural Change, New York, 1953.
54. A. TOYNBEE, Le monde et l'Occident, Genève, 1964, p. 67.
55. L. BROOM - B.J. SIEGEL - E.L. VOGT - J.B. WATSON, Acculturation: An Exploratory Formulation, dans American Anthropologist (1954).
56. W. OGBURN, Cultural Lag as Theory, dans Sociology and Social Research (1957);
57. ID., Culture and Social Change, Chicago, IL, 1964.
58. R.L. CARNEIRO - S.F. TOBIAS, The Application of Scale Analysis to the Study of Cultural Evolution, dans Transactions of the New York Academy of Sciences, 1962;
59. CARNEIRO, Scale Analysis (n. 28), p. 834-871;
60. ID., The Four Faces of Evolution, dans J.J. HONIGMANN (éd.), Handbook of Social and Cultural Anthropology, Chicago, IL, 1973, p. 89-110.
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63. M.J. HERSKOVITS, Les bases de l'anthropologie culturelle, Paris, 1967, p. 236-253.
64. J. VAN BAAL, The Role of Truth and Meaning in Changing Religious Systems, dans P. VRIJHOF - J. WAARDENBURG (éds.), Official and Popular Religion: Analysis of a Theme for Religious Studies, Den Haag, 1979, p. 613, parle de «zone d'activité plus intense».
65. HERSKOVITS, Les bases de l'anthropologie culturelle (n. 57), p. 244.
66. Voir, par exemple, J.J. HONIGMANN, Survival of a Cultural Focus, dans W. GOODENOUGH (éd.), Explorations in Cultural Anthropology, New York, 1964.
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68. W.E. MOORE, Sociale verandering, Utrecht - Antwerpen, 1965.
69. TOYNBEE, Le changement et la tradition (n. 22), p. 32.
70. MOORE, Sociale verandering (n. 64), p. 111-112.
71. Voir, par exemple, J.M. HANDGRAAF, Dialoog en waarheidsvraag: geen geslaagde kombinatie, dans A.W. MUSSCHENGA (éd.), De dialoog kritisch bezien, Baarn, 1983, p. 60.
72. Cf. TENNEKES, De onbekende dimensie (n. 40), p. 60.
73. W.E. MOOSE, Modernization as Rationalization: Processes and Restraints, dans M. NASH (éd.), Essays on Economic Development and Cultural Change. FS B.F. Hoselitz, Chicago, IL, 1977, p. 29;
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78. T.F. ZUERN, The Preservation of Native Identity in the Process of Inculturation as Experienced in American Indian Cultures, dans Inculturation: Working Papers on Living Faith and Cultures 2 (1983), p. 3-6.
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